Erie, Pennsylvanie

Erie Pennsylvanie

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Population : 100.700 (agglomération : 196.600)

Régulièrement surnommée Lake City, ou la ville du lac (en frenchy), Erie (ou Erié) est la seule cité côtière de la Pennsylvanie. Entre Buffalo au nord et Cleveland au sud, elle borde l’un des grands lacs qui porte son nom, le Lac Erie, un nom lui-même emprunté à la tribu amérindienne qui vivait ici à l’arrivée des colons (vers la fin du 18 e siècle). Quatrième cité de l’état de par sa population, Erie n’entre toutefois pas dans la même catégorie que les métropoles de Philadelphie ou Pittsburgh. Contrairement à ses deux grandes sœurs, Erie ne possède presque pas de buildings et semble noyée dans la végétation. En réalité il est même assez difficile de savoir quand vous êtes entré dans la ville jusqu’à atteindre le cœur de Downtown autour de Peach et State Street et du mall de Milcreek qui est le cœur commerçant de la cité.

Inutile de dire qu’Erie n’est pas une grande destination touristique. Toutefois c’est une étape plus agréable qu’on ne pourrait le penser surtout au regard de son passé industriel. Il existe plusieurs sites d’intérêts culturels, des musées ayant pour thèmes les sciences, l’histoire ou l’art, tous concentrés dans le centre-ville. On y trouve également plusieurs constructions à l’architecture intéressante comme la Court House de style néoclassique. Pas de quoi non plus faire 5h de route pour admirer ce bâtiment aux allures de faux temple grec, on est d’accord. Le Maritime Museum est sans conteste le site qui mérite le plus un détour. Ce musée situé sur Front Street dans le Bayfront Historical District (ouvert tous les jours, entrée payante) présente des expositions intéressantes sur l’environnement unique que constitue les Grands Lacs et notamment sur leur géologie. Dans une autre partie le musée s’intéresse également à la marine de guerre. On peut notamment y voir un ancien bateau militaire, l’US Brig Niagara, amarré devant le musée. Ce bateau en bois est très photogénique avec ses grandes voiles blanches et son immense drapeau américain (patriotisme quand tu nous tiens !).

Pour les américains, un peu à l’image de Buffalo plus au nord, Erie est synonyme de grand froid et de neige. Un cliché qui n’est pas usurpé et qui est dû au lake snow effect, un phénomène météo qui amène de colossales tempêtes de neige chaque hiver sur des zones très ciblées (parfois un côté d’une rue va recevoir une fine pellicule blanche tandis que l’autre trottoir va être enseveli sous des montagnes de poudreuse). Ce phénomène très spécial est lié comme son nom l’indique à la présence des Grands Lacs qui sont des écosystèmes uniques en leur genre. Aussi, face à ce climat rude, il peut être surprenant de découvrir qu’aux beaux jours le cadre naturel d’Erie est en réalité son plus grand attrait ! L’attraction principale de la ville est le Presque Isle State Park qui semble s’enrouler autour de la ville. Le nom francophone du site lui vient du Fort Presque Isle construit par les français en 1753 tandis qu’ils occupaient le site. Il n’y a plus de fort aujourd’hui et sincèrement ce n’est pas la Floride mais c’est assurément un site naturel bien plus agréable que ce que vous imaginez certainement. Le côté de la presqu’île bordant le lac est doté de belles et grandes plages de sable blond qui accueillent de nombreux vacanciers de la région aux beaux jours. Les plages sont bordées par une forêt maritime qui offre des possibilités de (petites) randonnées. A l’entrée du parc le bureau des Rangers permet de s’informer sur les sentiers et les sites intéressants. Les Grands Lacs forment des paysages marins qui sont assez spéciaux et qui ne ressemblent ni vraiment à un lac ni vraiment à une mer. A voir si vous êtes dans le coin. Si vous êtes déjà à Hawaii, pas la peine de faire un détour.

Allegheny National Forest, Pennsylvanie

Alleghenies Pennsylvanie

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Population : beaucoup d’arbres !

S’étirant sur plus de 200.000 hectares et occupant la grande partie de quatre comtés de Pennsylvanie, la forêt nationale d’Allegheny est de très loin le recoin le plus sauvage et isolé de l’état. C’est déjà presque un avant-goût des grands espaces des plaines centrales, en beaucoup moins monotone. Évidemment le grand attrait de l’Allegheny se sont les possibilités offertes pour l’exploration de la nature. On peut s’y adonner à la randonnée, à la motoneige, à la pêche et bien d’autres activités. Le grand point fort reste cependant le spectacle assez magique de l’été indien qui donne aux feuillages de milliers d’arbres des couleurs jaunes, orangées et rouges. Connu sous le nom de Fall Foliage (littéralement le « feuillage d’automne ») ce paysage est unique à l’Amérique du nord et ici dans l’Allegheny il rivalise sans peine avec celui plus connu (et beaucoup plus touristique) des forêts de la Nouvelle-Angleterre.

La route principale qui parcourt la forêt est la Highway-6. Elle dessert plusieurs sites naturels facilement accessibles comme le Kinzua Reservoir. Ce dernier est un grand lac né suite à la création d’un barrage sur la rivière Allegheny. Il est possible de se baigner dans le Kinzua, notamment sur les plages de Kinzua Beach et Kiasutha Beach. Pour admirer le lac et son cadre, rendez-vous au Rimrock Overlook, un point de vue situé tout au nord accessible après une belle balade. A l’est du Reservoir, le long de la route 6, le Kinzua Viaduct est un ancien pont ferroviaire qui au moment de sa construction (début des années 1880) était le plus haut et le plus long du monde. Désormais plus aucun train ne passe ici (et pour cause, il n’y a pas beaucoup de trains aux USA) mais il est possible de s’avancer à pied sur le viaduc. Tout au bout une passerelle en verre permet d’avoir des vues vertigineuses sur la vallée en contrebas.

Géologiquement le site de la forêt est particulièrement riche puisque non loin d’ici se trouve Titusville où fut découvert le premier gisement de pétrole des Usa dans les années 1850. Aujourd’hui vous ne trouverez sans doute pas d’or noir au détour des chemins mais si vous êtes amateur de nature (dans le genre forêt bien entendu) vous êtes ici au bon endroit.

