Oakland, Pittsburgh, Pennsylvanie

Oakland East End Pittsburgh Pennsylvanie

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Oakland désigne le quartier à l’est de downtown. Autrefois connue comme la résidence des grands industriels (dont on peut encore voir les immenses demeures), Oakland est désormais entièrement dominé par les universités de la ville dont les campus de la Carnegie-Mellon University et de l’University of Pittsburgh (connue sous le simple surnom de Pitt).

Au niveau de 5th Avenue et de Bigelow Boulevard, la Cathedral of Learning (visite guidée possible, renseignements sur www.pitt.edu/~natrooms) est indubitablement le site le plus intéressant des campus. Ce building néo-gothique de 42 étages est le cœur de Pitt, l’université de Pittsburgh. Haut de 163 mètres, c’est le plus grand bâtiment dédié à l’éducation dans le monde occidental, c’est également le deuxième plus grand bâtiment d’une université de par le monde. Le building abrite des salles de cours, les administrations de l’université et de nombreuses salles particulières dont un théâtre par exemple. La visite est passionnante. Les espaces d’études communs (appelé Commons Room) ressemblent effectivement à un hall de cathédrale, particulièrement impressionnant. Parmi les salles de cours, les 26 Nationality Rooms sont uniques car chacune a été meublée grâce à des antiquités et objets artisanaux donné par les différentes communautés ethniques de la ville, des scandinaves jusqu’aux chinois en passant par les européens de l’est et (cocorico) les français (salle dont le thème est évidemment le Château de Versailles).

En face de la Cathédrale de l’apprentissage (traduction littérale), le Carnegie Cultural Complex (qui à l’instar d’un bâtiment sur deux à Pittsburgh porte l’empreinte de ce nom célèbre de l’industrie américaine) abrite deux bons musées. Le Museum of Natural History contient les classiques du genre, à savoir l’incontournable collection de fossiles de dinosaures ainsi que celle non moins incontournable de pierres précieuses. Le Museum of Art accueil des œuvres modernes, impressionnistes et postimpressionnistes. Les deux musées sont certes classiques mais ils raviront les amateurs. (Musées ouverts tous les jours sauf lundi, nocturne le jeudi jusqu’à 20h, entrée payante).

Le long de la 5e Avenue à partir de la Cathedral of Learning, en remontant vers le quartier de Shadyside, on peut voir les anciennes demeures des grands noms de l’industrie de Pittsburgh comme les Carnegie, les Heinz ou les Frick. Shadyside en lui-même est un quartier assez huppé et branché, notamment sur Walnut Street qui est l’avenue chic de Pittsburgh.

Un peu plus loin, toujours sur 5th Avenue, au coin de Mellon Park, le Pittsburgh Center for the Arts (fermé le lundi, entrée sur donation) est un musée dédié aux arts locaux, particulièrement à l’art moderne sous toutes ses formes. Non loin de là, au sud-est, Squirrel Hill est à l’instar de Shadyside, un quartier animé. Toujours ici l’ambiance est nettement plus populaire. Squirrel Hill est le quartier étudiant de Pittsburgh. Il compte également la plus grande communauté juive de la cité. Ses artères principales sont Murray et Forbes Avenues et on y trouve des restaurants ainsi que diverses boutiques.

