Adirondacks & le Nord, New York

New Jersey

Situer ce lieu sur une carte

Entre Albany et la frontière canadienne se déploie une immense région particulièrement sauvage et peu peuplée. Les randonneurs, les skieurs et généralement les amateurs de montagnes forment le gros des visiteurs. Les vacances sportives sont la raison d’être touristique des montagnes Adirondack. On y trouve toutefois quelques villes où les fantastiques paysages naturels sont agrémentés de tout le confort moderne, particulièrement à Lake Placid. Un nom que les amateurs des Jeux Olympiques d’hiver reconnaitront. Au sud des montagnes l’élégante station thermale de Saratoga Springs est l’autre grande destination de la région.

Saratoga Springs

Du temps de son apogée pendant plus d’un siècle, la station thermale de Saratoga Springs était un peu comme un Hampton des bois. C’était le lieu où il fallait être vu lorsque l’on voulait s’afficher comme riche et puissant dans le nord-est du pays. A l’origine l’attraction principale c’était bien sur les eaux curatives de la ville. Logique pour une station thermale. Mais c’est mal connaître les américains que de penser qu’ils s’en contenteraient. C’est un boxer irlandais, un certain John Morrisey qui donna à la station une seconde impulsion dans les années 1860 en y faisant construire un champ de courses hippiques et un casino. C’est vrai que l’on associe rarement les boxeurs aux courses hippiques mais il s’agissait surtout d’un investissement. Cela s’est d’ailleurs avéré payant car toutes les grandes familles de New York ont possédé une demeure à Saratoga. Aujourd’hui Saratoga Springs retrouve son côté exclusif lors de la saison hippique du mois d’août. Le reste de la saison touristique c’est une ville agréable et accueillante. Hors saison c’est surtout très calme. Saratoga est une ville indéniablement riche pour sa relative petite taille. Elle compte pas mal de musées et autres attractions.
L’axe principal de la ville est (comme souvent) Broadway. Le long de l’avenue se trouve aussi bien des motels un peu douteux que de véritables palais. C’est sur et autour de Broadway que se trouvent la quasi-totalité des adresses de la ville.

Dans Congress Park, crée à l’origine pour les curistes, coulent encore trois des sources de Saratoga. On trouve des fontaines pour boire même si vous n’y trouverez probablement rien d’exceptionnel (et puis l’eau de Saratoga est largement disponible en supermarché). Face au parc le visitor center prend place dans une ancienne station de trolley.  Tout à côté l’ancien casino est toujours là et abrite désormais un petit musée sur l’histoire du coin. Le champ de course de Saratoga fonctionne toujours tous les étés en août et reste un lieu plutôt chic et vintage. Cela dit le dresscode n’est plus aussi contraignant qu’avant même s’il existe toujours. En ville le National Museum of Racing and Thoroughbred Hall of Fame (soit le musée national de la course et le panthéon des pur-sang, rien de moins !) est consacré au monde des courses mais soyons honnête il faut être amateur pour y aller. Je vous laisse donc le soin de le découvrir (enfin je ne vous force pas !). Un autre musée de la ville dédié aux amateurs (mais de danse cette fois-ci) est le National Museum of Dance. Vous n’êtes sans doute pas ici pour ça mais vous serez ravi d’apprendre que c’est le seul du pays. Décidément voici une ville pour les amateurs ! En réalité beaucoup de visiteurs sont surtout là pour goûter aux joies des spas ou pour assister à un spectacle du Saratoga Performing Arts Center.

Au sud de la ville, le Saratoga Spa State Park (entrée à 6$) propose des sentiers (oui c’est un parc), des piscines, un golf et bien sur les sources minérales (nommées Lincoln et Roosevelt) dans lesquelles il est possible de se baigner. De multiples traitements en tous genres sont également disponibles. En été les réservations bien à l’avance (on va dire au moins deux semaines) sont indispensables.
Au même endroit, le Saratoga Performing Arts Center est une salle de spectacle qui ne fonctionne que l’été. Elle fût construite en 1960 dans le but malin de diversifier les activités proposées en ville et le moins que l’on puisse dire c’est que c’est réussi. La salle accueille le New York City Ballet (danse) en juillet et le Philadelphia Orchestra en août. Impressionnant quand on connait la renommée des deux institutions. En plus le centre accueille d’autres manifestations dont le Freihofer’s Jazz Festival piqué à la très chic ville de Newport. A la fois artistique, culturelle, chic et rurale à la fois, le tout dans une superbe région, Saratoga Springs est à mon sens l’un des points forts de l’état de New York.

Infos. Pendant la haute saison (et surtout en août ou lors d’un événement à l’Arts Center) les prix de l’hébergement augmentent largement et il faut mieux réserver. Il y a pas mal de choix dans toutes les gammes, du motel au B&B chic. Cela peut valoir le coup d’investir dans une chambre sympa.
Bon choix de restos également avec quelques adresses bien chics ou branchées. Une adresse connue est Hattie’s (45 Phila Street), un restaurant de Soul Food (cuisine du sud des USA) où les plats énormes sont bon marché. Saratoga possède un bon nombre de bar. Ambiance jazz ou blues par exemple au Nine Maple Avenue (logiquement situé au 9 Maple… Avenue !).