Laurel Highlands, Pennsylvanie

Laurel Highlands Fallingwater Pennsylvanie

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Population : pas grand monde…

A environ 1h de route au sud-est de Pittsburgh, les Laurel Highlands forment une région de douces collines et de vallées peu profondes (pour la plupart). Les paysages sont assez typiques des grandes forêts de l’ouest de la Pennsylvanie. La flore se caractérise par sa profusion de lauriers de montagne, d’où le nom de la région (laurel en anglais). La principale raison de suivre la route 381 vers cette région est de visiter les alentours d’Ohiopyle, son parc naturel et la maison de Fallingwater, œuvre majeure du plus grand architecte américain, Frank Lloyd Wright.

Inutile d’être un grand fan d’architecture pour apprécier pleinement Fallingwater, la construction la plus emblématique de l’architecte Frank Lloyd Wright avec le musée Guggenheim de NYC. Je suis toujours fasciné par l’omniprésence des constructions de Wright à travers les Usa. Il semble qu’il n’y ait pas un seul recoin, même particulièrement paumé, où l’architecte n’ait dessiné les plans d’une maison ou d’un building. A croire qu’il a eu plusieurs vies (ce qui n’est pas totalement faux dans un sens car son fils possédait exactement le même et fut lui aussi un architecte prolifique). Fallingwater se visite tous les jours sauf le lundi en haute saison, le weekend uniquement en basse saison et pas du tout en janvier et février (période à laquelle de toute façon vous n’arriverez pas à sortir de votre voiture sans vous transformer en bloc de glace, la région est très froide) ; l’entrée est payante. Pour la petite histoire cette demeure fut construite à la fin des années 1930 pour la famille Kaufmann. Originaire de la région, la famille Kaufmann est à l’origine du premier grand magasin de Pittsburgh. Des gens riches donc, qui ont eu le bon goût de vouloir habiter une maison unique au monde (on est mégalo ou on ne l’est pas !).

A environ 30 kilomètres au sud de l’autoroute I-70 (vous pouvez donc y faire un détour sur la route de Denver, Colorado), Fallingwater prend place dans un lieu appelé Bear Run Creek au milieu d’une belle portion de forêt protégée par la Bear Run Nature Reserve. La particularité de cette construction par rapport aux innombrables autres de l’architecte, c’est qu’elle est la seule encore visible qui soit exactement fidèle à la vision de son créateur. Elle n’a pas été déplacée ou modifiée de quelque façon que ce soit. Il faut dire que cela aurait été difficile à faire dans tous les cas car la maison est construite sur une série de cascades le long d’une falaise. Je ne suis pas assez expert (et je ne me souviens plus du tout de ce détail de la visite) pour vous dire comment Wright a fait d’un point de vue technique mais l’effet rendu est celui d’une maison dégringolant comme le fait une cascade. La situation de la maison, au-dessus d’une chute d’eau, est évidemment spectaculaire, en partie pour son apparente précarité (pourtant c’est solide !). C’est également remarquable de voir comment ses lignes géométriques se mêlent de façon harmonieuse avec les courbes indisciplinées de la nature environnante. La visite guidée dure une heure et est comprise dans le ticket d’entrée. On y visite l’extérieur et l’intérieur de la maison (dont le design est également remarquable). Les espaces totalement aérés des pièces donnent une sensation d’espace assez particulière (d’autant que la maison est très lumineuse et ouvre toujours sur la nature). La décoration de la maison est également d’origine puisque lorsqu’il légua la demeure à la Pennsylvanie en 1963, Kaufmann Junior donna également tous les meubles et les objets d’art. Honnêtement c’est un peu kitch aujourd’hui mais ça évoque incontestablement une certaine ambiance rétro qui colle parfaitement au cadre.

Quelques kilomètres au sud de Fallingwater, Ohiopyle (O-A-YO-païle) est certainement l’étape la plus intéressante des Laurel Highlands. Ce n’est même pas un village mais plutôt un lieu-dit situé au cœur des plus beaux sites naturels de la région et notamment de l’Ohiopyle State Park. Ce dernier est réputé pour ses paysages comme les chutes de Cucumber Falls, la flore de la Ferncliff Peninsula ou encore les rapides de la Youghiogheny River (pas facile à prononcer je le reconnais). A peine peuplé de 80 habitants, Ohiopyle décuple régulièrement sa population grâce aux visiteurs amateurs de grand air venu pratiquer l’une des nombreuses activités possibles comme le rafting, le vtt ou encore la randonnée. Si vous êtes en visite à Pittsburgh ou (encore mieux) Fallingwater et que vous aimez les sports de pleine nature vous savez ce qu’il vous reste à faire. La vie locale s’organise autour du Visitor Center et le long de Grant et Sherman Streets. Le parc naturel offre la possibilité de louer des petits chalets ou bien de camper.

Petite cerise sur le gâteau, si Fallingwater vous a convaincu ou révélé en vous une passion pour Frank Llyod Wright, vous pourrez visiter une autre construction du prolifique architecte à quelques kilomètres au sud d’Ohiopyle. Cette maison nommée Kentuck Knob (visite tous les jours sauf lundi, entrée payante) est dans la veine moderniste de l’œuvre de Wright. Elle est moins spectaculaire que Fallingwater mais sa situation fait qu’elle offre de très belles vues sur la région et sa nature.

Oakland, Pittsburgh, Pennsylvanie

Oakland East End Pittsburgh Pennsylvanie

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Oakland désigne le quartier à l’est de downtown. Autrefois connue comme la résidence des grands industriels (dont on peut encore voir les immenses demeures), Oakland est désormais entièrement dominé par les universités de la ville dont les campus de la Carnegie-Mellon University et de l’University of Pittsburgh (connue sous le simple surnom de Pitt).

Au niveau de 5th Avenue et de Bigelow Boulevard, la Cathedral of Learning (visite guidée possible, renseignements sur www.pitt.edu/~natrooms) est indubitablement le site le plus intéressant des campus. Ce building néo-gothique de 42 étages est le cœur de Pitt, l’université de Pittsburgh. Haut de 163 mètres, c’est le plus grand bâtiment dédié à l’éducation dans le monde occidental, c’est également le deuxième plus grand bâtiment d’une université de par le monde. Le building abrite des salles de cours, les administrations de l’université et de nombreuses salles particulières dont un théâtre par exemple. La visite est passionnante. Les espaces d’études communs (appelé Commons Room) ressemblent effectivement à un hall de cathédrale, particulièrement impressionnant. Parmi les salles de cours, les 26 Nationality Rooms sont uniques car chacune a été meublée grâce à des antiquités et objets artisanaux donné par les différentes communautés ethniques de la ville, des scandinaves jusqu’aux chinois en passant par les européens de l’est et (cocorico) les français (salle dont le thème est évidemment le Château de Versailles).