Un peu plus à l’est, dans un ensemble de quartiers que l’on appelle l’East End, se trouve le Frick Art and Historical Center Complex. C’est un peu le même principe que pour le Carnegie Cultural Complex mais financé par la famille Frick (dont le nom était pour le moins prédisposé pour la richesse en fin de compte, richesse obtenu dans le commerce du charbon). Le complexe est ouvert tous les jours sauf le lundi et l’entrée est gratuite. Il comprend le Frick Art Museum, le Car & Carriage Museum et bien entendu la demeure de Henry Frick appelée Clayton Mansion. Le Frick Art Museum n’est pas du niveau de l’extraordinaire Frick Collection sur la 5e Avenue de NYC mais cela reste un musée intéressant. D’ailleurs le musée est basé sur la même collection que celui de New York, la collection personnelle d’Henry Frick. Pittsburgh était sa ville natale mais elle n’a eu que les pièces les moins renommées de la collection. Il n’empêche que le musée expose tout de même un bon nombre d’œuvres d’art italien, flamand ou français du 15e au 19e siècle. Le Car & Carriage Museum est évidemment un musée consacré… aux voitures (sur lequel je n’ai rien à dire mais je crois que vous savez à quoi vous en tenir). La Clayton Mansion est la demeure où vécu Henry Frick avec sa famille. Elle est meublée exactement comme elle l’était à cette époque. A noter que la (grande) maison ne se visite qu’avec un guide et que ceci est payant. Les tours vous emmènent à la découverte de la maison et notamment de sa décoration. On y voit également le lit ou Frick s’est rétabli après avoir été poignardé par un anarchiste (sympa !). Ceux qui voudront vraiment faire le tour complet des sites lié à Frick pourront se rendre au Homewood Cemetery voisin où l’industriel repose aux côtés de Heinz ou encore de plusieurs membre de la famille Mellon (dont le nom est un peu moins connu mais qui sont tout de même les fondateurs ou principaux investisseurs de la banque Mellon, de Chevron-Texaco, l’une des plus grandes entreprise pétrolière du monde, du célèbre hebdomadaire Newsweek ou encore de General Motors, rien que ça). Bien évidemment je me doute que vous n’irez pas visiter ce cimetière mais je vous en parle plutôt par soucis du détail.

Toujours un peu plus loin vers l’est (et le nord), le parc de Highland, le long des berges de la rivière Allegheny, contient le Pittsburgh Zoo (ouvert tous les jours, payant, moins cher en hiver mais bon il faut être motivé…). Celui-ci se double d’un aquarium. C’est un zoo assez réputé et bien aménagé. Il compte parmi ses pensionnaires plusieurs espèces impressionnantes comme des gorilles, des orangs-outans ou des tigres. C’est un zoo particulièrement engagé dans la préservation de la faune puisqu’il participe activement à pas moins de 64 programmes de sauvegarde et qu’il accueille 20 espèces menacées dont les magnifiques léopards de l’amour (aux yeux bleus et dont il ne reste qu’une vingtaine d’individus à l’état sauvage), les léopards des neiges (blancs) ou encore les tigres de l’amour. Le zoo est également renommé pour son dragon de Komodo, le plus grand lézard du monde que l’on ne trouve dans la nature que sur une toute petite île d’Indonésie (et qui donc ne cours pas les rues si l’on peut dire).

North Side, Pittsburgh, Pennsylvanie

North Side Pittsburgh

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Fort logiquement si le South Side regroupe les quartiers sud de Pittsburgh, le North Side pour sa part regroupe les quartiers nord. Ces quartiers étaient indépendants jusqu’en 1907, date de leur annexion à la ville. Particulièrement lié à l’histoire de la famille Carnegie, le North Side comporte d’innombrables bâtiments qui portent leur nom, notamment de nombreux musées. L’attraction majeure du North Side pour le visiteur lambda (que nous sommes tous finalement) est sans conteste l’Andy Warhol Museum, situé au 117 Sandusky Street, de l’autre côté du Seventh Street Bridge en venant de Downtown. (Le musée est ouvert tous les jours sauf le lundi, avec une nocturne le vendredi jusqu’à 22h. L’entrée le vendredi entre 17h et 22h est à moitié prix.)

Le musée est bien sûr dédié tout entier à la vie et à l’œuvre du plus célèbre artiste de Pittsburgh, Andy Warhol. Et bien sûr c’est un musée que l’on doit à la famille Carnegie. Il faut dire qu’Andrew Carnegie, le plus grand industriel de l’acier de tous les temps, était un très généreux mécène pour les arts et que, même s’il n’était pas contemporain d’Andy Warhol, il aurait très certainement approuvé l’idée de ce musée. Sur sept étages d’une construction Victorienne, le musée prétend être (et il l’est certainement) le plus grand du monde dédié à Andy Warhol d’une part et à un seul artiste d’autre part.

