North Side, Pittsburgh, Pennsylvanie

North Side Pittsburgh

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Fort logiquement si le South Side regroupe les quartiers sud de Pittsburgh, le North Side pour sa part regroupe les quartiers nord. Ces quartiers étaient indépendants jusqu’en 1907, date de leur annexion à la ville. Particulièrement lié à l’histoire de la famille Carnegie, le North Side comporte d’innombrables bâtiments qui portent leur nom, notamment de nombreux musées. L’attraction majeure du North Side pour le visiteur lambda (que nous sommes tous finalement) est sans conteste l’Andy Warhol Museum, situé au 117 Sandusky Street, de l’autre côté du Seventh Street Bridge en venant de Downtown. (Le musée est ouvert tous les jours sauf le lundi, avec une nocturne le vendredi jusqu’à 22h. L’entrée le vendredi entre 17h et 22h est à moitié prix.)

Le musée est bien sûr dédié tout entier à la vie et à l’œuvre du plus célèbre artiste de Pittsburgh, Andy Warhol. Et bien sûr c’est un musée que l’on doit à la famille Carnegie. Il faut dire qu’Andrew Carnegie, le plus grand industriel de l’acier de tous les temps, était un très généreux mécène pour les arts et que, même s’il n’était pas contemporain d’Andy Warhol, il aurait très certainement approuvé l’idée de ce musée. Sur sept étages d’une construction Victorienne, le musée prétend être (et il l’est certainement) le plus grand du monde dédié à Andy Warhol d’une part et à un seul artiste d’autre part.

Avant d’explorer plus en détail ce musée, qui a signé le retour en grâce de Steel City sur la scène touristique, intéressons-nous logiquement à celui dont il est l’inspiration unique. Né en 1928 à Pittsburgh (évidemment sinon ça n’aurai aucun sens), Andy Warhol, de son vrai nom Warhola, fils d’immigrant Slovaques, quitte la ville de l’industrie dès l’âge de 21 ans après ses études à l’université. Il se rend à New York City où il deviendra rapidement un artiste reconnu au style très affirmé. Dans les années 1960 il est le principal représentant d’un courant artistique appelé new pop art. Réalisateur de films expérimentaux, dont certains ont une grande notoriété comme Chelsea Girls, manager du groupe mythique des Velvet Underground, Warhol est aussi le créateur d’œuvres avant-gardistes où le multimédia a déjà sa place. Ses œuvres les plus célèbres viendront plus tard, tandis que Warhol est devenu lui-même une star, il côtoie les vedettes dont il fera des portraits restés mythiques comme celui de Marilyn Monroe. Sans surprises, Andy Warhol a toujours dénigré sa ville natale, sale et polluée, loin de la vie new-yorkaise. Il serait certainement surpris de voir à quel point Pittsburgh est devenu artistique. A sa mort il y est enterré (au Bethel Cemetery) et le musée qui lui rend hommage est aujourd’hui l’un des sites touristiques majeurs de la ville.

Revenons au musée. Bien que la majorité des pièces les plus connues de l’œuvre de l’artiste soit la propriété de collections privés, le musée contient tout de même une collection impressionnante avec près de 500 œuvres en exposition tournante. Celles-ci inclues du pop art (les fameuses Campbell’s soup Cans, des boîtes de conserves de soupes à différents parfums) ainsi que des portraits d’Elvis ou encore de Marilyn parmi d’autres. Le musée est arrangé selon une chronologie qui illustre le développement artiste de Warhol et met en avant sa vie riche en rebondissements. Le musée explore également l’influence de Warhol en présentant l’œuvre d’autres artistes lors d’expositions annexes.

En dehors du musée, le renouveau du North Side se concentre autour des Mexican War Streets. Malgré leur nom pour le moins mystérieux, ces quelques rues situées au nord du sympathique parc d’Allegheny Commons, n’ont rien de guerrières. Au contraire, il s’agit d’un quartier historique assez pittoresque avec ses maisons en briques datant du 19e siècle, où se côtoient les familles descendantes des ouvriers immigrants d’Allemagne ou de Scandinavie et les bobos nouvellement installés. Réputé à Pittsburgh comme un quartier romantique, les Mexican War Streets sont également renommées pour leurs fresques urbaines. Certaines maisons ont fait l’objet d’une décoration digne d’œuvres d’art.

Au sein du quartier, au 500 Sampsonia Way, le Mattress Factory (fermé le lundi, entrée payante, demi-tarif le jeudi) est un excellent musée d’art contemporain et de surcroît particulièrement original car son crédo est de présenter des œuvres dans lesquelles il est possible d’évoluer. En effet les œuvres sont le plus souvent de la taille d’une pièce et on ne se contente pas de les regarder mais bel et bien d’y rentrer. A ma connaissance c’est l’un des seuls musés de ce genre dans le monde. Les expositions sont souvent passionnantes et les œuvres déroutantes. Comme le Mattress Factory est aussi une résidence artistique les créations se renouvellent régulièrement. Pour les amateurs de musées, comme pour les autres, c’est l’une des grandes attractions de Pittsburgh.

Dans le parc d’Allegheny Commons, le National Aviary (ouvert tous les jours, entrée payante) est tout aussi intéressant mais dans un registre totalement différent. C’est un grand zoo intérieur entièrement consacré aux oiseaux, si possible exotiques. Logé dans un grand bâtiment d’architecture moderne, on peut y voir diverses espèces dont des chouettes rieuses (une espèce réellement marrante), des bald eagle (l’emblème du pays mais plus souvent vu en Alaska que dans les parcs de Pennsylvanie) ou encore de nombreuses espèces de perroquets aux couleurs éclatantes et qui, pour certaine, n’ont pas leur langue dans leur poche (même si bien évidemment ils parlent en anglais).

A noter que le Children’s Museum of Pittsburgh (entrée payante, fermé lundi et dimanche matin) situé juste à côté propose de nombreuses activités, des événements en tous genres, des jeux et des expositions destinés aux plus jeunes. Je pense qu’il vaut mieux toutefois avoir une bonne compréhension de l’anglais pour apprécier la visite.

A l’ouest du musée Andy Warhol, en longeant la rivière Allegheny, on découvre tout d’abord le PNC Park. Ce grand stade de baseball qui accueille les matchs de l’équipe des Pittsburgh Pirates (qui n’a jamais été une très grande équipe, loin s’en faut). Malgré les performances douteuses de l’équipe, un match au PNC Park est toujours un plaisir car le stade offre beaucoup d’ambiance (les locaux soutiennent leurs équipes, bonnes ou nulles) et il est fait de telle manière que depuis la grande majorité des sièges on peut avoir de belles vues sur la rivière et sur les buildings de Downtown.

Un peu plus loin, toujours le long de la rivière, le gigantesque Heinz Field (nommé effectivement d’après la grande marque de ketchup dont la famille est originaire de Pittsburgh) est l’autre grand stade de la ville. Il accueille pour sa part l’équipe de football US des Pittsburgh Steelers. Vu depuis downtown, l’architecture de ce stade de 65.000 places est particulièrement intéressante. A noter que les Steelers sont aussi bons que les Pirates sont mauvais, et ce n’est pas peu dire. L’équipe a en effet le privilège d’être considérée comme l’une des trois meilleures équipes de football américain, notamment car elle a gagné pas moins de cinq Superbowl (l’équivalent de la coupe du monde).

Juste à côté du Heinz Field se trouve le Carnegie Science Center (ouvert tous les jours, entrée payante). A l’instar du Children’s Museum, le Carnegie est également principalement axé vers les enfants. On y découvre de nombreuses expositions sur les robots (l’une des plus grandes collection de robots du pays), le miniature railroad & village qui est une immense maquette ferroviaire représentant la Pennsylvanie au début du 20e siècle, un planétarium, un cinéma Omnimax (ticket payant en supplément de l’entrée) ou encore, à l’extérieur, le USS Requin, un sous-marin de la seconde guerre mondiale qui se visite (inclus dans le ticket d’entrée du Carnegie).

Niagara Falls, New York

Niagara New York

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Population : 50.200

Exactement sur la frontière entre les Usa et le Canada, à environs 20 miles au nord de Buffalo, voici l’attraction incontournable de l’état de New York (après NYC, of course), les chutes du Niagara. Il s’agit très certainement des chutes d’eaux les plus célèbres du monde. Exceptionnellement puissantes, avec un débit faramineux, les chutes sont une merveille de la nature qui vous laissera sans voix. Pourtant les chutes du Niagara, aussi connue soient-elles, ne sont pas les plus grandes du monde comme on voudrai bien nous le faire croire (surtout du côté américain de la frontière). De nombreuses chutes d’eaux dans le monde sont beaucoup plus haute (la plus haute est au Venezuela) ou plus large. Toutefois peu sont aussi impressionnantes et aucunes pour sûr ne sont autant commercialisées ! Le fabuleux spectacle des chutes n’a d’égal que la fabuleuse diversité des moyens mis en œuvre pour vous faire découvrir les chutes, d’en haut, d’en bas, de l’intérieur, de loin, de près, de jour ou de nuit. On peut y faire du bateau, marcher sur le bord des chutes, les survoler en hélicoptère ou les voir depuis une tour d’observation. La nuit les chutes sont éclairées et les eaux colorées plongent alors dans le noir dans un effet magnifique. Le spectacle des chutes est véritablement grandiose en toute saison (en hiver les chutes peuvent se geler ce qui donne une scène très impressionnante) mais je préfère vous le dire clairement, le mercantilisme du site peut être un peu lourd. Certains trouveront probablement que l’expérience dans son ensemble est fantaisiste et que cela n’a plus grand-chose de naturel. D’autre penseront sans doutes que cela rend l’attraction naturelle plus amusante (si par-là vous entendez faire du shopping, aller au casino et manger au Hard Rock Café alors vous trouverez les chutes particulièrement amusantes). Ce mini Las Vegas sur l’eau a exploité le moindre recoin de son potentiel commercial. Personnellement je pense que les chutes valent vraiment le détour et que la beauté du site naturel est incontestable. Le reste est ce que vous en faite.

La ville côté américain s’appelle Niagara Falls tandis que sa cousine canadienne se nomme… Niagara Falls ! De quoi se perdre un peu dans les noms mais aucun risques de se retrouver par hasard dans un autre pays, la frontière est bien gardée. On peut passez d’un pays à l’autre en traversant le pont Arc-en-Ciel (le Rainbow Bridge). Amenez votre passeport et n’oubliez pas qu’il faudra montrer patte blanche pour revenir aux Usa même après quelques heures de balade côté canadien. Si vous décidez de traverser, sachez que la ville canadienne de Niagara Falls est plus grande que la ville américaine (les buildings du côté canadien sont visibles depuis les Usa), que les vues sur les chutes sont meilleures mais qu’il y a plus de monde et que le côté mercantile est encore plus flagrant.

Niagara est en réalité composé de trois chutes bien distinctes. Les plus hautes sont les chutes « Américaines » (American) et du « Voile de la Mariée » (Bridal Veil Falls). Les deux chutes sont séparées par la petite île de Luna Island et plongent sur des rochers déchiquetés. Les chutes les plus larges cependant sont celles du « Fer à Cheval » (Horseshoe Falls) qui sont à moitié du côté américain et à moitié du côté canadien (les seules dans ce pays). Ces dernières sont certainement les plus impressionnantes. L’ensemble des chutes forment un phénomène naturel vieux de près de 12.000 ans, ce qui ne représente pas grand-chose à l’échelle géologique. Elles se sont formées lors de la fonte d’un ancien glacier qui a ouvert la voie entre le lac Erie et le lac Ontario. A l’époque de la fonte du glacier on estime que les chutes sont apparues à un peu plus de dix kilomètres au sud de leur emplacement actuel sur la rivière. La lente mais constante érosion les a ensuite doucement déplacées aux fils des millénaires. Les chutes sont désormais protégées par un parc naturel, le Niagara Falls State Park (maintenu par l’état de New York).