En face de la Cathédrale de l’apprentissage (traduction littérale), le Carnegie Cultural Complex (qui à l’instar d’un bâtiment sur deux à Pittsburgh porte l’empreinte de ce nom célèbre de l’industrie américaine) abrite deux bons musées. Le Museum of Natural History contient les classiques du genre, à savoir l’incontournable collection de fossiles de dinosaures ainsi que celle non moins incontournable de pierres précieuses. Le Museum of Art accueil des œuvres modernes, impressionnistes et postimpressionnistes. Les deux musées sont certes classiques mais ils raviront les amateurs. (Musées ouverts tous les jours sauf lundi, nocturne le jeudi jusqu’à 20h, entrée payante).

Le long de la 5e Avenue à partir de la Cathedral of Learning, en remontant vers le quartier de Shadyside, on peut voir les anciennes demeures des grands noms de l’industrie de Pittsburgh comme les Carnegie, les Heinz ou les Frick. Shadyside en lui-même est un quartier assez huppé et branché, notamment sur Walnut Street qui est l’avenue chic de Pittsburgh.

Un peu plus loin, toujours sur 5th Avenue, au coin de Mellon Park, le Pittsburgh Center for the Arts (fermé le lundi, entrée sur donation) est un musée dédié aux arts locaux, particulièrement à l’art moderne sous toutes ses formes. Non loin de là, au sud-est, Squirrel Hill est à l’instar de Shadyside, un quartier animé. Toujours ici l’ambiance est nettement plus populaire. Squirrel Hill est le quartier étudiant de Pittsburgh. Il compte également la plus grande communauté juive de la cité. Ses artères principales sont Murray et Forbes Avenues et on y trouve des restaurants ainsi que diverses boutiques.

Un peu plus à l’est, dans un ensemble de quartiers que l’on appelle l’East End, se trouve le Frick Art and Historical Center Complex. C’est un peu le même principe que pour le Carnegie Cultural Complex mais financé par la famille Frick (dont le nom était pour le moins prédisposé pour la richesse en fin de compte, richesse obtenu dans le commerce du charbon). Le complexe est ouvert tous les jours sauf le lundi et l’entrée est gratuite. Il comprend le Frick Art Museum, le Car & Carriage Museum et bien entendu la demeure de Henry Frick appelée Clayton Mansion. Le Frick Art Museum n’est pas du niveau de l’extraordinaire Frick Collection sur la 5e Avenue de NYC mais cela reste un musée intéressant. D’ailleurs le musée est basé sur la même collection que celui de New York, la collection personnelle d’Henry Frick. Pittsburgh était sa ville natale mais elle n’a eu que les pièces les moins renommées de la collection. Il n’empêche que le musée expose tout de même un bon nombre d’œuvres d’art italien, flamand ou français du 15e au 19e siècle. Le Car & Carriage Museum est évidemment un musée consacré… aux voitures (sur lequel je n’ai rien à dire mais je crois que vous savez à quoi vous en tenir). La Clayton Mansion est la demeure où vécu Henry Frick avec sa famille. Elle est meublée exactement comme elle l’était à cette époque. A noter que la (grande) maison ne se visite qu’avec un guide et que ceci est payant. Les tours vous emmènent à la découverte de la maison et notamment de sa décoration. On y voit également le lit ou Frick s’est rétabli après avoir été poignardé par un anarchiste (sympa !). Ceux qui voudront vraiment faire le tour complet des sites lié à Frick pourront se rendre au Homewood Cemetery voisin où l’industriel repose aux côtés de Heinz ou encore de plusieurs membre de la famille Mellon (dont le nom est un peu moins connu mais qui sont tout de même les fondateurs ou principaux investisseurs de la banque Mellon, de Chevron-Texaco, l’une des plus grandes entreprise pétrolière du monde, du célèbre hebdomadaire Newsweek ou encore de General Motors, rien que ça). Bien évidemment je me doute que vous n’irez pas visiter ce cimetière mais je vous en parle plutôt par soucis du détail.

Toujours un peu plus loin vers l’est (et le nord), le parc de Highland, le long des berges de la rivière Allegheny, contient le Pittsburgh Zoo (ouvert tous les jours, payant, moins cher en hiver mais bon il faut être motivé…). Celui-ci se double d’un aquarium. C’est un zoo assez réputé et bien aménagé. Il compte parmi ses pensionnaires plusieurs espèces impressionnantes comme des gorilles, des orangs-outans ou des tigres. C’est un zoo particulièrement engagé dans la préservation de la faune puisqu’il participe activement à pas moins de 64 programmes de sauvegarde et qu’il accueille 20 espèces menacées dont les magnifiques léopards de l’amour (aux yeux bleus et dont il ne reste qu’une vingtaine d’individus à l’état sauvage), les léopards des neiges (blancs) ou encore les tigres de l’amour. Le zoo est également renommé pour son dragon de Komodo, le plus grand lézard du monde que l’on ne trouve dans la nature que sur une toute petite île d’Indonésie (et qui donc ne cours pas les rues si l’on peut dire).

North Side, Pittsburgh, Pennsylvanie

North Side Pittsburgh

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Fort logiquement si le South Side regroupe les quartiers sud de Pittsburgh, le North Side pour sa part regroupe les quartiers nord. Ces quartiers étaient indépendants jusqu’en 1907, date de leur annexion à la ville. Particulièrement lié à l’histoire de la famille Carnegie, le North Side comporte d’innombrables bâtiments qui portent leur nom, notamment de nombreux musées. L’attraction majeure du North Side pour le visiteur lambda (que nous sommes tous finalement) est sans conteste l’Andy Warhol Museum, situé au 117 Sandusky Street, de l’autre côté du Seventh Street Bridge en venant de Downtown. (Le musée est ouvert tous les jours sauf le lundi, avec une nocturne le vendredi jusqu’à 22h. L’entrée le vendredi entre 17h et 22h est à moitié prix.)