Avant d’explorer plus en détail ce musée, qui a signé le retour en grâce de Steel City sur la scène touristique, intéressons-nous logiquement à celui dont il est l’inspiration unique. Né en 1928 à Pittsburgh (évidemment sinon ça n’aurai aucun sens), Andy Warhol, de son vrai nom Warhola, fils d’immigrant Slovaques, quitte la ville de l’industrie dès l’âge de 21 ans après ses études à l’université. Il se rend à New York City où il deviendra rapidement un artiste reconnu au style très affirmé. Dans les années 1960 il est le principal représentant d’un courant artistique appelé new pop art. Réalisateur de films expérimentaux, dont certains ont une grande notoriété comme Chelsea Girls, manager du groupe mythique des Velvet Underground, Warhol est aussi le créateur d’œuvres avant-gardistes où le multimédia a déjà sa place. Ses œuvres les plus célèbres viendront plus tard, tandis que Warhol est devenu lui-même une star, il côtoie les vedettes dont il fera des portraits restés mythiques comme celui de Marilyn Monroe. Sans surprises, Andy Warhol a toujours dénigré sa ville natale, sale et polluée, loin de la vie new-yorkaise. Il serait certainement surpris de voir à quel point Pittsburgh est devenu artistique. A sa mort il y est enterré (au Bethel Cemetery) et le musée qui lui rend hommage est aujourd’hui l’un des sites touristiques majeurs de la ville.

Revenons au musée. Bien que la majorité des pièces les plus connues de l’œuvre de l’artiste soit la propriété de collections privés, le musée contient tout de même une collection impressionnante avec près de 500 œuvres en exposition tournante. Celles-ci inclues du pop art (les fameuses Campbell’s soup Cans, des boîtes de conserves de soupes à différents parfums) ainsi que des portraits d’Elvis ou encore de Marilyn parmi d’autres. Le musée est arrangé selon une chronologie qui illustre le développement artiste de Warhol et met en avant sa vie riche en rebondissements. Le musée explore également l’influence de Warhol en présentant l’œuvre d’autres artistes lors d’expositions annexes.

En dehors du musée, le renouveau du North Side se concentre autour des Mexican War Streets. Malgré leur nom pour le moins mystérieux, ces quelques rues situées au nord du sympathique parc d’Allegheny Commons, n’ont rien de guerrières. Au contraire, il s’agit d’un quartier historique assez pittoresque avec ses maisons en briques datant du 19e siècle, où se côtoient les familles descendantes des ouvriers immigrants d’Allemagne ou de Scandinavie et les bobos nouvellement installés. Réputé à Pittsburgh comme un quartier romantique, les Mexican War Streets sont également renommées pour leurs fresques urbaines. Certaines maisons ont fait l’objet d’une décoration digne d’œuvres d’art.

Au sein du quartier, au 500 Sampsonia Way, le Mattress Factory (fermé le lundi, entrée payante, demi-tarif le jeudi) est un excellent musée d’art contemporain et de surcroît particulièrement original car son crédo est de présenter des œuvres dans lesquelles il est possible d’évoluer. En effet les œuvres sont le plus souvent de la taille d’une pièce et on ne se contente pas de les regarder mais bel et bien d’y rentrer. A ma connaissance c’est l’un des seuls musés de ce genre dans le monde. Les expositions sont souvent passionnantes et les œuvres déroutantes. Comme le Mattress Factory est aussi une résidence artistique les créations se renouvellent régulièrement. Pour les amateurs de musées, comme pour les autres, c’est l’une des grandes attractions de Pittsburgh.

Dans le parc d’Allegheny Commons, le National Aviary (ouvert tous les jours, entrée payante) est tout aussi intéressant mais dans un registre totalement différent. C’est un grand zoo intérieur entièrement consacré aux oiseaux, si possible exotiques. Logé dans un grand bâtiment d’architecture moderne, on peut y voir diverses espèces dont des chouettes rieuses (une espèce réellement marrante), des bald eagle (l’emblème du pays mais plus souvent vu en Alaska que dans les parcs de Pennsylvanie) ou encore de nombreuses espèces de perroquets aux couleurs éclatantes et qui, pour certaine, n’ont pas leur langue dans leur poche (même si bien évidemment ils parlent en anglais).