Partir à la découverte du par cet des chutes est presque aussi facile que de trouver un McDo aux Usa. Le Niagara Scenic Trolley (un petit train touristique assez kitsch dont le ticket coûte tout de même 5$) relie les grands parkings aux différents sites et points de vue. Pour avoir le meilleur panorama sur les chutes depuis le côté américain le mieux est de monter à l’Observation Tower de Prospect Point (entrée 50 cents). L’étendue de la vue est assez saisissante mais n’est ni plus ni moins impressionnante que la vue sur les chutes depuis la base de la tour. Prospect Point ne donne que sur les chutes Américaines et du Voile de la Mariée. Pour avoir un panorama similaire sur les chutes du Fer à Cheval (les plus larges) il faut se rendre à Terrapin Point sur Goat Island (l’île aux chèvres située sur la Niagara River et accessible par un pont).

Les Horseshoe Falls (chutes du Fer à Cheval) ont toujours eu les faveurs de quelques personnages un peu (beaucoup) allumés dont l’obsession est de descendre les chutes, si possible dans des embarcations ridicules. En tout et pour tout 15 personnes on entreprit le plongeon dans les chutes. De façon remarquable dix d’entre eux ont survécut. Toutes les histoires sans exception sont fascinantes et comprennent toujours une péripétie risible. Le plongeon dans les chutes étant tout à fait illégal les survivants doivent s’expliquer sur leur geste et tous ont eu à peu près la même version : tentative de suicide. Plutôt difficile à gober quand on se promène avec un radeau en plastique. En 1960 un jeune garçon de 7 ans du nom de Roger Woodward a survécu à un plongeon accidentel (à priori le seul) dans la chute sans protections. Il reste la seule personne dans ce cas.

Les raisons pour lesquelles il est évident que plonger dans les chutes n’est pas une bonne idée (au cas où vous en douteriez un peu) sont flagrantes lorsque vous entreprenez de visiter les chutes à bord de l’immanquable Maid of the Mist. Ce célèbre bateau touristique offre une vision très rapprochée des chutes et de leur puissance au cours d’une balade (très humide).

Un autre excellent moyen de voir les chutes de très près, et de pouvoir presque les toucher, est la visite de la Cave of the Winds (la caverne des vents, c’est poétique). La visite part de Goat Island et vous descend en ascenseur à la base des chutes. Il n’y a aucun moyen d’être plus près des chutes que ça. Le spectacle est particulièrement colossal.

Le Maid of the Mist et la Cave of the Winds ne sont ouverts que pendant la haute saison (d’Avril à Octobre grosso modo) et sont, bien entendu, payants. Un pass appelé le MasterPass (27,50$) permet d’acceder à ces deux attractions et à d’autres sur le site. Il s’achète au Niagara Falls State Park Visitor Center (l’office du tourisme des chutes concrètement) et il vaut le coup si vous souhaitez vraiment explorer les chutes sous tous les angles. C’est un peu le but de la destination cela-dit.

Non inclus dans le pass et réserver à ceux qui veulent mettre le paquet, le tour en hélicoptère au-dessus des chutes offre des vues que vous n’aurez évidemment nulle part ailleurs. La compagnie Rainbow Helicopter propose des tours d’une dizaine de minutes à environs 60$ par personne.

Tandis que vous aurez le loisir d’explorer les chutes sous tous les angles imaginables n’oubliez pas que ce que vous voyez ne représente approximativement que la moitié du débit réel des chutes du Niagara. Le reste de l’eau est déviée vers des barrages et des stations hydroélectriques. Pour ceux que cela intéresse il existe un petit centre d’information gratuit dans la ville voisine de Lewiston sur les prouesses des ingénieurs. Si le mécanisme de l’eau ne vous passionne pas, il est en revanche difficile de rester de marbre devant le spectacle des Whirlpool Rapids en amont des chutes. En voiture le mieux est de partir de Niagara Falls en emprunter la Robert Moses Parkway qui longe les gorges mouvementées de la rivière Niagara jusqu’aux rapides. Le Whirlpool est un tourbillon très violent d’une profondeur de 38 mètres et vieux de près de 4.200 ans. Il tourne rapidement et inlassablement mais selon le débit de la rivière son sens de rotation peut s’inverser dans un effet impressionnant. Le tourbillon est bien visible depuis les sentiers de randonnées du Whirlpool State Park (facilement accessible et bien indiqué).

Infos. Niagara Falls est inondée de touristes en haute saison, mieux vaut réserver (enfin moi je dis ça, je dis rien !). La ville est facilement accessible par la route 190 (la Niagara Thruway). Dirigez-vous vers les parkings officiels pour visiter les chutes. La gare des trains Amtrack (ligne New York – Toronto) se trouve bien trop loin du centre (croisement de 27th Street et de Lockwood Road) pour être utilisable sans voiture (ce qui n’a donc pas beaucoup de sens). La ville ne possède pas vraiment de centre et les adresses d’hôtels et de restaurants sont éparpillées. Tous les hôtels se ressemblent un peu et on trouve toutes les chaînes possibles. Les motels se concentrent le long de la route US-62. La plupart sont assez kitsch et accueillent beaucoup de couples en lune de miel. Il faut dire que la destination est un haut lieu de honeymoon (mais mieux vaut se remémorer les mots d’Oscar Wilde : « les chutes du Niagara sont la première et peut être la pire déception du mariage », cela s’applique certainement mieux à la ville en elle-même). En ce qui concerne les restaurants il y a quelques bonnes adresses mais toute l’animation est encore une fois très diluée (et donc quasiment inexistante malgré la foule). Downtown (les quelques buildings près des chutes), 3rd Street (dans Downtown) et Pine Avenue sont censées être les secteurs commerçants mais en dehors de quelques adresses il n’y a presque rien. Il y a de fortes chances pour se retrouver au Hard Rock Café en fin de compte, ce qui n’est pas un si mauvais choix.

Buffalo, New York

Buffalo New York

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Population : 261.100 (agglomération : 1.134.210)

Tandis que l’autoroute I-90 se faufile vers la ville de Buffalo, deuxième agglomération de l’état après NYC, les buildings de Downtown se dévoilent entre architecture Art Deco et tours de verre et d’acier. Un véritable mini-Manhattan sur les rives du lac Erie. Eternellement condamnée à rester dans l’ombre lointaine (près de 6h de route) de New York City, Buffalo est une grande ville dont le nom évoque deux choses aux américains : la neige et les ailerons de poulet pimentés (spécialité culinaire locale que l’on retrouve dans tout le pays). Bien évidemment les hivers très rudes et les célèbres Buffalo wings ne font pas de la cité une destination touristique incontournable mais en dehors des clichés je pense que Buffalo est une étape assez logique et plutôt intéressante sur la route des chutes du Niagara ou du Canada.

Dans l’ensemble il est assez simple de se balader dans Downtown (un rectangle de rues au nord de la route 190) et de faire une promenade architecturale complète sans utiliser la voiture. Voici quelques sites à ne pas manquer si vous avez un minimum d’intérêt pour l’architecture. Si ce n’est pas le cas très franchement je me demande pourquoi vous avez fait tant de chemin à moins d’être président du fan club des ailerons de poulet épicés (mes respects si tel est le cas, bienvenue au paradis !).

Contrairement à de nombreuses grandes villes américaines, Buffalo a prospérée au début du 20e siècle et à subit l’habituel déclin à peu près au moment où (bizarrement) toutes les autres étaient en plein boom. De sa période sombre Buffalo ne s’est pour ainsi dire jamais vraiment bien remise et est resté une ville plutôt modeste. Toutefois d’un point de vue architectural se fût un mal pour un bien car au moment où d’autres villes détruisaient leurs vieux buildings historiques pour les remplacer par de grands gratte-ciels modernes, Buffalo n’avait tout simplement plus les moyens de le faire. Pour notre plus grand plaisir aujourd’hui car on peut voir à Buffalo des exemples de buildings peu fréquents tels l’immense City Hall datant de 1928. Situé sur Niagara Square, c’est un édifice qui paraît absolument gigantesque et qui fait passer le city hall de NYC pour une petite maison de campagne (ce qu’il est réellement de toute façon). En réalité il ne fait que 32 étages mais son style Art Deco lui donne une posture plus imposante. Essayez de rentrer dans le hall principal (pas besoin de passer la sécurité juste pour jeter un coup d’œil) pour voir les fresques qui décorent les murs. Au coin sud-est de l’immeuble on peut voir la statue d’un homme du nom de Millard Fillmore. Vous allez me dire mais qui est ce parfait inconnu ? En réalité il fût le 13e président des Usa et c’était un natif de Buffalo. Je pense très sincèrement que pas une seule personne dans cette ville ne peut réellement dire qui il était ni même pourquoi on trouve sa statue ici. Comme nous le verrons un peu plus tard le grand amour de Buffalo ce n’est pas la politique c’est le sport !

Dans la partie sud de Downtown, au coin de Pearl et de Church Street, face à une église (en fait la Cathédrale St Paul, voilà une rue qui porte bien son nom !), on peut voir le Guaranty Building. Cette belle tour en pierres rouges n’est aujourd’hui qu’un building anonyme appelé le Prudential Building mais à sa construction en 1813 il était un des plus hauts bâtiments du monde. Par ailleurs ce que vous voyez ici n’est autre que l’un des ancêtres de ce que l’on appelle aujourd’hui les gratte-ciels.

Non loin du Guaranty Building, sur Franklin Street, le Erie County Hall est un autre exemple de belle construction Art Deco historique et massive typique de Buffalo, dans la veine du City Hall. Ce bâtiment date de 1875.

Parmi d’autres œuvres architecturales notables (la ville compte environ 80 monuments historiques) on trouve également de nombreuses constructions du plus célèbre et du plus prolifique des architectes américains, j’ai nommé Frank Lloyd Wright. Buffalo est la deuxième ville la plus représentée par l’architecte après Chicago.

Si Downtown possède quelques beaux buildings, les rives du lac Erie forment quant à eux un véritable mémorial au passé industriel de la ville. On peut notamment y voir d’immenses silos à grains à l’abandon. Pas forcément un site touristique majeur c’est évident mais c’est l’une des images les plus connues de Buffalo et un rappel de son histoire car la ville a toujours été une cité ouvrière assez difficile et froide (dans tous les sens du terme et ce n’est pas fondamentalement différent aujourd’hui).