Le musée est bien sûr dédié tout entier à la vie et à l’œuvre du plus célèbre artiste de Pittsburgh, Andy Warhol. Et bien sûr c’est un musée que l’on doit à la famille Carnegie. Il faut dire qu’Andrew Carnegie, le plus grand industriel de l’acier de tous les temps, était un très généreux mécène pour les arts et que, même s’il n’était pas contemporain d’Andy Warhol, il aurait très certainement approuvé l’idée de ce musée. Sur sept étages d’une construction Victorienne, le musée prétend être (et il l’est certainement) le plus grand du monde dédié à Andy Warhol d’une part et à un seul artiste d’autre part.

Avant d’explorer plus en détail ce musée, qui a signé le retour en grâce de Steel City sur la scène touristique, intéressons-nous logiquement à celui dont il est l’inspiration unique. Né en 1928 à Pittsburgh (évidemment sinon ça n’aurai aucun sens), Andy Warhol, de son vrai nom Warhola, fils d’immigrant Slovaques, quitte la ville de l’industrie dès l’âge de 21 ans après ses études à l’université. Il se rend à New York City où il deviendra rapidement un artiste reconnu au style très affirmé. Dans les années 1960 il est le principal représentant d’un courant artistique appelé new pop art. Réalisateur de films expérimentaux, dont certains ont une grande notoriété comme Chelsea Girls, manager du groupe mythique des Velvet Underground, Warhol est aussi le créateur d’œuvres avant-gardistes où le multimédia a déjà sa place. Ses œuvres les plus célèbres viendront plus tard, tandis que Warhol est devenu lui-même une star, il côtoie les vedettes dont il fera des portraits restés mythiques comme celui de Marilyn Monroe. Sans surprises, Andy Warhol a toujours dénigré sa ville natale, sale et polluée, loin de la vie new-yorkaise. Il serait certainement surpris de voir à quel point Pittsburgh est devenu artistique. A sa mort il y est enterré (au Bethel Cemetery) et le musée qui lui rend hommage est aujourd’hui l’un des sites touristiques majeurs de la ville.

Revenons au musée. Bien que la majorité des pièces les plus connues de l’œuvre de l’artiste soit la propriété de collections privés, le musée contient tout de même une collection impressionnante avec près de 500 œuvres en exposition tournante. Celles-ci inclues du pop art (les fameuses Campbell’s soup Cans, des boîtes de conserves de soupes à différents parfums) ainsi que des portraits d’Elvis ou encore de Marilyn parmi d’autres. Le musée est arrangé selon une chronologie qui illustre le développement artiste de Warhol et met en avant sa vie riche en rebondissements. Le musée explore également l’influence de Warhol en présentant l’œuvre d’autres artistes lors d’expositions annexes.

En dehors du musée, le renouveau du North Side se concentre autour des Mexican War Streets. Malgré leur nom pour le moins mystérieux, ces quelques rues situées au nord du sympathique parc d’Allegheny Commons, n’ont rien de guerrières. Au contraire, il s’agit d’un quartier historique assez pittoresque avec ses maisons en briques datant du 19e siècle, où se côtoient les familles descendantes des ouvriers immigrants d’Allemagne ou de Scandinavie et les bobos nouvellement installés. Réputé à Pittsburgh comme un quartier romantique, les Mexican War Streets sont également renommées pour leurs fresques urbaines. Certaines maisons ont fait l’objet d’une décoration digne d’œuvres d’art.

Au sein du quartier, au 500 Sampsonia Way, le Mattress Factory (fermé le lundi, entrée payante, demi-tarif le jeudi) est un excellent musée d’art contemporain et de surcroît particulièrement original car son crédo est de présenter des œuvres dans lesquelles il est possible d’évoluer. En effet les œuvres sont le plus souvent de la taille d’une pièce et on ne se contente pas de les regarder mais bel et bien d’y rentrer. A ma connaissance c’est l’un des seuls musés de ce genre dans le monde. Les expositions sont souvent passionnantes et les œuvres déroutantes. Comme le Mattress Factory est aussi une résidence artistique les créations se renouvellent régulièrement. Pour les amateurs de musées, comme pour les autres, c’est l’une des grandes attractions de Pittsburgh.

Dans le parc d’Allegheny Commons, le National Aviary (ouvert tous les jours, entrée payante) est tout aussi intéressant mais dans un registre totalement différent. C’est un grand zoo intérieur entièrement consacré aux oiseaux, si possible exotiques. Logé dans un grand bâtiment d’architecture moderne, on peut y voir diverses espèces dont des chouettes rieuses (une espèce réellement marrante), des bald eagle (l’emblème du pays mais plus souvent vu en Alaska que dans les parcs de Pennsylvanie) ou encore de nombreuses espèces de perroquets aux couleurs éclatantes et qui, pour certaine, n’ont pas leur langue dans leur poche (même si bien évidemment ils parlent en anglais).

A noter que le Children’s Museum of Pittsburgh (entrée payante, fermé lundi et dimanche matin) situé juste à côté propose de nombreuses activités, des événements en tous genres, des jeux et des expositions destinés aux plus jeunes. Je pense qu’il vaut mieux toutefois avoir une bonne compréhension de l’anglais pour apprécier la visite.

A l’ouest du musée Andy Warhol, en longeant la rivière Allegheny, on découvre tout d’abord le PNC Park. Ce grand stade de baseball qui accueille les matchs de l’équipe des Pittsburgh Pirates (qui n’a jamais été une très grande équipe, loin s’en faut). Malgré les performances douteuses de l’équipe, un match au PNC Park est toujours un plaisir car le stade offre beaucoup d’ambiance (les locaux soutiennent leurs équipes, bonnes ou nulles) et il est fait de telle manière que depuis la grande majorité des sièges on peut avoir de belles vues sur la rivière et sur les buildings de Downtown.

Un peu plus loin, toujours le long de la rivière, le gigantesque Heinz Field (nommé effectivement d’après la grande marque de ketchup dont la famille est originaire de Pittsburgh) est l’autre grand stade de la ville. Il accueille pour sa part l’équipe de football US des Pittsburgh Steelers. Vu depuis downtown, l’architecture de ce stade de 65.000 places est particulièrement intéressante. A noter que les Steelers sont aussi bons que les Pirates sont mauvais, et ce n’est pas peu dire. L’équipe a en effet le privilège d’être considérée comme l’une des trois meilleures équipes de football américain, notamment car elle a gagné pas moins de cinq Superbowl (l’équivalent de la coupe du monde).