A noter que le Children’s Museum of Pittsburgh (entrée payante, fermé lundi et dimanche matin) situé juste à côté propose de nombreuses activités, des événements en tous genres, des jeux et des expositions destinés aux plus jeunes. Je pense qu’il vaut mieux toutefois avoir une bonne compréhension de l’anglais pour apprécier la visite.

A l’ouest du musée Andy Warhol, en longeant la rivière Allegheny, on découvre tout d’abord le PNC Park. Ce grand stade de baseball qui accueille les matchs de l’équipe des Pittsburgh Pirates (qui n’a jamais été une très grande équipe, loin s’en faut). Malgré les performances douteuses de l’équipe, un match au PNC Park est toujours un plaisir car le stade offre beaucoup d’ambiance (les locaux soutiennent leurs équipes, bonnes ou nulles) et il est fait de telle manière que depuis la grande majorité des sièges on peut avoir de belles vues sur la rivière et sur les buildings de Downtown.

Un peu plus loin, toujours le long de la rivière, le gigantesque Heinz Field (nommé effectivement d’après la grande marque de ketchup dont la famille est originaire de Pittsburgh) est l’autre grand stade de la ville. Il accueille pour sa part l’équipe de football US des Pittsburgh Steelers. Vu depuis downtown, l’architecture de ce stade de 65.000 places est particulièrement intéressante. A noter que les Steelers sont aussi bons que les Pirates sont mauvais, et ce n’est pas peu dire. L’équipe a en effet le privilège d’être considérée comme l’une des trois meilleures équipes de football américain, notamment car elle a gagné pas moins de cinq Superbowl (l’équivalent de la coupe du monde).

Juste à côté du Heinz Field se trouve le Carnegie Science Center (ouvert tous les jours, entrée payante). A l’instar du Children’s Museum, le Carnegie est également principalement axé vers les enfants. On y découvre de nombreuses expositions sur les robots (l’une des plus grandes collection de robots du pays), le miniature railroad & village qui est une immense maquette ferroviaire représentant la Pennsylvanie au début du 20e siècle, un planétarium, un cinéma Omnimax (ticket payant en supplément de l’entrée) ou encore, à l’extérieur, le USS Requin, un sous-marin de la seconde guerre mondiale qui se visite (inclus dans le ticket d’entrée du Carnegie).

South Side, Pittsburgh, Pennsylvanie

South Side Pittsburgh Pennsylvanie

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Le South Side est une appellation générique qui désigne tous les quartiers de Pittsburgh situés sur la rive sud de la rivière Monongahela. Durant le 19e siècle, le Mont Washington (Mount Washington) qui domine le centre-ville de Pittsburgh, était le site de la grande majorité des mines de charbon de la cité. Désormais les mines ont laissé place à un quartier verdoyant, où l’on trouve de charmantes maisons colorées le long de rues pentues. L’ensemble dégage un aspect de vieille Amérique ouvrière assez typique. Le mont Washington n’est certes pas une véritable montagne (il ne faut pas exagérer) mais les pentes y sont parfois raides. Aussi il n’est pas surprenant d’apprendre que pour y déplacer les matériaux les mineurs utilisaient un réseau de téléphériques. Aujourd’hui, sur les douze téléphériques originels, il n’en reste plus que deux. Seul le Duquesne Incline, construit en 1877, est encore fonctionnel. Au sommet se trouve un petit musée sur l’histoire de la ville. On peut notamment y voir des photos édifiantes sur le niveau de pollution qui régnait à Pittsburgh à l’époque de l’apogée des mines et de l’industrie. En plein jour le brouillard pollué rendait les rues du centre aussi sombre qu’à la nuit tombée. Evidemment l’un des grands attraits de la balade en téléphérique est le panorama que l’on a depuis la plate-forme d’observation au sommet. La vue sur les buildings de Downtown avec les collines du North Side en arrière-plan est assurément photogénique, particulièrement de nuit. On trouve à proximité plusieurs restaurants où il est possible de dîner avec vue, mais cela à un coût évidemment.