Ouvrière certes mais culturelle également. Les riches marchands et entrepreneurs de Buffalo ont toujours été attirés par l’art et la culture et c’est assez visible dans le nombre de théâtre que compte la ville. L’exemple le plus parlant reste toutefois l’Albright-Knox Art Gallery (située au 1285 Elmwood Avenue ; ouvert tous les jours sauf lundi ; entrée à 6$) qui se trouve légèrement au nord de Downtown en bordure du Delaware Park (mieux vaut avoir une voiture pour s’y rendre même si des bus existent). Ce parc est l’œuvre du paysagiste architecte Frederick Law Olmsted qui, comme vous le constaterez, est la véritable star des créateurs de parcs publics aux Usa (un job assez peu répandu j’en conviens). Son œuvre majeure n’est rien de moins que Central Park à Manhattan. Le Delaware Park est un grand parc assez agréable pendant le printemps et l’été à Buffalo, réputée aussi ensoleillée à la belle saison qu’elle n’est froide et enneigée en hiver. Pour revenir à la Gallery, en fait ce n’est pas une galerie du tout mais un véritable musée et par-dessus tout l’un des plus grands musées d’art moderne du pays et du monde. On peut y voir des classiques de Warhol ou des grands maîtres européens comme Picasso, Matisse et Monet. Le musée se spécialise dans les arts Américains et Européens. Pour les amateurs d’art c’est à peu près la seule étape de choix entre Buffalo et NYC. A noter que le musée possède un restaurant assez chic et réputé (ouvert au déjeuner uniquement).

Sortons du musée et regardons un peu autour de nous. Que voyez-vous ? Rien. C’est certain à première vue on dirait que le quartier n’est qu’un ensemble de grandes avenues avec pas grand-chose mais en réalité vous êtes dans le quartier chic de Buffalo. Les amateurs y trouveront plusieurs maisons de l’architecte Frank Lloyd Wright (oui, encore) et particulièrement la Darwin D. Martin House Complex (qui ne se visite que par des tours guidés qu’il faut réserver à l’avance, si vous êtes amateur cela vaut le coup, renseignez-vous sur www.darwinmartinhouse.org). Situé au 125 Jewett Parkway, c’est en fait un ensemble de maisons modernes (dans le style typique de Wright). Si chaque petit bled américain semble contenir au moins une construction de l’architecte le plus productif de l’histoire, ce complex est très certainement l’un de ses travaux majeurs aux côtés du musée Guggenheim de NYC. Ce fût donc la maison personnelle d’un homme d’affaire du nom de Darwin D. Martin (on s’en serai douté) dont l’histoire retiendra qu’il a eu une bonne intuition en s’adressant à cet architecte. Toutefois pour le reste ses intuitions n’étaient pas aussi lumineuses et il finit sa vie ruiné par le crach boursier de Wall Street en 1929. Pour l’anecdote on raconte qu’il ne put même pas s’offrir la biographie de l’architecte de sa maison quand elle est sortie (un livre à 6$).

En vous dirigeant vers Downtown à partir d’ici vous traversez le quartier historique d’Allentown. C’est un secteur attrayant et bohême, ou l’on trouve des rues arborées (particulièrement sympa au printemps) bordées de cafés, restaurants et de maisons Victoriennes. L’animation se concentre autour d’Allen Street entre Elmwood Avenue et Main Street. Elmwood Avenue est le secteur un peu plus haut de gamme du quartier (même si rien n’est réellement très haut de gamme à Buffalo).

Comme je l’ai dit un peu plus avant, la première passion de Buffalo c’est le sport. La ville vibre pour ses équipes professionnelles dont la plus célèbre est incontestablement les Buffalo Bills (football américain). Dans cette région du nord, avec le canada juste en face, pas étonnant que le hockey sur glace et l’équipe locales des Sabres déchainent également les passions. Il peut être intéressant, comme dans pas mal de villes américaines, d’assister à un match de l’équipe de votre choix pour saisir l’atmosphère de Buffalo. A noter que les équipes jouent au Coca Cola City Field ou se tenait auparavant un hôtel du nom de Statler Hotel. La Statler fût l’une des premières chaînes hôtelières du pays. Au moment de sa construction le Statler Hotel était le premier hôtel au monde à proposer des salles de bains dans chaque chambre.

A la belle saison lorsque le soleil brille et que le froid de l’hiver semble loin, les rives du lac Erie à l’ouest de Buffalo offrent une série de plages assez agréables appréciées notamment des windsurfers. Il est possible de faire des tours en bateaux pour avoir une belle vue sur Downtown.

City Guide

Infos. Buffalo est une grande ville et je vous conseille très fortement de vous déplacer en voiture. La ville possède un aéroport assez bien desservie avec notamment une navette pour NYC. Les trains longues distances Amtrack s’arrêtent sur Exchange Street. Downtown possède un système de tramway pour se déplacer. Le visitor center se trouve au 617 Main Street.

La ville compte trois quartiers intéressants. Downtown au sud près du lac et le centre financier où l’on trouve les buildings. Au nord de Downtown, Allentown est le quartier un peu branché et animé. Enfin en remontant Elmwood Avenue on arrive dans le quartier chic de Buffalo ou se trouve le Delaware Park (le poumont vert de Buffalo) et le musée Albright-Knox.

Dodo. Pas de problèmes pour trouver un hôtel ou un motel à Buffalo. Downtown possède quelques adresses recommandables comme le Hampton Inn & Suites (220 Delaware Avenue). Egalement quelques B&B pour un peu plus de charme comme le Beau Fleuve (242 Linwood Avenue).

Miam-Miam. Contrairement à pas mal de ville Us, le Downtown de Buffalo n’est pas totalement vide après les heures de bureaux. Chippewa et Main Street offrent une bonne sélection de restaurants. La spécialité incontournable de la ville se sont les Buffalo Wings, des ailerons de poulet particulièrement relevés. L’Anchor Bar est une institution même si ça ne paye pas de mine. C’est dans ce restaurant situé au 1047 Main Street que la spécialité aurait été inventée. Le quartier d’Allentown offrent également un bon choix d’adresses et une ambiance assez sympa.

Glou-Glou. Allentown et Elmwood Avenue sont les secteurs les plus sympathiques pour prendre un verre mais la rue la plus animée est incontestablement Chippewa Street (entre Delaware Avenue et Main Street). Toutefois mieux vaut vous prévenir que c’est parfois assez limite au niveau de l’ambiance (on est plutôt dans le style spring break & bière que jazz & cocktail si vous voyez le genre). Une bonne adresse est le Calumet Arts Café (56 West Chippewa Street ; bar et restaurant avec du jazz et autres types de musiques calmes).

Sorties. Pour une ville moyenne américaine (qui compte tout de même plus d’un million d’habitant dans son agglomération mais cela reste une ville moyenne aux Usa) Buffalo propose une belle scène artistique. La grande majorité des salles de spectacles et des théâtres se trouvent le long de Main Street entre Chppewa et Tupper Street. Deux journaux gratuits donnent des infos sur ce qui se passe en ville, le Blue Dog Press et l’Art Voice. La plupart des spectacles sont des shows de Broadway en tournée.

Canal d’Erie, New York

Erie Canal New York

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Entre Albany au nord de NYC et Buffalo sur le lac Erie s’étend une très grande région dont l’artère principale est le canal d’Erie et qui est le cœur agricole de l’état de New York. Le canal est à l’origine de la prospérité (et du déclin) d’à peu près toutes les villes locales. C’est bien sûr, vous en doutez déjà, une destination qui ne présente qu’un intérêt touristique très limité. D’ailleurs hormis les incontournables chutes du Niagara (qui sont l’un des sites les plus visités du pays) et la ville voisine de Buffalo (2e agglomération de l’état), toute la partie nord-ouest de l’état de New York est très peu touristique. Les deux grandes villes industrielles de Syracuse et Rochester sont les deux seules étapes logiques lorsque l’on traverse le coin mais il n’y a absolument rien de fantastique, les paysages sont plats ou gris (parfois les deux, bon d’accord toujours les deux) et les villes ont un arrière-goût un peu sinistre (excusez du peu !). En réalité dans la région seule Cooperstown, une petite ville charmante, présente un vrai visage avenant pour le touriste lambda. Cependant ne vous y trompez pas, les américains aiment cette destination essentiellement car c’est le lieu de naissance du « great american pastime » (le grand passe-temps de l’Amérique), le baseball. Oui je sais, difficile de se motiver à faire une longue route pour quelque chose auquel on ne comprend rien.

Cooperstown

Nous y voilà justement. En fait Cooperstown est tout juste à la sortie nord-ouest des montagnes Catskills, ce qui lui confère un cadre différent du reste de la région du canal d’Erie. A 70 miles à l’ouest d’Albany, sur les rives boisées du lac Otsego, Cooperstown est une sympathique petite ville mais qui ne sortirai pas vraiment de l’ordinaire si on n’y avait pas inventé le baseball. Symbole puissant de l’exotisme américain, le baseball est incompris et (il faut le dire) négligé par le reste du monde sauf le Japon, ce qui est un gage de bizarrerie. Toutefois inutile de passer longtemps aux USA pour se rendre compte que la passion pour le baseball des américains est inversement proportionnelle au désintérêt que ce sport suscite dans le reste du monde (sauf encore une fois au Japon). On comprend donc que Cooperstown base sa communication touristique sur le fait que c’est ici que le sport fût inventé. Cette invention fantastique aurait eu lieu sur un terrain vague appelé Doubleday Field. Le National Baseball Hall of Fame commémore cet évènement (un peu) historique. En fait ce musée spacieux présente le sport d’une façon inspirée tant et si bien que même si vous n’y connaissez rien vous pouvez y trouver un intérêt. S’agissant d’un Hall of Fame (un panthéon) vous y trouverez également de nombreuses galeries présentant les grands noms de la discipline. Babe Ruth, considéré comme le meilleur joueur (le Pelé du baseball), possède sa propre exposition. En ressortant du musée vous en saurez plus sur Mr Ruth et sur le baseball dans sa globalité même si vous n’aurez toujours probablement pas compris les règles. Le musée se trouve sur Main Street. En dehors du musée du baseball il n’y a pas grand-chose de plus à dire de Cooperstown. Le Fenimore Art Museum, à la sortie nord de la ville, est un bon musée consacré en partie à l’art des natifs américain (les « indiens »). Vous serez sans doute tout autant attiré par son café que par ses expositions mais si vous êtes dans le coin ça peut être une visite intéressante.

Infos. Évidement le musée national du baseball attire de très nombreux amateurs de ce sport et de ce fait le logement  à Cooperstown est devenu assez cher, d’autant que la ville est attirante en elle-même. Le mieux est de prendre une chambre dans un motel sur les rives du lac Otsego, comme le « Lake ‘N Pines » par exemple. Pas de problèmes pour trouver un restaurant ou un bar dans le centre même si ce n’est pas la profusion non plus (ni la folle animation). La rue principale de la ville est Main Street.

Syracuse

Avant d’arriver aux Finger Lakes, le long de l’autoroute 90, Syracuse est une grande ville qui comme beaucoup de cité de ce type aux USA semble surtout peuplée de voitures, de parkings et de fast-food. Cependant les piétons sont aux abonnés absents. En fait quand on sait où regarder Syracuse est une ville assez vivante car elle compte une population étudiante (on y trouve la Syracuse University) mais le problème majeur bien sûr c’est qu’il est très compliqué de savoir où aller. Le mieux si vous comptez vous y arrêter est de consulter le journal gratuit local, le Syracuse New Times, qui donne les bonnes adresses du moment. Au centre-ville, Armory Square, autour de Franklin et Fayette streets, est le cœur du quartier commerçant. Ce n’est pas Times Square (pas du tout soyons honnête) mais on y trouve des boutiques et des cafés.
Syracuse doit sa prospérité (largement passée quand on voit l’état de certains quartiers) à la production de sel et à sa situation au centre du canal d’Erie. Étape logique entre les Grands Lacs et New York. On peut en apprendre plus à l’Erie Canal Museum qui prend place dans l’une des rares constructions encore debout de l’époque du canal. Le canal d’Erie est l’histoire d’une vraie grande réussite industrielle mais qui en fait est jalonnée de conflits. Pour faire court personne n’a jamais cru en l’intérêt du canal et a peu près tout le monde s’est battu contre. Même si ce fût un parfait succès qui a largement contribué au développement commercial et économique de toute la région nord-est des USA on peut décemment dire qu’au jour d’aujourd’hui tout le monde pense encore que ce n’est qu’une grosse tranchée dans le paysage. Et de ce point de vue ce n’est pas faux. Syracuse possède toute la gamme classique des chaînes de motels et quelques restaurants corrects mais je vais être franc avec vous, à priori vous ne viendrez jamais à Syracuse (ou alors peut-être en Sicile).