Juste à côté du Heinz Field se trouve le Carnegie Science Center (ouvert tous les jours, entrée payante). A l’instar du Children’s Museum, le Carnegie est également principalement axé vers les enfants. On y découvre de nombreuses expositions sur les robots (l’une des plus grandes collection de robots du pays), le miniature railroad & village qui est une immense maquette ferroviaire représentant la Pennsylvanie au début du 20e siècle, un planétarium, un cinéma Omnimax (ticket payant en supplément de l’entrée) ou encore, à l’extérieur, le USS Requin, un sous-marin de la seconde guerre mondiale qui se visite (inclus dans le ticket d’entrée du Carnegie).

South Side, Pittsburgh, Pennsylvanie

South Side Pittsburgh Pennsylvanie

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Le South Side est une appellation générique qui désigne tous les quartiers de Pittsburgh situés sur la rive sud de la rivière Monongahela. Durant le 19e siècle, le Mont Washington (Mount Washington) qui domine le centre-ville de Pittsburgh, était le site de la grande majorité des mines de charbon de la cité. Désormais les mines ont laissé place à un quartier verdoyant, où l’on trouve de charmantes maisons colorées le long de rues pentues. L’ensemble dégage un aspect de vieille Amérique ouvrière assez typique. Le mont Washington n’est certes pas une véritable montagne (il ne faut pas exagérer) mais les pentes y sont parfois raides. Aussi il n’est pas surprenant d’apprendre que pour y déplacer les matériaux les mineurs utilisaient un réseau de téléphériques. Aujourd’hui, sur les douze téléphériques originels, il n’en reste plus que deux. Seul le Duquesne Incline, construit en 1877, est encore fonctionnel. Au sommet se trouve un petit musée sur l’histoire de la ville. On peut notamment y voir des photos édifiantes sur le niveau de pollution qui régnait à Pittsburgh à l’époque de l’apogée des mines et de l’industrie. En plein jour le brouillard pollué rendait les rues du centre aussi sombre qu’à la nuit tombée. Evidemment l’un des grands attraits de la balade en téléphérique est le panorama que l’on a depuis la plate-forme d’observation au sommet. La vue sur les buildings de Downtown avec les collines du North Side en arrière-plan est assurément photogénique, particulièrement de nuit. On trouve à proximité plusieurs restaurants où il est possible de dîner avec vue, mais cela à un coût évidemment.

Pour passer du Golden Triangle au South Side, le plus simple est d’emprunter le Smithfield Street Bridge. Ce pont est le plus ancien des ponts reliant Downtown et il est facilement reconnaissable à ses deux grands yeux bleus. Immédiatement à la sortie du pont se trouve Station Square. Ce complexe d’entrepôts ferroviaires rénovés est un centre commercial où l’on trouve des restaurants et des boutiques. C’est plutôt agréable. N’hésitez pas à jeter un œil au hall du restaurant Grand Concourse (même si vous n’y mangez pas ce qui peut se comprendre car ce restaurant de poisson est très cher) qui occupe la salle d’attente de l’ancienne gare. Devant Station Square se trouve également le point de départ des croisières sur les rivières qui serpentent dans Pittsburgh.

Le long de la rivière Monongahela, East Carson Street est l’artère principale du South Side. C’est ici que l’on saisit le mieux l’essence de ce quartier, à savoir un mélange entre le populaire et le chic, assez propre à Pittsburgh. Les ouvriers immigrés (surtout Polonais ou Ukrainiens) des anciennes fonderies et usines, côtoient désormais les hipsters et les artistes. On y trouve donc aussi bien des bars populaires (des dive comme on dit ici) ou des églises orthodoxe que des librairies, des boutiques vintage, des galeries ou des restaurants branchés. N’hésitez pas à parcourir les petites rues parallèles pour découvrir un quartier historique bien préservés. A noter qu’East Carson Street est également l’un des hauts lieux de la vie nocturne de Steel City.

Golden Triangle, Pittsburgh, Pennsylvanie

Pittsburgh Golden Triangle Downtown Pennsylvanie

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Vue d’avion, le centre-ville de Pittsburgh semble essayer de fendre les eaux des rivières qui l’entourent. Depuis la terre ferme, l’effet est d’autant plus saisissant, particulièrement à la sortie du tunnel de Fort Pitt lorsque se dévoilent les gratte-ciels de downtown. De nuit le panorama est incontestablement spectaculaire. L’eau qui entoure le centre, celle des rivières ou celle de la grande fontaine de la pointe de Point State Park, fait étinceler l’architecture moderne des buildings, comme pour signifier le futur brillant qui s’annonce à Pittsburgh et pour laver le passé noirci au charbon de la ville ouvrière et industrielle qu’elle a longtemps été. Au cœur de la ville originelle, l’architecture du Golden Triangle mélange désormais le contemporain, le verre et les courbes, avec les églises Gothiques et les vieux bâtiments de briques rouges. Ainsi le gratte-ciel du PPG Place, le plus emblématique de la ville, œuvre de l’architecte Philip Johnson, domine de ses flèches Gothiques modernes en verre noir le vénérable Market Square où s’aligne d’anciennes constructions de styles variés (à l’échelle de Pittsburgh bien évidemment, n’y voyez rien de moyenâgeux). Le Market Square est l’une des places centrale du Triangle. On y trouve des restaurants et des boutiques. Bien que les chaînes soient omniprésentes comme partout aux Usa, les lieux conservent leur aspect historique. Très animé au déjeuner (surtout en semaine, quartier d’affaire oblige), Market Square accueil des spectacles et artistes de rues, des concerts en plein air (en été) et diverses manifestations (dont le marché de noël tous les ans). Un coin bien sympathique.

L’architecture historique est également bien préservée le long de Liberty Avenue où de nombreuses façades des années 1940 et 1950 ont été conservées même lors des rénovations successives des immeubles. A l’opposé (dans tous les sens du terme), le style de la Mellon Arena ou Civic Arena (son ancien nom) évoque plus un vaisseau spatial qui vient d’atterrir. Cette immense bulle, surnommée l’Igloo, accueille la plupart des grands spectacles de la ville ainsi que les matches de l’équipe de hockey des Pittsburgh Penguins qui est très populaire dans la région (ce qui explique probablement le gigantisme du stade).

