Philadelphie, Pennsylvanie

Philadelphie

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Population : 1.553.165 (agglomération : 5.441.567)

La première capitale de la nation américaine fût fondée en 1682 par William Penn Junior (dont je vous invite à lire l’histoire dans l’introduction consacrée à l’état de Pennsylvanie). Véritable utopie, la ville de Philadelphie constitue à bien des égards la base de la société urbaine américaine. Cela se retrouve dans son plan en damier, un modèle qui servira par la suite pour toutes les villes du pays. L’idée fondatrice de Philly (le petit surnom de la métropole) fut de faire une ville à la campagne. Bien que la cité soit désormais une grande ville, économiquement et culturellement très animée, il est vrai que la ville garde un côté aéré assez marqué. A quelques blocs des grattes ciels de Downtown se trouvent les ruelles calmes, presque provinciales, de la vieille ville et l’immense parc de Fairmont Park qui permet d’oublier l’agitation des avenues du centre.

Ce sont les Quakers (pratiquant d’une religion issue d’une scission de l’église Anglicane) qui ont fondé la ville, sous l’égide de William Penn. Très rapidement la ville a prospéré grâce au commerce et aux échanges et dès la moitié du 18e siècle elle était devenue la deuxième ville de l’Empire Britannique. Evidemment la domination britannique ne devait pas durer et avec la puissance économique les idées révolutionnaires (et indépendantistes) n’ont pas tardé à prendre de l’ampleur. Pendant le Guerre d’Indépendance la ville fut choisie pour être la capitale du pays en devenir, puis du pays tout court dès 1800 (tandis que Washington DC était en construction, car Philly bien que légitimement la ville la plus importante des Usa n’avait pas pour vocation à rester la capitale). C’est ici que la Déclaration d’Indépendance fut écrite, signée puis déclamée au peuple américain le 4 juillet 1776 (fête nationale américaine). Dix ans plus tard la Constitution américaine fut également écrite et votée dans un bâtiment de Philadelphie. Pour couronner son palmarès historique incontournable, la ville a aussi été un haut lieu des arts, des sciences et de la politique américaine avec la présence de personnalités marquantes dont le plus célébré ici est certainement Benjamin Franklin.

Le nom de Philadelphie se traduit littéralement du grec par « la ville de l’amour fraternel ». Tout un programme qui met en évidence la vocation de terre des libertés (surtout religieuses) voulu par son fondateur William Penn. La ville est toujours restée l’une des plus métissées du pays avec de larges communautés d’Irlandais, d’Italiens, d’Asiatiques et bien sûr une grande population Afro-Américaine. La plupart des habitants Afro-Américains de la cité sont les descendants des immigrants (dont de très nombreux esclaves) venus du sud du pays après (ou pendant) la Guerre Civile lorsque Philadelphie (comme d’autres villes du nord telles que Chicago ou Detroit) était perçu comme un havre de tolérance. Une idée reçue qui ne s’est pas forcément révélée tout à fait exacte mais néanmoins la ville fut la première du pays à élire un maire noir et on y trouve ce qui est probablement le plus grand musée consacré à la culture et à l’histoire de la population noire aux USA. Dans un autre registre et pour revenir sur l’idée de tolérance religieuse totale à Philadelphie, la ville abrite toujours une vaste communauté de Quakers dont elle est en quelque sorte la capitale. La Société des Amis (le nom de la religion des Quakers) s’y réunie toujours régulièrement. Je me fendrai peut-être un (beau) jour d’un article sur cette communauté très peu connue en Europe.

Pour toutes ses qualités historiques, culturelles, architecturales et humaines, Philadelphie n’en reste pas moins une ville qui a subi un lourd déclin et qui n’a pas toujours été le puits d’amour et d’amitié sans fond voulu par son visionnaire. Au cours des années 1980 la cité était même très peu fréquentable, réputée dangereuse et socialement très tendue. L’un des évènements les plus marquants reste les combats en 1985 entre le groupe séparatiste noir Move et les forces de police lourdement armée. Ceux-ci ont notamment conduit à la mort de nombreux civils lors de l’explosion d’une bombe lâchée sur un quartier de la ville depuis un hélicoptère. Une catastrophe qui laissa également derrière elle de nombreux sans-abris. Des homeless toujours très visibles à Philadelphie.

Pour l’américain moyen des années 1960 les vacances à Philadelphie constituait toujours un double événement. Tout d’abord la découverte du berceau historique de la nation, mais aussi la traversée des ghettos entourant la ville, incontournable à cette époque pré-Interstate (les immenses autoroutes américaines qui débouchent au cœur des villes). Désormais il n’y a plus besoin de passer par les faubourgs misérables pour arriver au centre de Philly, mais ces derniers existent toujours et sont bien plus terribles qu’avant. Ainsi Camden, la ville qui fait face à Philadelphie, est-elle généralement considérée comme la cité la plus pauvre et dangereuse de l’Amérique. L’accès à son grand aquarium est sûr mais une balade dans ses rues est déconseillée.