Rochester

Autant Syracuse est vraiment une étape peu probable d’un point de vue touristique, autant Rochester peut éventuellement (en cas de grosse tempête qui empêche tout déplacement) être considérée comme un stop possible. Tout comme Syracuse (les deux villes se ressemblent pas mal), Rochester est une grande ville industrielle dont le vide plus ou moins relatif est proportionnellement inverse aux embouteillages et à son gigantesque étalement dans le style banlieues sans fins. Cependant Rochester possède un centre plus marqué que Syracuse et plus accueillant. Downtown est un quartier plutôt présentable avec sa poignée de buildings classiques, ses larges avenues et ses belles demeures. Il faut dire que contrairement à Syracuse avec son sel et son canal qui prend l’eau, l’économie de Rochester se compose de quelques grands noms de l’industrie américaine comme Xerox (les imprimantes) ou encore et surtout Kodak (la photo). Bien que largement affectée par la crise (et c’est assez visible) Rochester conserve donc un socle social et économique plutôt stable. D’un point de vue touristique ce n’est pas Byzance mais on peut y découvrir un site important, le Musée International de la Photographie (International Museum of Photography) situé sur East Avenue dans l’ancienne demeure du fondateur de Kodak, George Eastman. En fait la ville voue un genre de culte à George Eastman et à Kodak. La maison n’est que moyennement intéressante (le jardin l’est beaucoup plus car c’était la grande passion de Eastman) mais le musée est incontestablement un grand moment pour les amateurs. On y découvre une très grande variété de photos historiques (comme des clichés de la guerre civile américaine) ou modernes.
Après avoir visité le musée de la photo vous pourrez vous rendre au Strong Museum qui est beaucoup moins mis en avant mais en réalité surement plus attractif pour beaucoup de monde. Le Strong Museum est une demeure qui fût léguée à la ville en 1969 en tant que musée par un notable du coin, une certaine Margaret Woodburry Strong. C’était une collectionneuse de tout et n’importe quoi mais surtout de tout ce qui avait trait de près ou de loin à la famille américaine et à la culture populaire enfantine américaine. On y trouve par exemple un manège de 1920 ou un authentique dinner de Pennsylvanie des années 1950 démonté puis reconstruit à l’identique. Ce n’est pas tant passionnant par les objets mais plutôt par l’évocation de cette Amérique vintage pleine d’exotisme et d’insouciance.

Infos. On trouve à Rochester tous les motels possibles mais l’hébergement Donwtown n’est pas bon marché. Pour manger vous pouvez tenter de gouter à la spécialité locale qui est le Garbage Plate. Littéralement cela signifie l’assiette poubelle et c’est plutôt représentatif du plat qui est un amalgame de restes (de n’importe quoi) frit dans l’huile. Comme on peut s’y attendre vous ne trouverez ça nul part ailleurs donc c’est l’occasion ou jamais de tester ce grand moment gastronomique.

Autour de Rochester

Il suffit de jeter un rapide coup d’oeil sur une carte (je vous conseille les Rand McNallys ou le bon vieux Google Map) pour se rendre compte que Rochester est à deux ricochets de l’immense lac Ontario, quasiment en face de Toronto au Canada. A moins d’être très pressé (mais ce n’est forcément pas le cas si vous vous êtes arrêté à Rochester) mieux vaut ne pas reprendre l’autoroute I-90 mais plutôt la Lake Ontario State Parkway qui est la prolongation logique de Lake Avenue. Au grand étonnement de tout le monde, à la belle saison, la route est agréable et possède presque des airs de balade en bord de mer. Elle passe le long de plages qui sont parfois tout à fait tentantes. Ontario Beach Park, tout proche de Rochester, est le Hampton local comme le prouve les belles maisons de vacances à proximité. Pour l’anecdote sachez que c’est dans la région que sont produites les célèbres lunettes Ray Ban. Si vous recherchez plus de calme et moins de frime (mettons par exemple que vous n’avez pas de Ray Ban) vous pouvez continuer plus loin jusqu’au Hamlin Beach State Park (entrée payante comme tous les State Park, 7$) avec une plage qui est aussi belle et beaucoup moins fréquentée. En continuant la route on trouve le petit port de Point Breeze, plutôt agréable en été.

FInger Lakes, New York

New York Finger Lakes

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Au cœur de l’état de New York, au sud-ouest de Syracuse et à l’extrémité des montagnes Catskills, se trouvent les 11 lacs connus sous le nom de Finger Lakes. Cette appellation leur vient logiquement de leurs formes allongées dû à d’anciens glaciers présents dans la région et qui en fondant et se retirant ont laissé des lacs, des cascades et des canyons. On vient principalement dans la région pour apprécier la beauté des lacs et des paysages autours. Peu de villes rivalisent avec la nature si ce n’est la chic Ithaca et le village de Skaneatelas. C’est toutefois une bien sympathique région de vacances où il est possible de faire du bateau, du ski de fond en hiver, de la pêche et bien sur de nombreuses randonnées. Cerise sur le gâteau les collines autour des Finger Lakes forment la première région viticole de l’état avec près de 65 vignobles. Pour avoir le détail des routes des vins visitez le site newyorkwines.com. Si vous allez de NYC jusqu’au chutes du Niagara en voiture, les Finger Lakes constituent à mon sens l’étape la plus logique et sympa, surtout en été.

Skaneateles

Ce drôle de nom se prononce plus ou moins « Skinny Atlas » avec un fort accent où la difficulté est de prononcer en même temps des sons de E et de A. Situé sur les rives du Skaneateles Lake (je vous épargne la prononciation) la petite ville est certainement la plus charmante des Finger Lakes. Elle le doit en partie à sa situation au fond d’une jolie baie et à sa plage qui est le meilleur endroit pour se baigner dans les lacs. Une marina propose diverses activités nautiques et des tours en bateaux. Il n’y a pas énormément d’hôtel dans la ville, en tous cas pas assez si vous arrivez sans réservation en été. Le Sherwood Inn, surplombant le lac, est l’une des bonnes adresses. Quelques restaurants proposent de déguster les poissons pêchés dans le lac.

Seneca Falls

Moins attrayante que Skaneateles, Seneca Falls est une petite ville endormie sans distinction majeure près du Cayuga Lake (le plus grand des Finger Lakes). La rue principale de la ville est Fall Street. La visite est surtout intéressante pour l’histoire de la ville. C’est ici que vécu Elizabeth Cady Stanton qui (non elle n’a pas inventé le caddie…) est à l’origine du mouvement pour le droit des femmes. Elle est l’organisatrice de la première convention pour le droit des femmes (Women’s Rights Convention) en 1848. C’était tout de même 72 ans avant que le 19e amendement de la constitution américaine n’accorde le droit de vote aux femmes (en 1920) ! La convention avait pour but la rédaction d’une déclaration affirmant que les hommes et les femmes sont égaux. Cela peut paraître anodin de nos jours mais c’était un véritable acte de révolution pour l’époque d’autant que Miss Stanton était également une fervente abolitionniste. Rappelons que tout ceci se déroule il y a tout juste 160 ans dans l’état de New York (dont New York City est désormais considérée comme un modèle de mixité et de tolérance). Le Women’s Right National Historical Park est un petit musée sur le sujet qui se situe sur le site de la Wesleyan Chapel (136 Fall street) où se déroula la première convention. Les visites guidées permettent de voir l’ancienne maison de Cady Stanton. Toujours sur Fall street au numéro 76, le National Women’s Hall of Fame est un panthéon des femmes américaines où l’on honore les artistes, sportives et toutes les femmes du pays qui se sont distinguées dans l’histoire, dont Elizabeth Cady Stanton bien sûr. En sortant de la ville en direction de Ithaca le long de la Highway 89 se trouve plusieurs vignobles sur un parcours appelé le Cayuga Wine Trail (la route des vins de Cayuga).

Ithaca

Au sud du lac Cayuga, Ithaca est la destination première des Finger Lakes. C’est une petite ville universitaire très agréable pleine de cafés, de librairies, de restaurants et de piétons (ce qui n’est pas excessivement fréquent aux États-Unis) le tout dans un très joli cadre aussi bien en ce qui concerne la nature que l’architecture. Il y a même une bibliothèque municipale qui fonctionne en partie à l’énergie solaire (free wifi au passage). Vous voyez le genre ! On la compare (enfin surtout les gens du coin honnêtement) avec un mini San-Francisco. Tout cela est à prendre avec des pincettes mais personne ne nie le grand attrait d’Ithaca. Les environs de la ville sont parsemés de parcs, de cascades et de petites gorges qui font la joie des randonneurs et des grimpeurs. Des nombreuses cascades à découvrir, les chutes (falls) de Taughannock sont de loin les plus impressionnantes. Elles sont plus hautes que les chutes du Niagara (même si moins puissantes) et il est possible de se baigner tout près. L’entrée aux chutes permet également d’accéder au très attrayant parc de Buttermilk Falls State Park et de Robert H. Treman State Park qui comprend les chutes de Lucifer Falls (impressionnantes également mais dangereuses comme le nom le laisse supposer). Ce sont de vrais coins de nature assez sauvage. Il est possible de camper dans les parcs et l’activité principale est bien entendu la randonnée. Si L’environnement d’Ithaca est superbe (ce qui inclut le lac Cayuga évidemment), la ville doit sa vitalité et son attrait à son université. Fondée en 1865, la Cornell University fait partie de ce que l’on appel aux USA l’Ivy-League soit le cercle des plus prestigieuses universités du pays. Outre les rues animées du centre c’est la principale attraction de la ville. Qui dit Ivy-League dit frais de scolarité horriblement hors de prix et donc tous les moyens nécessaires à l’université pour proposer un magnifique campus. L’accès en est parfaitement libre. On y trouve aussi le Cornell Plantations, le jardin botanique de la faculté, et l’Herbert F. Johnson Museum of Art (entrée gratuite). La collection d’art asiatique et contemporain n’est pas vraiment réputée (mais elle a le mérite d’exister) toutefois le bâtiment possède un intérêt architectural car il fût dessiné par I.M Pei (connu en France pour la pyramide du Louvre). De plus il offre de belles vues sur la région, la ville et le lac depuis son 5e étage.

Infos. Contrairement à la majorité des destinations de la région (en fait toute) on vient à Ithaca pour profiter de la nature et de la ville. On y trouve donc beaucoup d’hébergement dans une large gamme de prix et beaucoup de restaurants et cafés. Les adresses pour dormir les plus chics sont des B&Bs qui ont souvent un jardin avec vue sur le lac. On peut citer par exemple le Breathe the Dream (« respire le rêve », tout un programme). Il y a même un hôtel dans le campus de l’université, le Statler Hotel, qui est la salle de classe grandeur nature de l’école d’administration hôtelière de Cornell ! Il fonctionne comme un hôtel tout ce qu’il y a de plus classique.