Pour découvrir le site historique de Pittsburgh il faut se rendre à la pointe du Triangle, à Point State Park. C’est ici que tout a commencé (enfin pour Pittsburgh, pas pour l’univers). Ce fût le site de pas moins de cinq forts militaires différents, preuve du succès stratégique de ce lieu. Entre les guerres opposants les français, les amérindiens et les britanniques, les forts ont tous été détruits, sauf le dernier (logique). Le Fort Pitt Blockhouse date de 1764 et c’est de loin la plus ancienne construction de la ville. Il donnera son nom plus tard à la cité, Pittsburgh. En réalité du fort il ne reste plus grand-chose si ce n’est une petite baraque en pierres brutes (ou blockhouse) qui si elle n’avait pas d’importance historique serait parfaitement inintéressante. En réalité le petit parc en lui-même, autour du fort, est plus intéressant. C’est devenu un lieu de balades populaire avec sa grande fontaine, symbole de la ville, ses belles vues sur le vieux quartier de Mount Washington de l’autre côté de la rivière Ohio, ses couchers de soleil et les nombreux festivals qui s’y déroulent en plein air.

Plus au nord, le long de Penn Avenue (ainsi que Smallman Street et Liberty Avenue), se situe le coin surnommé le Strip District. Rien à voir avec le Strip de Las Vegas ou avec un quelconque quartier louche, non il s’agit principalement d’un grand marché animé qui se tient le matin. C’est un bon endroit pour petit-déjeuner pas très cher (et bon) ou pour trouver des produits frais ou des bonnes affaires. Le quartier, avec son architecture historique, est également réputé pour son animation nocturne, ses boutiques et ses restaurants. Animation et adresses se trouvent également le long des berges de la rivière Allegheny.

Un peu plus loin en remontant Smallman Street, le Senator John Heinz Regional History Center (entrée payante, ouvert tous les jours) est un musée avec un nom très long et égocentrique. Il ne raconte pas l’histoire du ketchup mais celle de Pittsburgh avec une attention toute particulière pour les immigrés de différentes époques et différentes provenances qui ont peuplés la ville.

Pittsburgh, Pennsylvanie

Pittsburgh Pennsylvanie

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Population : 305.840 (agglomération : 2.360.870)

Pittsburgh est une ville méconnue à l’étranger. Dans l’ombre de sa grande sœur de l’est, Philadelphie, Steel City (la ville de l’acier, le surnom de la cité en référence à son passé industriel important) est pourtant devenue une destination à part entière pour les touristes américains. La dizaine de blocs animés qui compose Downtown Pittsburgh semble s’avancer comme la proue d’un navire à la confluence des rivières Allegheny, Ohio et Monongahela. Ce quartier autrefois le théâtre de nombreuses batailles lors de la conquête de l’ouest dont il constituait le principal point d’accès est appelé le Golden Triangle (le triangle doré). Ce sont les français qui se sont emparé militairement du site de Pittsburgh pour la première fois en 1754. Ils y ont bâti un fort pour l’armée, le Fort Duquesne, à la pointe de la presqu’île en forme de navire. Celui-ci fût détruit à peine quatre ans plus tard par l’armée britannique qui le remplaça par sa propre construction, le Fort Pitt. Ce dernier existe toujours, ce qu’il en reste du moins.

Cependant ce qui caractérise le plus Pittsburgh d’un point de vue historique c’est le développement (pour le moins incontrôlé) de l’industrie et des industries lourdes en particulier. Ce développement a commencé au début des années 1800 avec l’ouverture des premières fonderies. Déjà au temps de la Guerre Civile (soit dans les années 1860), Pittsburgh produisait la moitié des ressources en fer et le tiers du verre du pays. Comme toute grande guerre, la Guerre de Sécession allait donner à la ville l’occasion de faire littéralement exploser son industrie. Peu de temps après, Pittsburgh était devenu le plus grand site de production d’acier dans le monde. Qui dit industrie dit industriels et grandes fortunes. Steel City est le fief de l’un des plus grands magnats de l’histoire, Andrew Carnegie. En 1870 Carnegie était devenu, grâce à l’acier, l’homme le plus riche du monde. Comme il était de coutume à cette époque où les jets privés n’existaient pas, les milliardaires dépensaient leur argent le plus souvent dans la culture et le mécénat. Carnegie donne ainsi son nom à d’innombrables bâtiments sur la côte est du pays, dont une salle de spectacle très célèbre de New York, le Carnegie Hall. C’est évidemment à Pittsburgh qu’il est le plus omniprésent aux côtés d’autres noms de familles d’industriels parmi lesquels les Frick (mines de charbon) ou (plus célèbre à l’international) les Heinz (devenu riche grâce au Ketchup).

Toujours plombée par une réputation de ville polluée et sale, la réhabilitation de Pittsburgh n’est pourtant pas une affaire récente comme dans la majorité des grandes cités américaines. Dès les années 1950 la ville subit une transformation. Les usines d’acier à l’abandon ont été démolies, et Downtown a été nettoyé de ses verrues industrielles. La population étudiante, les quartiers ethniques et d’une façon générale la crise économique ont permis à la ville de garder son authenticité et de ne pas s’assoir totalement sur son passé de cité ouvrière. Il en ressort une ville dont le déficit d’image n’a d’égal que ses nombreux attraits. Pittsburgh est même régulièrement classée désormais dans les cités les plus agréables et les plus propres du pays. Les fumées des usines n’emplissent plus l’air depuis longtemps et les parcs et l’architecture design ont depuis longtemps supplantés les usines et les bidonvilles. Ce qu’il a longtemps manqué à Pittsburgh, c’est un aimant touristique. C’est chose faite depuis les années 1990 et l’ouverture de l’Andy Warhol Museum (l’artiste est originaire de la ville), qui a établi Steel City comme une destination culturelle d’importance. D’autres musées et institutions culturelles ont suivis.

Visiter Pittsburgh aujourd’hui ? C’est assurément une bonne idée pour tous ceux qui s’engageront vers l’ouest de la Pennsylvanie. Ils y découvriront une ville dynamique, bien moins touristique, très différente mais pas moins intéressante que Philadelphie (sans parler du fait qu’elle est nettement plus sûre que cette dernière). Les différents quartiers de Pittsburgh, de part et d’autre des rivières qui traversent la ville, forment une mosaïque cohérente et attestent chacun d’une partie de l’histoire et des caractéristiques de la cité. Toutefois que vous soyez à South Side, à Mount Washington, à North Side, dans le district étudiant d’Oakland ou au cœur de la ville dans le Golden Triangle, vous n’aurez certes pas la même vision de la Pittsburgh mais vous aurez toujours la même image d’une ville fière et unie.