Pour passer du Golden Triangle au South Side, le plus simple est d’emprunter le Smithfield Street Bridge. Ce pont est le plus ancien des ponts reliant Downtown et il est facilement reconnaissable à ses deux grands yeux bleus. Immédiatement à la sortie du pont se trouve Station Square. Ce complexe d’entrepôts ferroviaires rénovés est un centre commercial où l’on trouve des restaurants et des boutiques. C’est plutôt agréable. N’hésitez pas à jeter un œil au hall du restaurant Grand Concourse (même si vous n’y mangez pas ce qui peut se comprendre car ce restaurant de poisson est très cher) qui occupe la salle d’attente de l’ancienne gare. Devant Station Square se trouve également le point de départ des croisières sur les rivières qui serpentent dans Pittsburgh.

Le long de la rivière Monongahela, East Carson Street est l’artère principale du South Side. C’est ici que l’on saisit le mieux l’essence de ce quartier, à savoir un mélange entre le populaire et le chic, assez propre à Pittsburgh. Les ouvriers immigrés (surtout Polonais ou Ukrainiens) des anciennes fonderies et usines, côtoient désormais les hipsters et les artistes. On y trouve donc aussi bien des bars populaires (des dive comme on dit ici) ou des églises orthodoxe que des librairies, des boutiques vintage, des galeries ou des restaurants branchés. N’hésitez pas à parcourir les petites rues parallèles pour découvrir un quartier historique bien préservés. A noter qu’East Carson Street est également l’un des hauts lieux de la vie nocturne de Steel City.

Golden Triangle, Pittsburgh, Pennsylvanie

Pittsburgh Golden Triangle Downtown Pennsylvanie

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Vue d’avion, le centre-ville de Pittsburgh semble essayer de fendre les eaux des rivières qui l’entourent. Depuis la terre ferme, l’effet est d’autant plus saisissant, particulièrement à la sortie du tunnel de Fort Pitt lorsque se dévoilent les gratte-ciels de downtown. De nuit le panorama est incontestablement spectaculaire. L’eau qui entoure le centre, celle des rivières ou celle de la grande fontaine de la pointe de Point State Park, fait étinceler l’architecture moderne des buildings, comme pour signifier le futur brillant qui s’annonce à Pittsburgh et pour laver le passé noirci au charbon de la ville ouvrière et industrielle qu’elle a longtemps été. Au cœur de la ville originelle, l’architecture du Golden Triangle mélange désormais le contemporain, le verre et les courbes, avec les églises Gothiques et les vieux bâtiments de briques rouges. Ainsi le gratte-ciel du PPG Place, le plus emblématique de la ville, œuvre de l’architecte Philip Johnson, domine de ses flèches Gothiques modernes en verre noir le vénérable Market Square où s’aligne d’anciennes constructions de styles variés (à l’échelle de Pittsburgh bien évidemment, n’y voyez rien de moyenâgeux). Le Market Square est l’une des places centrale du Triangle. On y trouve des restaurants et des boutiques. Bien que les chaînes soient omniprésentes comme partout aux Usa, les lieux conservent leur aspect historique. Très animé au déjeuner (surtout en semaine, quartier d’affaire oblige), Market Square accueil des spectacles et artistes de rues, des concerts en plein air (en été) et diverses manifestations (dont le marché de noël tous les ans). Un coin bien sympathique.

L’architecture historique est également bien préservée le long de Liberty Avenue où de nombreuses façades des années 1940 et 1950 ont été conservées même lors des rénovations successives des immeubles. A l’opposé (dans tous les sens du terme), le style de la Mellon Arena ou Civic Arena (son ancien nom) évoque plus un vaisseau spatial qui vient d’atterrir. Cette immense bulle, surnommée l’Igloo, accueille la plupart des grands spectacles de la ville ainsi que les matches de l’équipe de hockey des Pittsburgh Penguins qui est très populaire dans la région (ce qui explique probablement le gigantisme du stade).