Pour une ville de sa taille on peut dire que la scène sociale et gastronomique d’Ithaca est particulièrement riche. Les restaurants se regroupent dans deux zones distinctes, Donwtown (autour des Commons qui sont des voies piétonnes) et Collegetown (autour de l’université). Downtown est plus chic et propose plus d’adresses tandis que Collegetown compte des adresses évidemment moins chères avant tout orientées vers les étudiants. Pas mal de musique live également. Il y a même du théâtre à Ithaca avec le Kitchen Theatre qui produit ses propres pièces. Pour tout savoir allez au visitor center (904 East Shore Drive), sur le site visitithaca.com ou lisez le journal gratuit Ithaca Times.

Adirondacks & le Nord, New York

New Jersey

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Entre Albany et la frontière canadienne se déploie une immense région particulièrement sauvage et peu peuplée. Les randonneurs, les skieurs et généralement les amateurs de montagnes forment le gros des visiteurs. Les vacances sportives sont la raison d’être touristique des montagnes Adirondack. On y trouve toutefois quelques villes où les fantastiques paysages naturels sont agrémentés de tout le confort moderne, particulièrement à Lake Placid. Un nom que les amateurs des Jeux Olympiques d’hiver reconnaitront. Au sud des montagnes l’élégante station thermale de Saratoga Springs est l’autre grande destination de la région.

Saratoga Springs

Du temps de son apogée pendant plus d’un siècle, la station thermale de Saratoga Springs était un peu comme un Hampton des bois. C’était le lieu où il fallait être vu lorsque l’on voulait s’afficher comme riche et puissant dans le nord-est du pays. A l’origine l’attraction principale c’était bien sur les eaux curatives de la ville. Logique pour une station thermale. Mais c’est mal connaître les américains que de penser qu’ils s’en contenteraient. C’est un boxer irlandais, un certain John Morrisey qui donna à la station une seconde impulsion dans les années 1860 en y faisant construire un champ de courses hippiques et un casino. C’est vrai que l’on associe rarement les boxeurs aux courses hippiques mais il s’agissait surtout d’un investissement. Cela s’est d’ailleurs avéré payant car toutes les grandes familles de New York ont possédé une demeure à Saratoga. Aujourd’hui Saratoga Springs retrouve son côté exclusif lors de la saison hippique du mois d’août. Le reste de la saison touristique c’est une ville agréable et accueillante. Hors saison c’est surtout très calme. Saratoga est une ville indéniablement riche pour sa relative petite taille. Elle compte pas mal de musées et autres attractions.
L’axe principal de la ville est (comme souvent) Broadway. Le long de l’avenue se trouve aussi bien des motels un peu douteux que de véritables palais. C’est sur et autour de Broadway que se trouvent la quasi-totalité des adresses de la ville.

Dans Congress Park, crée à l’origine pour les curistes, coulent encore trois des sources de Saratoga. On trouve des fontaines pour boire même si vous n’y trouverez probablement rien d’exceptionnel (et puis l’eau de Saratoga est largement disponible en supermarché). Face au parc le visitor center prend place dans une ancienne station de trolley.  Tout à côté l’ancien casino est toujours là et abrite désormais un petit musée sur l’histoire du coin. Le champ de course de Saratoga fonctionne toujours tous les étés en août et reste un lieu plutôt chic et vintage. Cela dit le dresscode n’est plus aussi contraignant qu’avant même s’il existe toujours. En ville le National Museum of Racing and Thoroughbred Hall of Fame (soit le musée national de la course et le panthéon des pur-sang, rien de moins !) est consacré au monde des courses mais soyons honnête il faut être amateur pour y aller. Je vous laisse donc le soin de le découvrir (enfin je ne vous force pas !). Un autre musée de la ville dédié aux amateurs (mais de danse cette fois-ci) est le National Museum of Dance. Vous n’êtes sans doute pas ici pour ça mais vous serez ravi d’apprendre que c’est le seul du pays. Décidément voici une ville pour les amateurs ! En réalité beaucoup de visiteurs sont surtout là pour goûter aux joies des spas ou pour assister à un spectacle du Saratoga Performing Arts Center.

Au sud de la ville, le Saratoga Spa State Park (entrée à 6$) propose des sentiers (oui c’est un parc), des piscines, un golf et bien sur les sources minérales (nommées Lincoln et Roosevelt) dans lesquelles il est possible de se baigner. De multiples traitements en tous genres sont également disponibles. En été les réservations bien à l’avance (on va dire au moins deux semaines) sont indispensables.
Au même endroit, le Saratoga Performing Arts Center est une salle de spectacle qui ne fonctionne que l’été. Elle fût construite en 1960 dans le but malin de diversifier les activités proposées en ville et le moins que l’on puisse dire c’est que c’est réussi. La salle accueille le New York City Ballet (danse) en juillet et le Philadelphia Orchestra en août. Impressionnant quand on connait la renommée des deux institutions. En plus le centre accueille d’autres manifestations dont le Freihofer’s Jazz Festival piqué à la très chic ville de Newport. A la fois artistique, culturelle, chic et rurale à la fois, le tout dans une superbe région, Saratoga Springs est à mon sens l’un des points forts de l’état de New York.

Infos. Pendant la haute saison (et surtout en août ou lors d’un événement à l’Arts Center) les prix de l’hébergement augmentent largement et il faut mieux réserver. Il y a pas mal de choix dans toutes les gammes, du motel au B&B chic. Cela peut valoir le coup d’investir dans une chambre sympa.
Bon choix de restos également avec quelques adresses bien chics ou branchées. Une adresse connue est Hattie’s (45 Phila Street), un restaurant de Soul Food (cuisine du sud des USA) où les plats énormes sont bon marché. Saratoga possède un bon nombre de bar. Ambiance jazz ou blues par exemple au Nine Maple Avenue (logiquement situé au 9 Maple… Avenue !).

Les Montagnes Adirondacks

Parfait contrepoids naturel dans le nord de l’état à la mégapole de New York City dans le sud, les montagnes Adirondacks comptent parmi les paysages les plus sauvages du pays. Par bien des aspects ces montagnes sont aussi imprévisibles et majestueuses que les plus célèbres Rocheuses. Les Adirondacks couvrent plus de superficie que les états du Connecticut et de Rhode Island réunis. Cela ne vous dis peut être pas grand-chose mais c’est croyez moi c’est très vaste. A priori le nom Adirondacks vient d’un mot Iroquois qui serai une insulte désignant une personne perdue en forêt (ce qui semble évidemment ridicule aux yeux des Iroquois même si on parle quand même d’une forêt grande comme la Belgique). Jusqu’à il y a peu la région était surtout traversée par des bucherons ou des trappeurs (pour la fourrure des castors) et les seules habitants étaient quelques milliardaires désireux de s’isoler du reste du monde dans des maisons en bois appelées Great Camps (dont le style architectural est aujourd’hui démocratisé en tant que « style Adirondacks »). Il faut dire que le terrain très sauvage des Adirondacks s’y prête plutôt bien. Les paysages sont superbes et tout particulièrement à l’automne lorsque l’été indien transforme les forêts en un kaléidoscope gigantesque. Il ne faut pas oublier cependant que la région reste pour une très grande partie assez difficile d’accès et peu adaptée au touriste mal préparé (et non véhiculé). Sur d’immenses portions ce n’est ni plus ni moins que de la haute montagne et la constitution de l’état de New York déclare le terrain comme « forever wild » soit littéralement « sauvage pour toujours ».

Lake George

Les paysages vallonnés autour de Lake George, petite ville à 25 miles au nord de Saratoga Springs et à l’entrée sud-est du parc naturel des Adirondacks, sont indéniablement parmi les plus beaux de la région. Toutefois le village en lui-même est inondé de boutiques de souvenirs cheap et de distractions (un parc d’attractions, des magasins d’usines…) qui masquent quelque peu la splendeur naturelle de la région. Avec le temps, malgré les paysages (dont le lac éponyme aux eaux bleues très claires), les locaux se sont définitivement résignés à miser sur les touristes à la recherche d’un rapide aperçu des Adirondacks et finalement peu enclin à découvrir son aspect le plus sauvage. Pas désagréable mais vient-on vraiment dans la région pour un parc d’attraction et quelques vêtements de marques de chaînes ? Je ne crois pas. Étonnement outre l’incroyable beauté naturelle de son environnement, Lake George occulte également quelque peu son histoire assez riche. Ainsi le « Dernier des Mohicans » se base sur une bataille qui s’est tenue ici en 1757 au Fort William Henry. Il est possible de voir une simple reproduction du fort dans la ville près du lac sur Canada Street mais rien de grandiose.
Pas mal de motels de plutôt bonne qualité le long de la route 9. Pour avoir une vraie vision de la nature il existe quelques magnifiques campings dans les environs dont certain très isolés notamment sur les îles de Lake George. Rendez-vous à l’Adirondack Moutain Club sur Goggins street pour plus d’infos.

Blue Mountain Lake

Lake George et d’une façon générale les abords des Adirondacks ne peuvent se comparer aux splendeurs que l’on découvre en s’enfonçant plus dans les montagnes. A une heure de route depuis Lake George le long de la Highway 28 (beaux paysages), Blue Mountain Lake est un petit village rustique au cœur des montagnes et au bord du lac du même nom. On y trouve quelques motels et hébergements simples (cabins) ainsi qu’une belle petite plage sur le lac au centre du village. Ce superbe coin de nature est au beau milieu de la région des Great Camps. Il s’agit des anciennes demeures des riches familles du nord-est dont le but premier était d’être isolées le plus possible en pleine nature sauvage (mais tout en gardant un grand confort au sein de la maison). Cette petite mode de la fin du 19e siècle était particulièrement prisée par les grandes familles new-yorkaises. Évidemment qui dit isolement dit ennui et pour éviter de tourner en rond la coutume était d’inviter toutes sortes de personnalités, artistes ou autres, afin de s’amuser (faire du ski en hiver, pécher dans le lac de la demeure, peindre, écrire des chansons…). Il ne se construit plus vraiment de Great Camp aujourd’hui (la mode est définitivement passée au profit des maisons dans les Catskills plus proche de NYC et moins rudes en terme de climat) mais tous les Great Camps sauf un sont encore privé. Pour se rendre compte de ce qu’est un Great Camp il est donc possible de visiter le Sagamore Great Camp qui se situe dans la forêt à 15 miles vers l’est de Blue Mountain Lake. Cette immense et luxueuse maison des bois était la résidence d’été de la famille Vanderbilt. En haute saison on peut prendre part à une visite guidée (sagamore.com). En hiver on y fait du ski de fond. Pour avoir un excellent aperçu des autres Great Camps toujours privés et pour se rendre compte à quel point la région est en réalité inhabitée il est possible de faire un tour en avion. Contactez Bird’s Seaplane ou Payne’s.

Juste au nord de Blue Mountain Lake l’Adirondack Museum permet de tout savoir sur la région mais de l’avis général il est surtout intéressant pour son point de vue sur le lac et sur les montagnes.

Lake Placid

De très loin la destination première des Adirondacks à tous points de vues, Lake Placid est une station de sport d’hiver ayant accueillis deux fois les Jeux Olympiques d’hivers en 1932 et en 1980. La ville en est assez logiquement très fière et reste toujours un lieu d’entrainement pour les athlètes américains de haut niveau. Le visitor center situé sur Main street (dans l’Olympic Center) dispose de toutes les infos possibles sur le ski, les sports nordiques, les randonnées, la pêche, le vélo et généralement tout ce que vous pourrez faire dans la région.