Pratique

Pittsburgh possède un aéroport, le Pittsburgh International Airport (aussi surnommé Pitairport) qui se trouve à environ 25 km à l’ouest du centre. A noter que l’aéroport propose une liaison 5 jours par semaine avec Paris. A l’aéroport plusieurs compagnies de navettes font la liaison entre le terminal et la ville. Le bus local West Busway ligne 28 est plus fréquent, aussi rapide et nettement moins cher que les navettes. Il dessert Pittsburgh (une douzaine d’arrêts répartis en ville) toutes les 20 minutes.

Pour se déplacer à Pittsburgh la voiture n’est pas nécessaire (et même plutôt encombrante à Downtown), bien que sortie du centre cela peut être utile notamment pour découvrir les environs et les œuvres de l’architecte Lloyd Wright. La ville compte de nombreux quartiers distincts mais ils sont facilement accessibles entre eux. Le PAT, gère un système complet de bus, de trolley et un petit métro à travers la ville. A noter que le métro est gratuit dans sa partie qui traverse downtown, le tarif dépend ensuite de l’heure et du trajet. Le prix du ticket va de zéro à 2 ou 3$ pour les plus grands trajets.

L’office du tourisme principal de Pittsburgh se trouve dans le Golden Triangle sur Liberty Avenue. Il est ouvert tous les jours (sauf le dimanche en hiver) de 9h à 17h la semaine et de 9h à 15h le weekend.

Gettysburg, Pennsylvanie

Gettysburg Pennsylvanie

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Population : 7.660

Le nom de Gettysburg ne dit pas grand-chose à l’écrasante majorité des visiteurs européens. Rien d’anormal toutefois, cela confirme simplement que le cliché de la culture américaine impératrice n’est rien de plus… qu’un cliché. Je le répète régulièrement, la culture et l’histoire américaine sont tout à fait propres au pays et ne se sont pas exportés si bien que cela. Il n’y a qu’à prendre l’exemple du baseball pour s’en convaincre réellement. Ce qui s’est exporté partout dans le monde, c’est une partie de l’industrie américaine que nous appelons les multinationales. A l’image des règles du baseball auxquelles personne ne comprend rien en dehors des Usa (et du Japon), Gettysburg est un nom que tous les américains, petits et grands, connaissent. C’est un peu, toutes proportions gardées, l’équivalent de la « bataille de Marignan – 1515 » en France.

La petite ville de Gettysburg, située à environ 50 kilomètres au sud de Harrisburg (capitale de l’état) et à proximité de la frontière avec l’état du Maryland, ne ressemble de loin (mais alors très très loin) qu’à une petite cité classique du fond de la campagne de Pennsylvanie. Son immense notoriété lui vient d’une tragique bataille de la Guerre de Sécession qui s’est déroulée ici au début du mois de juillet 1863. C’est la bataille la plus importante de la guerre et de loin l’une des plus importantes dans l’histoire des Etats-Unis. La bataille de Gettysburg est entrée dans l’histoire pour avoir été l’une des plus meurtrière de l’histoire, avec près de 50.000 soldats tombés au front. Aucune bataille menée par les Usa, avant ou après Gettysburg, n’a causé autant de perte en soldats américains. Le tiers des soldats engagés dans la bataille y sont tragiquement restés. Gettysburg est également historique pour être le véritable tournant de la guerre entre les états du nord (les Etats-Unis) et ceux du sud (les Confédérés) qui verra la défaite de ces derniers.

Concrètement le contexte de la bataille prend place quelques mois auparavant. Les armées du sud, particulièrement celle de Virginie du Nord, déjà bien engagées vers le nord sont alors galvanisées par d’étincelantes victoires sur les champs de batailles face à la grande armée du nord, l’armée du Potomac. Les forces du sud avancent inexorablement mais l’armée des Etats-Unis, mené par le général Meade aux ordres du président Lincoln, forme un front à la limite sud d’un état clé, la Pennsylvanie. Le but était de ne pas laisser l’armée du sud s’engager vers la capitale Harrisburg. Les hostilités débutent le 1er juillet 1863 aux abords du village de Gettysburg. La bataille durera 3 jours, pour s’achever sur un dernier assaut en plein jour, connu sous le nom de Pickett’s Charge, de l’armée du sud impliquant près de 12.500 soldats et repoussée par l’armée du nord qui en sort victorieuse.

Quatre mois plus tard, le 19 novembre précisément, le président Abraham Lincoln fit un discours historique, la Gettysburg Address. Son discours de deux minutes, en mémoire de tous les soldats morts, est aujourd’hui considéré comme l’un des fondements de la nation, à la base notamment de l’idée d’une Amérique fière et unie. Ironie de l’histoire, Lincoln n’a pas forcément mesuré l’importance de son discours qu’il commença par ces mots : « le monde ne remarquera certainement pas, ni se souviendra longtemps, de ce qui va être dit ici »… Comme quoi on peut écrire l’Histoire en prétendant le contraire.

En tout cas pour les visiteurs de Gettysburg, difficile d’oublier le fameux discours tant il est mis en avant ! Car Gettysburg est incontestablement le champ de bataille le plus exploité de l’Amérique et il est entièrement tourné vers le tourisme (surtout domestique). Ici se rejoue inlassablement chaque micro-événement et chaque détail de la bataille de 1863. Il n’est pas évident d’y éviter le marketing outrancier mais il est assez simple de s’éloigner des foules et d’explorer seuls les collines du champ de bataille, qui font désormais partie d’un parc national.

La ville

La petite ville de Gettysburg en elle-même se situe un peu au nord des champs de bataille. Si vous n’aimez pas les statues de cires, inutile de vous rendre au National Civil War Wax Museum ou encore au Hall of Presidents and First Ladies. A noter que les deux musées sont des monuments du patriotisme à l’américaine. La ville ne manque pas de charme avec ses maisons anciennes. La plus intéressante (du moins pour son histoire) est la Jennie Wade House, ou maison de Jennie Wade, sur Baltimore Street. Jennie Wade fût, assez incroyablement au vue des chiffres, la seule civile tuée dans la bataille de Gettysburg. Elle fût atteinte par une balle perdue tandis qu’elle préparait du pain pour les soldats de l’Union (les Etats-Unis, le nord) dans la cuisine de sa sœur (je n’invente rien). Aujourd’hui la maison est intéressante car elle est restée plus ou moins figée depuis ce jour, le 3 juillet 1863. On y voit donc les impacts de balles dans la porte d’entrée notamment. Comme l’attrait pour les modèles de cire ne semble pas avoir de limite à Gettysburg vous trouverez également dans la maison une reproduction assez macabre de la pauvre Jennie Wade.