Sous son vernis lustré, Philadelphie avait donc acquis le pseudo peu flatteur de Filthydelphia (un jeu de mot difficile à traduire mais qui signifie grosso modo Philadelphie la crasseuse). Toutefois, cela n’a plus lieu d’être. Philly a vécu une véritable résurrection, restaurant son patrimoine et développant encore son intérêt. C’est désormais une vrai métropole, entrainée par l’influence de New York City (la ville n’est qu’à 2h30 de route) et souvent perçue comme une excroissance de Big Apple (ce qu’elle n’est pas du tout mais il est vrai que l’on y retrouve une animation et une atmosphère assez similaire). Son attrait historique confère à Philly une place de choix naturelle dans le circuit touristique du nord-est des Usa. Cependant on y vient désormais également pour ses restaurants, son shopping et ses différents quartiers dont certains sont très identitaires, à l’image du quartier italien de South Philadelphia.

Philadelphie s’étend sur plusieurs kilomètres entre la rivière Delaware à l’est et la rivière Schuylkill à l’ouest (un nom assez imprononçable que les américains eux-mêmes sortent tous à une sauce différente ; concrètement cela ressemble à « school – kill »). La métropole est très vaste mais le secteur le plus intéressant se situe en plein centre. Le plan quadrillé de la cité et les quartiers compacts du centre font que le meilleur moyen d’explorer Philadelphie, une fois n’est pas coutume aux Usa, c’est de marcher. Pour ceux qui sont un peu fatigués la ville possède également un métro et un réseau de bus facile à utiliser.

 

Pratique

Il est très facile de se rendre à Philadelphie et d’y voyager. Voici quelques informations utiles.

Infos touristiques

L’office du tourisme de la ville, l’Independence Visitor Center, se concentre essentiellement, comme son nom l’indique, sur l’Independence Park. Toutefois il contient aussi beaucoup d’informations sur l’ensemble de la ville et sur la Pennsylvanie. Pour se repérer dans l’Independence Park (ou pour aller toilettes) c’est le premier stop utile.

Arrivée

On peut rejoindre Philly par toutes sortes de moyens de transports. L’aéroport international de la ville se trouve à 15 kilomètres au sud-ouest de la ville, proche de l’autoroute I-95. Un taxi pour le centre coûte environ 30$. La SEPTA (South East Pennsylvania Transit Authority) assure des liaisons en train depuis l’aéroport vers le centre toute les 30 minutes de 4h30 à 23h30. L’arrêt le plus central est Suburban Station (près du City Hall, en plein cœur de Downtown).

La station de train Amtrak (trains grandes lignes) n’est pas (comme on pourrait le penser en la voyant) au-dessus du Reading Terminal Market mais plus loin, sur l’autre rive de la Schuylkill River, dans le quartier de l’Université sur 30th Street. C’est une immense station et l’une des plus fréquentée du pays. Le train pour New York est plus rapide que le bus mais c’est aussi nettement plus cher. Si vous voyagez sur les lignes Amtrak vous pourrez emprunter les lignes de la SEPTA vers Downtown gratuitement en correspondance.

A noter que si vous êtes réellement enclin à prendre le train, la SEPTA est également connecté au réseau du NJ Transit (le réseau ferré local du New Jersey voisin). Comme les tarifs de ces deux systèmes sont bien inférieurs à ceux d’Amtrak, il est possible d’aller en train (avec changement) vers New York ou vers la côte du New Jersey pour le prix d’un train de banlieue.

Depuis New York (ça marche également pour Boston et Washington) le bus est clairement le meilleur moyen de transport pour rallier la ville. Il existe de nombreuses compagnies qui effectuent les trajets entre NYC et Philly à intervalles très réguliers. On peut notamment citer Megabus qui propose des bus fiables, confortables et équipés (wifi, toilettes). Les départs de NYC se font depuis le Jarvis Center (le centre des congrès) sur le trottoir. A l’arrivée à Philly vous pourrez descendre près du Visitor Center. Il est également possible de prendre le retour vers NYC depuis un arrêt situé sur Market Street. Cet arrêt n’est pas très bien indiqué et il est peu fréquenté mais ne vous inquiétez pas les bus s’y arrêtent bel et bien. Le meilleur dans le voyage en bus c’est bien évidemment le prix. Un NYC – Philly coûte généralement moins de 10$ par personne (même s’il est réservé la veille) !

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