Le point fort de Lake Placid se sont bien entendu les sports d’hiver. Il est possible de pratiquer à peu près n’importe quel sport, depuis le saut à ski jusqu’au bobsled. Whiteface Mountain et le Mont Van Hoevenberg sont les deux terrains de jeux majeurs de la station. Les pistes de ski sont réputées plutôt dures. Il est également possible de visiter beaucoup des installations des Jeux Olympiques dans la ville.

L’autre grande attraction de Lake Placid, comme son nom l’indique, c’est son lac. En réalité la ville est entre deux lacs, le Mirror Lake qui devient une patinoire géante en hiver et le grand Lake Placid (très calme d’où son nom) où des croisières sont proposées en été.
Il va sans dire bien entendu que les paysages de la région sont magnifiques et que même pour les non skieurs ou les non sportifs tout court Lake Placid est une destination agréable pour découvrir les Adirondacks.

En dehors du village, sur la Highway 73, se trouve le John Brown Farm State Historic Site. C’est le point de départ de l’épopée louable mais bancale de John Brown, un abolitionniste convaincu qui s’était installé ici en 1849 pour aider une petite communauté de fermiers noirs. Il parcourra ensuite une bonne distance jusqu’à Harper’s Ferry en Virgine de l’Ouest dans le but d’abolir l’esclavage. Ce sera un échec cuisant mais héroïque. Il faut noter cela dit que la maison que l’on peut voir sur le site est anecdotique par rapport à l’histoire de John Brown.

Infos. Toutes les infos imaginables sur la ville se trouvent à l’Information center de l’Olympic Center sur Main street ou bien sur lakeplacid.com. Les possibilités de logements à Lake Placid sont très nombreuses avec des adresses à peu près économiques et pas mal (comme l’hôtel St Moritz) et d’autres carrément luxueuses et chères (comme le superbe Mirror Lake Inn Resort & Spa). En plein cœur des vacances scolaires d’hiver il peut être bon de réserver. Sinon il y a toujours la possibilité de se rabattre sur les motels de la ville de Wilmington (à une bonne vingtaine de kilomètres) ou sur Saranac Lake plus au nord. Aucuns problèmes pour trouver un restaurant ou un bar à Lake Placid. On notera l’adresse du Caribbean Cowboy (89 Saranac Avenue) qui est un lieu étonnant mais apprécié pour sa qualité et son cadre. La cuisine est un mélange entre l’Asie et le sud-ouest américain et le décor puise son inspiration dans l’Alaska et les Caraïbes. Un joyeux mix !

Saranac Lake

A 10 miles au nord-ouest de Lake Placid, Saranac Lake est un village bien plus petit et tranquille que son célèbre voisin. De charmants chalets en bois bordent le lac et les paysages y sont grandioses. Le village s’est beaucoup développé à la fin du 19e siècle lorsqu’il était une destination à la mode pour la classe moyenne new-yorkaise. En 1888 Robert Louis Stevenson passa l’hiver dans un chalet modeste. La rue porte désormais son nom (Stevenson Lane) et la maison est devenue un petit musée. C’est assez anecdotique car l’auteur ne fit pas grand-chose à Saranac (mais cela reste le seul événement un tant soit peu historique du village). Aujourd’hui Saranac Lake est toujours un agréable village de vacances d’autant que toutes les installations de Lake Placid sont facilement accessibles. Les logements y sont moins chers et on trouve plusieurs motels le long de Lake Flower Avenue.

Le fleuve St Laurent & les Thousand Islands

Au-delà des Adirondacks le fleuve St Laurent marque la frontière avec le Canada et la province francophone du Québec. Toutefois n’espérez pas vraiment entendre parler français du côté américain de la frontière. Comme c’est souvent le cas avec ce puissant fleuve (qui traverse Montréal quelques dizaines de kilomètres plus loin) il est ici assez large pour abriter un immense archipel de près de 1900 îles appelé Thousand Islands (soit bizarrement seulement « mille îles »). Cette région qui est quasi inhabitée était à une époque le terrain de jeu estival des plus grandes fortunes de l’état.

Désormais c’est un peu plus démocratique mais c’est toujours aussi calme et sauvage. Cela peut-être un coin bien sympa pour ceux qui souhaitent faire une pause nature (quelques campings) et un peu de bateau avant d’aborder Montréal au nord ou de redescendre le long des lacs vers Buffalo et les chutes du Niagara. Le bateau est l’activité majeure dans la région. Des excursions sont proposées depuis Alexandria Bay ou Clayton à la découverte de l’archipel. Vous croiserez certainement les gigantesques et impressionnants cargos naviguant vers les grands lacs ou le Canada. Eux ne vous verront sans doute pas très bien, d’ailleurs ils sont si énormes qu’ils sont même plus gros que la plupart des îles. Pour toutes les informations et ce qu’il est possible de faire ici visitez le site http://www.visit1000islands.com. Soyons honnête toutefois à moins d’être installé à New York depuis des décennies et d’avoir épuisé les ressources de la région (qui sont de toutes façons inépuisables) il est bien peu probable que vous passiez par ici.

En fait la plus grande curiosité du lieu vient de son nom. A moins de ne jamais aller au restaurant ou dans un supermarché aux USA vous ne pourrez pas échapper à la sauce pour salade Thousand Islands. La région partage son nom avec une sauce car vers 1900 un riche visiteur, George Boldt, directeur du palace Waldorf-Astoria à NYC, aurait demandé au cuisinier de son bateau de créer quelque chose de nouveau pour son déjeuner. Le cuisiner fût inspiré sur la recette (la sauce orange et assez épaisse est mondialement répandu notamment sous le nom de sauce cocktail) mais un peu moins sur le reste et notamment sur le nom ! Belle anecdote qui j’en suis sur vous donnera une position beaucoup plus intelligente face à votre salade.

Albany, New York

New Jersey

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Population : 97.856

Peu de visiteurs le savent et cela est, je vous l’accorde, un peu illogique mais New York City n’est pas la capitale de l’état de New York. Ce rôle revient à une ville moyenne sans signes distinctifs (comme c’est finalement souvent le cas) du nom d’Albany. La ville n’est pas vraiment loin géographiquement de NYC (environs 2 bonnes heures de route) mais vous en êtes déjà à des années lumières sur tous les autres plans. Fondée par des trappeurs hollandais à la fin du 17e siècle, Albany a prospéré en contrôlant le commerce le long du canal d’Erie qui relie le port de NYC avec les grands lacs. Son statut de capitale d’état l’a de plus confortée dans ce rôle. De façon surprenante Albany n’est pas une ville désagréable mais étant toute entière dédiée aux affaires politiques et bureaucratiques de l’un des états majeurs du pays, c’est une ville forcément assez soporifique. Les blasés lui donnent d’ailleurs toutes sortes de surnoms mesquins comme « Smallbany » (minus Albany) ou « Dullbany » (Albany l’ennui). Rien de très prometteur et de toute façon la ville n’a pas une grande vocation touristique. Toutefois pour ceux qui veulent explorer l’état de New York c’est un passage logique et quasi obligé. Tant que vous y êtes autant en faire une petite visite !

Le mieux est de commencer par le Visitor Center à l’angle de Broadway et de Clinton street. On y trouve des cartes et des idées de visites. Tout à côté on peut voir la Quackenbush House qui est la plus ancienne construction de la ville, érigée en 1776 le long de la rivière Hudson. Au cœur de la ville se situe l’Empire State Plaza, ensemble moderne comprenant des galeries marchandes souterraines. C’est un lieu de controverses car il fût construit en lieu et place de nombreuses rues de bâtiments historiques du 19e siècle. Le plus intéressant (car c’est en réalité un endroit présentant bien peu d’intérêts) est de monter à l’observatoire situé au 42e étage de la Corning Tower. L’accès est gratuit et la vue porte très loin sur la rivière Hudson, les montagnes Catskills et les premiers reliefs des montagnes Adirondack. Bien sûr il domine également la ville, avec à ses pieds une construction connue localement sous le nom de The Egg (l’oeuf). Il s’agit du Performing Art Center, une salle de spectacle dont l’architecture en rondeurs tranche avec le reste du quartier.

Également à proximité le New York State Museum présente tout ce que vous voulez (ou ne voulez pas forcément) savoir sur l’état de New York. La meilleure section concerne New York City et est plus fournie que tout ce que vous trouverez à Manhattan. N’hésitez pas à y faire un tour car l’entrée est gratuite.
La partie la plus plaisante de la ville et la plus animée (mais ne pas s’attendre à quelque chose de survolté) se situe entre les avenues Washington et Madison et le parc de Washington Park. Ce dernier est l’œuvre de Frederick Law Olmsted qui n’est pas le créateur de parcs lambda (si tant est que cela existe) puisqu’il est à l’origine de Central Park.

Sur Washington Avenue on peut voir des constructions en briques du type de celles qui ont fait place à l’Empire State Plaza. Au 125 on trouve également l’Albany Institue of History and Art. Pour 7$ vous pourrez y admirer une large collection d’oeuvres de l’école dite de la Hudson River. Ces peintures représentaient les paysages locaux sous un aspect extra romantique et imagé.

Infos. Trouver à se loger à Albany n’est pas toujours évident (et oui) ni même bon marché. La faute aux congrès et réunions politiques fréquentes. Les chaînes nationales de motels se trouvent le long des grands axes à l’extérieur du centre. En centre-ville l’hôtel le plus confortable est le Crown Plaza. Il y a également un B&B de haut standing, le Mansion Hill Inn.  Pour l’animation, les restaurants et le reste, le cœur de la ville est Lark Street. C’est un secteur plus branché que vous ne l’imaginez probablement même si ce n’est pas tout à fait Greenwich Village ! Il y a un bon choix de restaurants. Quelques cafés bars comme le Lionheart Blues Café proposent des concerts réguliers. Sur l’autre rive de l’Hudson la ville universitaire de Troy possède également quelques bonnes adresses.

Queens, New York City, NY

Queens New York City

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Population : 2.272.771

Le Queens est le plus grand borough de New York. Très résidentiel, voire banlieusard, le Queens est nommé en l’honneur de la reine d’Angleterre. Depuis tout temps les immigrants new yorkais se trouvent confrontés aux prix effarants de l’immobilier et le Queens a toujours constitué la seule possibilité pour de nombreuses communautés de s’établir à NYC et d’y posséder leur propre logement sans devoir louer au prix fort (ce qui entraine inexorablement pour cette immigration déjà « pauvre » un cercle vicieux de pauvreté plus grande encore). Pour les new yorkais le borough est donc avant tout caractérisé par ses quartiers ethniques. Moins animé et moins branché que Brooklyn (mais aussi le plus souvent plus sur), le Queens figure très rarement sur l’itinéraire des visiteurs en dehors des faubourgs peu accueillants de Jamaïca près de l’aéroport JFK. On ne peut pas dire que le détour s’impose mais le borough n’est pas pour autant dénué d’intérêts ! Parmi les nombreux quartiers du Queens, deux se démarquent assez nettement, Astoria et Flushing.

