Pittsburgh, Pennsylvanie

Pittsburgh Pennsylvanie

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Population : 305.840 (agglomération : 2.360.870)

Pittsburgh est une ville méconnue à l’étranger. Dans l’ombre de sa grande sœur de l’est, Philadelphie, Steel City (la ville de l’acier, le surnom de la cité en référence à son passé industriel important) est pourtant devenue une destination à part entière pour les touristes américains. La dizaine de blocs animés qui compose Downtown Pittsburgh semble s’avancer comme la proue d’un navire à la confluence des rivières Allegheny, Ohio et Monongahela. Ce quartier autrefois le théâtre de nombreuses batailles lors de la conquête de l’ouest dont il constituait le principal point d’accès est appelé le Golden Triangle (le triangle doré). Ce sont les français qui se sont emparé militairement du site de Pittsburgh pour la première fois en 1754. Ils y ont bâti un fort pour l’armée, le Fort Duquesne, à la pointe de la presqu’île en forme de navire. Celui-ci fût détruit à peine quatre ans plus tard par l’armée britannique qui le remplaça par sa propre construction, le Fort Pitt. Ce dernier existe toujours, ce qu’il en reste du moins.

Cependant ce qui caractérise le plus Pittsburgh d’un point de vue historique c’est le développement (pour le moins incontrôlé) de l’industrie et des industries lourdes en particulier. Ce développement a commencé au début des années 1800 avec l’ouverture des premières fonderies. Déjà au temps de la Guerre Civile (soit dans les années 1860), Pittsburgh produisait la moitié des ressources en fer et le tiers du verre du pays. Comme toute grande guerre, la Guerre de Sécession allait donner à la ville l’occasion de faire littéralement exploser son industrie. Peu de temps après, Pittsburgh était devenu le plus grand site de production d’acier dans le monde. Qui dit industrie dit industriels et grandes fortunes. Steel City est le fief de l’un des plus grands magnats de l’histoire, Andrew Carnegie. En 1870 Carnegie était devenu, grâce à l’acier, l’homme le plus riche du monde. Comme il était de coutume à cette époque où les jets privés n’existaient pas, les milliardaires dépensaient leur argent le plus souvent dans la culture et le mécénat. Carnegie donne ainsi son nom à d’innombrables bâtiments sur la côte est du pays, dont une salle de spectacle très célèbre de New York, le Carnegie Hall. C’est évidemment à Pittsburgh qu’il est le plus omniprésent aux côtés d’autres noms de familles d’industriels parmi lesquels les Frick (mines de charbon) ou (plus célèbre à l’international) les Heinz (devenu riche grâce au Ketchup).

Toujours plombée par une réputation de ville polluée et sale, la réhabilitation de Pittsburgh n’est pourtant pas une affaire récente comme dans la majorité des grandes cités américaines. Dès les années 1950 la ville subit une transformation. Les usines d’acier à l’abandon ont été démolies, et Downtown a été nettoyé de ses verrues industrielles. La population étudiante, les quartiers ethniques et d’une façon générale la crise économique ont permis à la ville de garder son authenticité et de ne pas s’assoir totalement sur son passé de cité ouvrière. Il en ressort une ville dont le déficit d’image n’a d’égal que ses nombreux attraits. Pittsburgh est même régulièrement classée désormais dans les cités les plus agréables et les plus propres du pays. Les fumées des usines n’emplissent plus l’air depuis longtemps et les parcs et l’architecture design ont depuis longtemps supplantés les usines et les bidonvilles. Ce qu’il a longtemps manqué à Pittsburgh, c’est un aimant touristique. C’est chose faite depuis les années 1990 et l’ouverture de l’Andy Warhol Museum (l’artiste est originaire de la ville), qui a établi Steel City comme une destination culturelle d’importance. D’autres musées et institutions culturelles ont suivis.

Visiter Pittsburgh aujourd’hui ? C’est assurément une bonne idée pour tous ceux qui s’engageront vers l’ouest de la Pennsylvanie. Ils y découvriront une ville dynamique, bien moins touristique, très différente mais pas moins intéressante que Philadelphie (sans parler du fait qu’elle est nettement plus sûre que cette dernière). Les différents quartiers de Pittsburgh, de part et d’autre des rivières qui traversent la ville, forment une mosaïque cohérente et attestent chacun d’une partie de l’histoire et des caractéristiques de la cité. Toutefois que vous soyez à South Side, à Mount Washington, à North Side, dans le district étudiant d’Oakland ou au cœur de la ville dans le Golden Triangle, vous n’aurez certes pas la même vision de la Pittsburgh mais vous aurez toujours la même image d’une ville fière et unie.

Pratique

Pittsburgh possède un aéroport, le Pittsburgh International Airport (aussi surnommé Pitairport) qui se trouve à environ 25 km à l’ouest du centre. A noter que l’aéroport propose une liaison 5 jours par semaine avec Paris. A l’aéroport plusieurs compagnies de navettes font la liaison entre le terminal et la ville. Le bus local West Busway ligne 28 est plus fréquent, aussi rapide et nettement moins cher que les navettes. Il dessert Pittsburgh (une douzaine d’arrêts répartis en ville) toutes les 20 minutes.

Pour se déplacer à Pittsburgh la voiture n’est pas nécessaire (et même plutôt encombrante à Downtown), bien que sortie du centre cela peut être utile notamment pour découvrir les environs et les œuvres de l’architecte Lloyd Wright. La ville compte de nombreux quartiers distincts mais ils sont facilement accessibles entre eux. Le PAT, gère un système complet de bus, de trolley et un petit métro à travers la ville. A noter que le métro est gratuit dans sa partie qui traverse downtown, le tarif dépend ensuite de l’heure et du trajet. Le prix du ticket va de zéro à 2 ou 3$ pour les plus grands trajets.

L’office du tourisme principal de Pittsburgh se trouve dans le Golden Triangle sur Liberty Avenue. Il est ouvert tous les jours (sauf le dimanche en hiver) de 9h à 17h la semaine et de 9h à 15h le weekend.

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