Le champ de bataille

Ce qui amène les visiteurs à Gettysburg c’est évidemment le lieu historique où s’est tenue la grande bataille. Pour arpenter le Gettysburg National Military Park il faut compter une petite journée (ou quelques minutes, cela dépend de votre degré d’intérêt). Le Visitor Center (office du tourisme) est également très certainement le meilleur musée de Gettysburg. On peut y voir les armes, les uniformes, les drapeaux et bien d’autres objets de la bataille. Juste en face de l’office se trouve le National Cemetery, avec au milieu des milliers de tombes le Soldiers’ National Monument qui marque l’emplacement du discours de Lincoln. Vous remarquerez que la très grande majorité des tombes ne portent pas d’autres inscriptions qu’un simple numéro. Sous le vernis un peu kitch du marketing qui entoure Gettysburg il ne faut pas oublier la violence de la bataille et de la cause pour laquelle des milliers de soldats sont tombés. Une autre issue lors de la bataille de Gettysburg aurait pu changer l’histoire du monde tel que nous le connaissons. Tout proche, le Cyclorama Center abrite une grande peinture qui décrit l’assaut de Pickett’s Charge et dans une pièce sombre, la première version connue du discours de Lincoln, la Gettysburg Address. Comme partout aux Usa, surtout pour ce genre de site, l’effervescence autour du lieu n’est pas forcément à la hauteur de ce que vous allez y découvrir. Dans l’absolu, le champ de bataille de Gettysburg n’est aujourd’hui qu’un ensemble de grands champs paisibles ponctués de collines. Seules les noms rappellent les évènements tels que Valley of Death (pas besoin de traduction), Bloody Run (la retraite sanglante) ou encore Cemetery Hill (la colline macabre). Des statues représentants des personnages ou des situations clés sont réparties sur le champ de bataille pour convaincre ceux qui ne verrait la que de vastes champs de blés et des pelouses pleines de cailloux.

Hershey, Pennsylvanie

Hershey Pennsylvanie

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Population : 14.300

Peu importe que vous soyez réfractaire à cette tradition très américaine de pouvoir transformer absolument n’importe quoi en loisir, vous succomberez forcement à Hershey. Tout simplement car Hershey est beaucoup plus qu’un simple parc d’attraction, c’est une ville toute entière dédiée… au chocolat. La marque Hershey est particulièrement célèbre aux Usa et constitue l’équivalent de notre bon vieux Kinder (enfin dans l’esprit car il va de soi que Kinder existe aussi aux Etats-Unis). Les petits américains raffolent (un peu trop) du chocolat et des confiseries Hershey. Ce n’est qu’un goût personnel mais je dirai que la plupart de leurs produits sont en réalité plutôt mauvais, exception faite de quelques-uns. Non loin de Times Square à New York il existe un Hershey World, qui passe beaucoup plus inaperçu que le M&M’s World voisin aux yeux des européens mais vous pourrez constater si vous y aller qu’il y a généralement une foule encore plus dense chez Hershey que chez M&M’s. Mais revenons plutôt à Hershey, Pennsylvanie.

Cette petite cité d’un peu plus de 14.000 habitants, située à 15 kilomètres à l’est de Harrisburg, la capitale, fût fondée et construite en 1906 par Milton S. Hershey, le créateur de la marque et grand magnat des confiseries. Surnommé aujourd’hui « the sweetest place on earth », littéralement l’endroit le plus doux (sucré) de la Terre, Hershey est bel et bien une vraie petite ville, construite autour de l’usine du groupe producteur de chocolat. On y trouve donc des écoles, une bibliothèque, des clubs de sport et d’une façon générale tout ce qui fait une petite ville classique de Pennsylvanie. Evidemment en plus il y a l’usine, les lampadaires en forme de chocolat Hershey (sorte de goutte en chocolat, appelé le Kiss et qui est l’emblème de la marque), Chocolate Avenue et Cocoa Avenue qui se croisent pour former le centre-ville (et ce n’est pas une blague) et surtout un grand parc d’attraction, Hersheypark. Ce dernier fût fondé en 1907 (soit presque en même temps que la ville) à la base pour servir de terrain de piquenique pour les employés de l’usine de chocolats. Désormais c’est un immense parc d’attraction (l’un des principaux du pays) dont l’entrée est chère (34$ aux dernières nouvelles) et qui comporte de nombreuses montagnes russes (15 en tout) et tous les manèges typiques d’un parc à thèmes. A l’image de Disneyland, Hersheypark est organisé en petits « mondes », il y en a six en tout. En outre le parc comprend également un zoo et un parc aquatique (le Boardwalk). C’est évidemment devenu l’attraction majeure de la ville.

Ce n’est pas tout, à Hershey il est également possible de découvrir le Hershey’s Chocolate World (entrée payante) qui est un tour en petit train dans une chocolaterie imaginaire (avec à la fin une boutique de chocolats bien réels par contre) ou encore le Hershey Museum (entrée payante) qui de façon assez particulière mêle les expositions sur les communautés religieuses locales (Amish, Mennonites…) d’une part et sur l’histoire de Milton S. Hershey, le roi du chocolat, d’autre part.

Pour tout le kitsch que cela représente, Hershey est une étape qui n’est pas désagréable, à la condition de savoir prendre tout ceci à la légère et d’être bon public, à l’image des américains. C’est certain, toute une ville fondée sur le Milka ou le Galak au fin fond de la campagne française nous ferai certainement une drôle d’impression !

A noter également, un peu plus au sud, dans la petite ville de York, les motards du monde entier viennent en pèlerinage pour admirer une usine d’un autre genre (et sans parc d’attraction pour le coup), celle des légendaires Harley Davidson. L’entreprise dispose d’un petit musée sur place et propose des tours de l’usine où sont assemblées les célèbres motos indissociable de l’image des routes américaines. Pour s’y rendre depuis Hershey il faut se diriger vers Harrisburg puis York et compter environ 50 kilomètres.