Astoria, en passe de devenir plus Brooklyn que Queens dans l’esprit, n’est ni plus ni moins que le plus grand quartier Grec en dehors de la Grèce même si ce n’est pas forcément évident partout. Bien sur c’est le lieu idéal pour y découvrir la gastronomie du pays (notamment au restaurant Aliada situé sur Broadway). Une autre communauté s’est également installée à Astoria, il s’agit des Egyptiens. Certaines rues sont clairement un coin de Moyen Orient dans un décor new yorkais. Cette mixité incroyable est le symbole du borough et, à plus grande échelle, de tout NYC. Plus loin dans le Queens le quartier de Jackson Heights présente une mosaïque de communautés tout aussi saugrenue puisqu’on y trouve un grand quartier Indien à côté de rues Colombiennes. Comme on dit ici, only in nyc. Pour revenir à Astoria, et pour vous dire à quel point New York est spéciale, il faut savoir que c’est aussi le cœur de l’industrie du cinéma dans la ville. De l’étranger le cinéma n’est souvent perçu que par l’œil de Los Angeles et Hollywood (en réalité Burbank) mais il faut savoir que le pays compte d’autres pôles de production très importants. La Paramount notamment avait ses studios à Astoria avant de déménager vers les cieux plus cléments de LA. Longtemps en déclin l’industrie est aujourd’hui plus active que jamais à Astoria et l’on y trouve des studios parmi les plus grands du pays. D’un point de vue touristique il n’est évidemment pas possible de voir quoi que ce soit. En revanche il est possible de visiter les anciens studios Paramount qui abrite maintenant l’American Museum of Moving Image. Au croisement de la 36e rue et de la 35e avenue, ce musée est dédié à la télévision et au cinéma (et particulièrement à l’histoire du 7e art). C’est incontestablement l’un des plus réputé du monde dans son domaine. On y trouve pas moins de 130.000 objets en tous genres ! L’entrée coûte 12$ mais est gratuite le vendredi de 16h à 20h. Après la visite du musée il ne reste plus qu’à faire un choix parmi les très nombreux restaurants du quartier. Très proche de Midtown Manhattan il ne fait aucun doute qu’Astoria sera le prochain Williamsburg, un quartier à la mode. Les rues principales du quartier, pleines de restaurants, bars et boutiques en tous genres sont Broadway et Steinway Street.

Juste sous Astoria le quartier de Long Island City (à ne pas confondre avec la région de Long Island) est lui aussi de plus en plus réputé pour ses restaurants variés mais il est surtout célèbre à New York pour abriter l’annexe du plus grand musée d’art moderne du monde, le MoMa. Nommée MoMa PS1, le musée est en fait le regroupement du MoMa et du P.S. 1 Contemporary Art Center. Alors une question vous hante j’en suis certain, mais qu’est-ce que le MoMa est allé faire dans le Queens ? L’institution avait tout simplement choisie un entrepôt du quartier pour abriter ses collections lors de la grande rénovation de son bâtiment de Manhattan en 2004. Et il y est resté. Le PS1 est un musée passionnant et toujours surprenant. Avant le MoMa c’était déjà une institution (fondée en 1971) de l’art moderne aux USA. Désormais c’est la même chose mais en beaucoup plus connu et visité. On y découvre donc la frange la plus moderne voire avant-gardiste du MoMa. Ici tout n’est que vidéos et expositions farfelues du monde entier. C’est le site incontournable du Queens (en tout cas d’un point de vue global, ne m’en voulez pas je dois généraliser). A noter que le billet d’entrée du MoMa permet d’accéder au PS1, sinon c’est 10$. Pour les amateurs d’art contemporain (on va dire que c’est plutôt préférable tout de même au MoMa !) un autre musée majeur se trouve non loin sur la 30e rue. Il s’agit du Fisher Landau Center for Art. Il est dingue de voir que ce musée (qui ferai la fierté infinie de n’importe quelle ville moyenne) expose des œuvres majeures, est souvent désert et est gratuit ! Magie new-yorkaise !

Toujours à Long Island City les amateurs d’art urbain de par le monde connaissent le site de 5 Pointz. Cet immense espace sur Davis Street (métro 45th Rd – Court House Sq) est un monument du street art. On peut y admirer librement des œuvres fantastiques qui sont à des années lumières du simple graffiti. Le talent de certain artiste est proprement hallucinant. Le lieu post industriel est voué à la destruction pour laisser place à des condominiums alors il faut en profiter rapidement. Le nom de 5 Pointz vient du célèbre ancien ghetto de Downtown, Five Points, décrit dans le film Gangs of New York.

Bien plus loin dans le Queens, ce qui l’éloigne définitivement du tourisme, se trouve le quartier asiatique de Flushing. Comme beaucoup de secteur du Queens, Flushing est une vraie petite ville avec son downtown, ses zones commerçantes et d’autres plus résidentielles. Les new yorkais y viennent essentiellement pour le stade du Citi Field (et non citY field car le stade est sponsorisé par Citi Bank). C’est le stade de l’équipe de baseball des Mets qui, sans atteindre la popularité incroyable des Yankees, possède de nombreux supporters dans les outer boroughs. Au-delà du match en lui-même l’attrait réside dans le Shake Shack burger que vous pourrez dévorer dans le food court (l’espace restauration) du stade. Une expérience ultra locale à NYC. Pour les visiteurs cependant l’attrait de Flushing est ailleurs. Le quartier n’est en réalité qu’une version beaucoup moins édulcorée de Chinatown. Les restaurants et les boutiques vous transportent directement en Asie et il ne me semble pas que l’anglais soit tout à fait nécessaire dans le coin (une remarque valable pour pas mal d’endroit à New York je vous l’accorde). Tant que vous êtes ici il me semble insensé de manquer le Queens Museum of Art. En fait ce musée situé dans un grand parc ne paye pas de mine et il est à peu près certain que nombre de visiteurs s’y retrouve en cherchant des toilettes. La plupart y restent pendant des heures subjuguées par la pièce maîtresse du musée : le Panorama. C’est à vrai dire le seul point d’intérêt du musée. Il s’agit d’une incroyable reproduction de New York, bâtiment par bâtiment, en miniature. Ce travail absolument étourdissant est bien peu connu. Construit en 1964 il compte plus de 900.000 petits modèles des buildings de la ville. L’entrée coûte 5$ et le musée est accessible en métro par les stations 111th St ou Willets Point (ligne 7).

Bronx, New York City, NY

Bronx New York City

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Population : 1.408.473

On peut trouver beaucoup d’intérêt dans le Bronx. Il y a le plus grand zoo du pays, l’un des jardins botaniques les plus riches du monde, le vrai Little Italy de New York, ou encore le Yankee Stadium, trait d’union de la ferveur sportive de bon nombre de new yorkais. Se trouvant au nord de Manhattan, le Bronx est le seul borough de la ville qui ne soit pas situé sur une île. De ce fait ses paysages sont plus proches du nord de l’état avec notamment beaucoup plus de relief que sur les îles. Fondé au 17e siècle par un suédois du nom de Jonas Bronk (devenu Bronx par la propension très américaine à déformer les noms historiques même les plus simples), le quartier est devenu un borough de NYC à peu près au même moment que Brooklyn vers la fin du 19e siècle. À cette époque le quartier devient rapidement très recherché. Le long de son artère principale, Grand Concourse, ont été construit de luxueux immeubles résidentiels Art Déco. Il en reste beaucoup aujourd’hui mais leur état s’est grandement dégradé.
Évidement si je commence par vous en vanter les mérites ce n’est pas anodin car ce n’est pas vraiment l’image que l’on a généralement du borough le plus au nord de NYC. L’image de marque du Bronx tout le monde la connait. La violence, les ghettos, la drogue. Un programme peu réjouissant qui tient à l’écart les touristes. Il faut être honnête, cette réputation n’est pas infondée. Certains quartiers du Bronx restent particulièrement dangereux et la nuit on y est certainement plus proche de Caracas que de Manhattan question ambiance. C’est une réalité et certains secteurs sont des poches de pauvreté dignes du tiers-monde. Cependant la littérature populaire et le cinéma ont largement contribués à généraliser cette image à l’ensemble du borough, ce qui est faux.

En fait à bien des égards le Bronx est assez semblable au Queens ou à Brooklyn, c’est à dire plutôt résidentiel et assez tranquille. Il existe même dans le Bronx de vrais villages de pécheurs qui n’ont vraiment rien à voir avec New York mais plus avec l’aspect pittoresque du Maine.

La terrible réputation du Bronx est d’autant plus injuste que le quartier comprend, comme je l’ai dit, quelques sites majeurs de la ville et que la rénovation urbaine progresse même s’il reste du chemin à parcourir dans les secteurs difficiles. Il n’y a donc en réalité aucun problème à se rendre dans le Bronx, au zoo ou au jardin botanique en journée (mais de toutes façons personne ne comptait y aller la nuit n’est-ce pas ?), ou au Yankee Stadium pour assister à un match de baseball en soirée (le métro est plein à craquer, il convient par contre de rester dans la foule  pour se déplacer après le match).

Même si vous ne comprenez rien au baseball (ce qui est le cas d’une majorité d’européens ne vous inquiétez pas c’est tout à fait normal) assister à un match de la légendaire équipe des Yankees est un must à NYC. La ferveur y est immense, particulièrement  lors du match de l’année contre les ennemis jurés de Boston, les Red Sox.

Le Yankee Stadium, dans le sud du Bronx, est un nouveau stade, à la hauteur de l’équipe qui est l’une des meilleures du pays. Les meilleures places sont extra confortables avec de gros coussins. Le point négatif est que les tickets sont au mieux chers, au pire absolument hors de prix. L’expérience vaut quand même le coup. Les matchs sont longs et parfois tout le monde décroche, chacun vis sa vie et il devient assez simple d’entamer la conversation avec ses voisins. En réalité vous ne serez pas le seul à ne pas tout comprendre et vous verrez rapidement que nombre de new yorkais viennent au stade surtout pour passer un moment convivial entre amis ou en famille. C’est aussi un lieu de rendez-vous romantique apprécié !

Au nord du Yankee Stadium l’immense  Bronx Park abrite les deux grands sites du borough, le zoo et le jardin botanique.
Demandez l’adresse d’un zoo aux USA et on vous parlera probablement du célèbre (et magnifique) zoo de San Diego mais le plus grand zoo du pays c’est bel et bien celui-ci, le Bronx Zoo.
A son ouverture en 1899 il ne comptait « que » 850 animaux. Aujourd’hui c’est un véritable parc naturel immense avec plus de 4000 bêtes de 600 espèces différentes. Le Bronx Zoo possède des enclos si vastes que beaucoup d’animaux vivent en quasi semi-liberté, séparés des visiteurs le plus souvent par un simple fossé ou une glace en verre. Le zoo se spécialise dans les sections à « thèmes ». Il ne faut pas manquer la Congo Gorilla Forest (5$ de supplément) qui reproduit une forêt équatoriale africaine peuplée de gorilles, singes blancs, okapis et autres espèces locales. La Tiger Mountain permet d’observer de très près l’une des espèces animales les plus extraordinaires, les tigres de Sibérie (blancs). La dernière nouveauté du zoo est l’exposition Madagascar! qui reproduit la nature exceptionnelle de la Grande île africaine avec ses habitants (les célèbres lémuriens par exemple). Un monorail, le Wild Asia Monorail (supplément de 4$) permet de survoler de nombreuses espèces (tigres, éléphants, rhinos…). L’entrée au zoo coûte 16$ mais vous noterez que le mercredi c’est gratuit !

Non loin du zoo, le New York Botanical Garden est l’autre poids lourd du Bronx. Cet immense jardin est un des plus réputé dans le monde. On y trouve par exemple une roseraie de plus de 2700 roses. Certaines parties du parc sont laissées à leur état naturel et sont au moins aussi sauvages que ce vous pourrez voir dans le nord de l’état de New York. Si vous avez un peu de temps la combinaison du zoo et du jardin botanique vous donnera une vision différente à la fois du Bronx mais aussi de NYC.