Pour découvrir le site historique de Pittsburgh il faut se rendre à la pointe du Triangle, à Point State Park. C’est ici que tout a commencé (enfin pour Pittsburgh, pas pour l’univers). Ce fût le site de pas moins de cinq forts militaires différents, preuve du succès stratégique de ce lieu. Entre les guerres opposants les français, les amérindiens et les britanniques, les forts ont tous été détruits, sauf le dernier (logique). Le Fort Pitt Blockhouse date de 1764 et c’est de loin la plus ancienne construction de la ville. Il donnera son nom plus tard à la cité, Pittsburgh. En réalité du fort il ne reste plus grand-chose si ce n’est une petite baraque en pierres brutes (ou blockhouse) qui si elle n’avait pas d’importance historique serait parfaitement inintéressante. En réalité le petit parc en lui-même, autour du fort, est plus intéressant. C’est devenu un lieu de balades populaire avec sa grande fontaine, symbole de la ville, ses belles vues sur le vieux quartier de Mount Washington de l’autre côté de la rivière Ohio, ses couchers de soleil et les nombreux festivals qui s’y déroulent en plein air.

Plus au nord, le long de Penn Avenue (ainsi que Smallman Street et Liberty Avenue), se situe le coin surnommé le Strip District. Rien à voir avec le Strip de Las Vegas ou avec un quelconque quartier louche, non il s’agit principalement d’un grand marché animé qui se tient le matin. C’est un bon endroit pour petit-déjeuner pas très cher (et bon) ou pour trouver des produits frais ou des bonnes affaires. Le quartier, avec son architecture historique, est également réputé pour son animation nocturne, ses boutiques et ses restaurants. Animation et adresses se trouvent également le long des berges de la rivière Allegheny.

Un peu plus loin en remontant Smallman Street, le Senator John Heinz Regional History Center (entrée payante, ouvert tous les jours) est un musée avec un nom très long et égocentrique. Il ne raconte pas l’histoire du ketchup mais celle de Pittsburgh avec une attention toute particulière pour les immigrés de différentes époques et différentes provenances qui ont peuplés la ville.

Pittsburgh, Pennsylvanie

Pittsburgh Pennsylvanie

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Population : 305.840 (agglomération : 2.360.870)

Pittsburgh est une ville méconnue à l’étranger. Dans l’ombre de sa grande sœur de l’est, Philadelphie, Steel City (la ville de l’acier, le surnom de la cité en référence à son passé industriel important) est pourtant devenue une destination à part entière pour les touristes américains. La dizaine de blocs animés qui compose Downtown Pittsburgh semble s’avancer comme la proue d’un navire à la confluence des rivières Allegheny, Ohio et Monongahela. Ce quartier autrefois le théâtre de nombreuses batailles lors de la conquête de l’ouest dont il constituait le principal point d’accès est appelé le Golden Triangle (le triangle doré). Ce sont les français qui se sont emparé militairement du site de Pittsburgh pour la première fois en 1754. Ils y ont bâti un fort pour l’armée, le Fort Duquesne, à la pointe de la presqu’île en forme de navire. Celui-ci fût détruit à peine quatre ans plus tard par l’armée britannique qui le remplaça par sa propre construction, le Fort Pitt. Ce dernier existe toujours, ce qu’il en reste du moins.

Cependant ce qui caractérise le plus Pittsburgh d’un point de vue historique c’est le développement (pour le moins incontrôlé) de l’industrie et des industries lourdes en particulier. Ce développement a commencé au début des années 1800 avec l’ouverture des premières fonderies. Déjà au temps de la Guerre Civile (soit dans les années 1860), Pittsburgh produisait la moitié des ressources en fer et le tiers du verre du pays. Comme toute grande guerre, la Guerre de Sécession allait donner à la ville l’occasion de faire littéralement exploser son industrie. Peu de temps après, Pittsburgh était devenu le plus grand site de production d’acier dans le monde. Qui dit industrie dit industriels et grandes fortunes. Steel City est le fief de l’un des plus grands magnats de l’histoire, Andrew Carnegie. En 1870 Carnegie était devenu, grâce à l’acier, l’homme le plus riche du monde. Comme il était de coutume à cette époque où les jets privés n’existaient pas, les milliardaires dépensaient leur argent le plus souvent dans la culture et le mécénat. Carnegie donne ainsi son nom à d’innombrables bâtiments sur la côte est du pays, dont une salle de spectacle très célèbre de New York, le Carnegie Hall. C’est évidemment à Pittsburgh qu’il est le plus omniprésent aux côtés d’autres noms de familles d’industriels parmi lesquels les Frick (mines de charbon) ou (plus célèbre à l’international) les Heinz (devenu riche grâce au Ketchup).