Pas loin du Bronx Park se trouve l’ancien quartier de Belmont qui abritait les ouvriers travaillant à la construction du jardin et du zoo. La plupart étaient italiens et de nombreuses familles sont restées. Le quartier se concentre autour de sa principale artère Arthur Avenue. Autant le Little Italy de Manhattan n’est majoritairement plus qu’un groupe de restaurants touristiques, autant Arthur Avenue est une vraie communauté italo-américaine. Évidemment quand il est question d’Italie il est généralement question de cuisine et goûter ou acheter les produits est la première raison de venir à Belmont. Outres les marchés et les boutiques de pasta, de fromages et de charcuteries on y trouve également plusieurs restaurants d’excellente qualité. Parmi ceux-ci Antonio’s Trattoria (qui se dit lui-même un « italian restaurant serving simple food ») et Zero Otto Nove (pour les pizzas) reviennent régulièrement comme des valeurs sûres. Aussi intéressante que soit l’expérience de Belmont je vous conseillerai plutôt de vous y rendre pour déjeuner (le soir vous risquez de ne pas être à l’aise).

Brooklyn, New York City, NY

New Jersey

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Population : 2.565.635

Avant d’être un quartier de NYC, Brooklyn fût une ville indépendante. Si tel était toujours le cas aujourd’hui alors Brooklyn serai la 4eme ville du pays juste derrière Chicago ! Au début des années 1800 il ne s’agissait pourtant de rien de plus qu’une poignée de petites villes très différentes de Manhattan qui était déjà à l’époque une métropole trépidante. C’est le service des ferries (d’abord à vapeur) lancé par Robert Fulton et permettant de rallier Downtown Manhattan en quelques minutes qui fût le déclic de l’expansion phénoménale de Brooklyn. En premier lieu c’est le quartier littoral de Brooklyn Heights qui se développa. On y construisit de belles demeures en vue de Manhattan mais à la campagne. Aujourd’hui les Heights sont l’un des quartiers les plus chics et chers de toute la mégapole. Ce qui transforma définitivement le destin du quartier cela dit c’est bien évidement la construction et l’ouverture du Brooklyn Bridge en mai 1883. Ensuite le développement s’est rapidement accéléré en s’éloignant de plus en plus loin de Manhattan dans l’intérieur. Il y avait alors un grand besoin en logement, Manhattan étant d’ores et déjà trop chère pour bon nombre des employés y travaillant. Au tournant de l’année 1900 Brooklyn était déjà largement installé dans son rôle d’éternel frère de Manhattan dans la nouvelle ville de New York City.

Brooklyn Heights est l’un des plus beaux quartiers de New York et possède beaucoup plus de points communs avec l’Upper West Side qu’avec le reste de Brooklyn. On y accède via la station de métro Court Street ou bien tout simplement en traversant le pont de Brooklyn à pieds, ce qui est l’une des expériences incontournables de NYC. Les premiers habitants du quartier ont été les financiers de Wall Street. Ils y ont créé une enclave très chic avec des rues tranquilles bordées d’arbres. Avec un tel pouvoir d’attraction le quartier a évidemment accueilli d’illustres résidents dont des écrivains comme Truman Capote ou encore Tennessee Williams. Pour tout le charme qu’il dégage Brooklyn Heights ne possède pas véritablement de site touristique. On s’y promène en appréciant l’atmosphère, les cafés et les boutiques. Les amateurs d’architecture seront ravis. La meilleure façon d’explorer le quartier est de commencer par le clou du spectacle, l’Esplanade. Connu sous le simple nom de Promenade, cette rue piétonne en bordure de fleuve offre des vues fantastiques sur Manhattan et le pont de Brooklyn. Ensuite direction les rues de Pierrepoint et de Montague, les artères les plus animées du quartier.

En s’enfonçant plus dans Brooklyn, Flatbush Avenue mène vers ce qui peut être considéré comme la place centrale du borough, Grand Army Plaza. Le métro permet également de s’y rendre directement (arret à la station du même nom). La place, assez monumentale, est une belle œuvre urbaine créée par Calvert Vaux (l’architecte de Central Park) à la fin du 19e siècle essentiellement pour promouvoir les perspectives sur une autre de ses créations juste à côté : Prospect Park. L’arche sur la place est en hommage aux soldats et aux marins et célèbre la victoire des états de l’Union dans la guerre civile. L’immense bâtiment de style temple Grec au sud-est de la place est la bibliothèque centrale de Brooklyn. N’hésitez pas à y entrer pour en apprécier les dimensions.

Le grand parc à proximité est donc Prospect Park. C’est une création des architectes de Central Park qui ont d’ailleurs toujours considéré ce deuxième projet comme leur œuvre majeur. Une idée qui n’est pas vraiment partagée par les touristes du monde entier mais à laquelle les habitants de Brooklyn voue quasiment un culte. Ne vous avisez pas de dire du mal de Prospect surtout au profit de Central Park ! Ouvert à la fin des années 1890, Prospect Park est un lieu bucolique très apprécié pour une balade en famille, en amoureux, pour un jogging ou un piquenique. Inutile de dire qu’à l’instar de son grand frère de Manhattan les promenades de nuits y sont très déconseillées pour des raisons de sécurité. Tout à côté se trouve l’une des principales attractions de Brooklyn, le Brooklyn Botanic Garden. Le jardin botanique de Brooklyn est l’un des parcs les plus agréables de tout New York. Moins réputé et plus petit que le jardin botanique du Bronx, il n’en reste pas moins très apprécié.

Situé sur Eastern Parkway, le Brooklyn Museum of Art est condamné à rester dans l’ombre du Met pour plus ou moins l’éternité. Pas facile, surtout quand on sait que l’ambition initiale était d’en faire le plus grand musée du monde (oui à New York personne ne voit les choses en petit!). Ce n’est vraiment le cas, sauf dans l’esprit encore une fois des habitants de Brooklyn qui de toute façon ne sont pas objectifs ! Il n’empêche qu’il s’agit tout de même d’un musée de premier plan et qu’il mérite vraiment de laisser pendant quelques heures les attractions de Manhattan. On y accède en métro par la station Eastern Parkway. Les points forts du musée sont sa collection d’art de l’Océanie et des Amériques, ses antiquités Egyptiennes et les peintures de l’école new-yorkaise de l’Hudson River. Ce courant visait à reproduire les paysages de la vallée de l’Hudson dans des versions très imagées et romantiques. On y trouve également des œuvres d’artistes européens majeurs comme Cézanne ou Monet.

Comme vous le voyez Brooklyn n’est pas en reste question visites mais incontestablement le plus grand plaisir du borough reste de découvrir ses innombrables quartiers aux visages multiples. Dumbo est un ancien quartier d’entrepôts désormais reconvertis en loft d’artistes, en galeries d’art, en boutiques, en spa secrets et en restaurants d’avant-garde. L’intérêt de Dumbo est qu’il recèle de secret et à vrai dire sans connaitre vous pourriez bien le traverser en pensant que ce n’est qu’un désert post-industriel. Tellement secret parfois que le quartier a l’air réellement un peu vide. Les rues principales sont Front Street et Water Street. Williamsburg au nord des Heights et de Dumbo est le quartier hipster par excellence à Brooklyn et plus ou moins dans tout NYC désormais. Très tendance, Beford Avenue regorge de petits restos, coffee shop et magasins indépendants. La chemise à carreaux y est de rigueur, ainsi que la barbe de trois jours pour les hommes (cela va de soi). Sous son aspect anticonformiste Williamsburg tente de retrouver l’esprit village que les quartiers de Manhattan ont perdu. A la surprise de nombreux visiteurs Williamsburg est en réalité mi-ange mi-démon. La partie est du quartier, East Williamsburg, est un quartier très populaire (et parfois peu sur) qui donne accès à l’un des plus grands quartiers afro-américain de la ville, Bedford Stuyvesant ou BedStuy. Patrie du rappeur milliardaire Jay-Z, BedStuy est un immense quartier black, parfois presque branché (vers l’ouest) parfois très glauque (aux abords des quartiers vraiment dangereux de Bushwick et surtout du ghetto d’East New York qui est l’un des secteurs les plus pauvres du pays). Pour faire court c’est le Barbès local. Au sud Crown Heights est une plongée dans la Jamaïque. Peu touristique car violent mais le développement positif en fera peut-être un jour un quartier ethnique passionnant de la ville. Entre Crown Heights et l’océan se déroule une multitude de quartiers parfois branchouille (Park Slope, qui est un magnifique quartier de brownstones très prisé des familles, sa rue principale est 5e Avenue), parfois entre deux eaux (Red Hook, branché et cher mais un peu louche), parfois presque campagnard (Kensington) mais le plus souvent très locaux et peu visités.

Le littoral de Brooklyn possède un atout qui surprend généralement les visiteurs, des plages immenses et au sable fin. Sachez toutefois que l’ambiance y est largement populaire, rien à voir avec les Hamptons. En hiver c’est un peu glauque.

Pour des générations entières de familles ouvrières new-yorkaises, Coney Island a été et est toujours une véritable destination de vacances. Un graal de loisirs cheap, de hot dog gras et de balades sur la plage que l’on atteint en métro depuis Manhattan. Pratique ! Loin de moi l’idée de nier que Coney Island est une expérience très intéressante mais c’est indéniablement un bien piètre substitut aux plages magnifiques de Long Island. A une certaine époque Coney fût une vraie station balnéaire toute joyeuse. Maintenant c’est surtout une ville pauvre et il faut bien le dire triste en dehors des chaudes journées d’été, à l’image du parc d’attractions ringards et déglingué d’Astroland (mais rien que son nom vous laisse présager le kitsch ultime de l’affaire). Vous allez surement penser qu’il faudrai donc être dingue pour passer une journée à Coney et pourtant, miracle américain, pendant un beau weekend estival la station est particulièrement fun et attrayante. La promenade du bord de mer, le boardwalk, a été entièrement rénovée. La plage est superbe même si l’eau est loin d’être propre. Le New York Aquarium ouvert depuis 1896 sur le boardwalk est toujours un must de Coney et le seul moyen d’y voir des poissons ! Et puis bien sûr il y a le Cyclone, la légendaire montagne russe en bois. Le manège a près d’un siècle mais il reste étonnamment terrifiant et déplace toujours les foules. Enfin il y a les éternels hot dog de Nathan, célèbres dans tout le pays. Attention toutefois car le cyclone Sandy qui a durement touché New York en 2012 à laissé des cicatrices encore bien visibles sur tout le littoral. Nathan est ainsi fermé pour une durée indéterminée.

En continuant le boardwalk vers l’est on arrive à Brighton Beach. Surnommée Little Odessa, Brighton est encore plus étrange que Coney. Comme vous pouvez en douter avec un surnom pareil il s’agit de la plus grande communauté russe de New York et même de tous les USA. De façon assez surprenante Brighton est plus animée que Coney Island. C’est aussi une ville manifestement plus riche. La rue principale, Brighton Beach Avenue, est pleine de restaurants et d’épiceries, russes bien sûr ! En soirée c’est presque une parodie de la Russie, avec force vodka bien entendu. Ce n’est pas la Floride et c’est un peu rustre mais l’expérience est intéressante et amuse toujours les new-yorkais de tous horizons.