Toujours plombée par une réputation de ville polluée et sale, la réhabilitation de Pittsburgh n’est pourtant pas une affaire récente comme dans la majorité des grandes cités américaines. Dès les années 1950 la ville subit une transformation. Les usines d’acier à l’abandon ont été démolies, et Downtown a été nettoyé de ses verrues industrielles. La population étudiante, les quartiers ethniques et d’une façon générale la crise économique ont permis à la ville de garder son authenticité et de ne pas s’assoir totalement sur son passé de cité ouvrière. Il en ressort une ville dont le déficit d’image n’a d’égal que ses nombreux attraits. Pittsburgh est même régulièrement classée désormais dans les cités les plus agréables et les plus propres du pays. Les fumées des usines n’emplissent plus l’air depuis longtemps et les parcs et l’architecture design ont depuis longtemps supplantés les usines et les bidonvilles. Ce qu’il a longtemps manqué à Pittsburgh, c’est un aimant touristique. C’est chose faite depuis les années 1990 et l’ouverture de l’Andy Warhol Museum (l’artiste est originaire de la ville), qui a établi Steel City comme une destination culturelle d’importance. D’autres musées et institutions culturelles ont suivis.

Visiter Pittsburgh aujourd’hui ? C’est assurément une bonne idée pour tous ceux qui s’engageront vers l’ouest de la Pennsylvanie. Ils y découvriront une ville dynamique, bien moins touristique, très différente mais pas moins intéressante que Philadelphie (sans parler du fait qu’elle est nettement plus sûre que cette dernière). Les différents quartiers de Pittsburgh, de part et d’autre des rivières qui traversent la ville, forment une mosaïque cohérente et attestent chacun d’une partie de l’histoire et des caractéristiques de la cité. Toutefois que vous soyez à South Side, à Mount Washington, à North Side, dans le district étudiant d’Oakland ou au cœur de la ville dans le Golden Triangle, vous n’aurez certes pas la même vision de la Pittsburgh mais vous aurez toujours la même image d’une ville fière et unie.

Pratique

Pittsburgh possède un aéroport, le Pittsburgh International Airport (aussi surnommé Pitairport) qui se trouve à environ 25 km à l’ouest du centre. A noter que l’aéroport propose une liaison 5 jours par semaine avec Paris. A l’aéroport plusieurs compagnies de navettes font la liaison entre le terminal et la ville. Le bus local West Busway ligne 28 est plus fréquent, aussi rapide et nettement moins cher que les navettes. Il dessert Pittsburgh (une douzaine d’arrêts répartis en ville) toutes les 20 minutes.

Pour se déplacer à Pittsburgh la voiture n’est pas nécessaire (et même plutôt encombrante à Downtown), bien que sortie du centre cela peut être utile notamment pour découvrir les environs et les œuvres de l’architecte Lloyd Wright. La ville compte de nombreux quartiers distincts mais ils sont facilement accessibles entre eux. Le PAT, gère un système complet de bus, de trolley et un petit métro à travers la ville. A noter que le métro est gratuit dans sa partie qui traverse downtown, le tarif dépend ensuite de l’heure et du trajet. Le prix du ticket va de zéro à 2 ou 3$ pour les plus grands trajets.

L’office du tourisme principal de Pittsburgh se trouve dans le Golden Triangle sur Liberty Avenue. Il est ouvert tous les jours (sauf le dimanche en hiver) de 9h à 17h la semaine et de 9h à 15h le weekend.