Les Montagnes Adirondacks

Parfait contrepoids naturel dans le nord de l’état à la mégapole de New York City dans le sud, les montagnes Adirondacks comptent parmi les paysages les plus sauvages du pays. Par bien des aspects ces montagnes sont aussi imprévisibles et majestueuses que les plus célèbres Rocheuses. Les Adirondacks couvrent plus de superficie que les états du Connecticut et de Rhode Island réunis. Cela ne vous dis peut être pas grand-chose mais c’est croyez moi c’est très vaste. A priori le nom Adirondacks vient d’un mot Iroquois qui serai une insulte désignant une personne perdue en forêt (ce qui semble évidemment ridicule aux yeux des Iroquois même si on parle quand même d’une forêt grande comme la Belgique). Jusqu’à il y a peu la région était surtout traversée par des bucherons ou des trappeurs (pour la fourrure des castors) et les seules habitants étaient quelques milliardaires désireux de s’isoler du reste du monde dans des maisons en bois appelées Great Camps (dont le style architectural est aujourd’hui démocratisé en tant que « style Adirondacks »). Il faut dire que le terrain très sauvage des Adirondacks s’y prête plutôt bien. Les paysages sont superbes et tout particulièrement à l’automne lorsque l’été indien transforme les forêts en un kaléidoscope gigantesque. Il ne faut pas oublier cependant que la région reste pour une très grande partie assez difficile d’accès et peu adaptée au touriste mal préparé (et non véhiculé). Sur d’immenses portions ce n’est ni plus ni moins que de la haute montagne et la constitution de l’état de New York déclare le terrain comme « forever wild » soit littéralement « sauvage pour toujours ».

Lake George

Les paysages vallonnés autour de Lake George, petite ville à 25 miles au nord de Saratoga Springs et à l’entrée sud-est du parc naturel des Adirondacks, sont indéniablement parmi les plus beaux de la région. Toutefois le village en lui-même est inondé de boutiques de souvenirs cheap et de distractions (un parc d’attractions, des magasins d’usines…) qui masquent quelque peu la splendeur naturelle de la région. Avec le temps, malgré les paysages (dont le lac éponyme aux eaux bleues très claires), les locaux se sont définitivement résignés à miser sur les touristes à la recherche d’un rapide aperçu des Adirondacks et finalement peu enclin à découvrir son aspect le plus sauvage. Pas désagréable mais vient-on vraiment dans la région pour un parc d’attraction et quelques vêtements de marques de chaînes ? Je ne crois pas. Étonnement outre l’incroyable beauté naturelle de son environnement, Lake George occulte également quelque peu son histoire assez riche. Ainsi le « Dernier des Mohicans » se base sur une bataille qui s’est tenue ici en 1757 au Fort William Henry. Il est possible de voir une simple reproduction du fort dans la ville près du lac sur Canada Street mais rien de grandiose.
Pas mal de motels de plutôt bonne qualité le long de la route 9. Pour avoir une vraie vision de la nature il existe quelques magnifiques campings dans les environs dont certain très isolés notamment sur les îles de Lake George. Rendez-vous à l’Adirondack Moutain Club sur Goggins street pour plus d’infos.

Blue Mountain Lake

Lake George et d’une façon générale les abords des Adirondacks ne peuvent se comparer aux splendeurs que l’on découvre en s’enfonçant plus dans les montagnes. A une heure de route depuis Lake George le long de la Highway 28 (beaux paysages), Blue Mountain Lake est un petit village rustique au cœur des montagnes et au bord du lac du même nom. On y trouve quelques motels et hébergements simples (cabins) ainsi qu’une belle petite plage sur le lac au centre du village. Ce superbe coin de nature est au beau milieu de la région des Great Camps. Il s’agit des anciennes demeures des riches familles du nord-est dont le but premier était d’être isolées le plus possible en pleine nature sauvage (mais tout en gardant un grand confort au sein de la maison). Cette petite mode de la fin du 19e siècle était particulièrement prisée par les grandes familles new-yorkaises. Évidemment qui dit isolement dit ennui et pour éviter de tourner en rond la coutume était d’inviter toutes sortes de personnalités, artistes ou autres, afin de s’amuser (faire du ski en hiver, pécher dans le lac de la demeure, peindre, écrire des chansons…). Il ne se construit plus vraiment de Great Camp aujourd’hui (la mode est définitivement passée au profit des maisons dans les Catskills plus proche de NYC et moins rudes en terme de climat) mais tous les Great Camps sauf un sont encore privé. Pour se rendre compte de ce qu’est un Great Camp il est donc possible de visiter le Sagamore Great Camp qui se situe dans la forêt à 15 miles vers l’est de Blue Mountain Lake. Cette immense et luxueuse maison des bois était la résidence d’été de la famille Vanderbilt. En haute saison on peut prendre part à une visite guidée (sagamore.com). En hiver on y fait du ski de fond. Pour avoir un excellent aperçu des autres Great Camps toujours privés et pour se rendre compte à quel point la région est en réalité inhabitée il est possible de faire un tour en avion. Contactez Bird’s Seaplane ou Payne’s.

Juste au nord de Blue Mountain Lake l’Adirondack Museum permet de tout savoir sur la région mais de l’avis général il est surtout intéressant pour son point de vue sur le lac et sur les montagnes.

Lake Placid

De très loin la destination première des Adirondacks à tous points de vues, Lake Placid est une station de sport d’hiver ayant accueillis deux fois les Jeux Olympiques d’hivers en 1932 et en 1980. La ville en est assez logiquement très fière et reste toujours un lieu d’entrainement pour les athlètes américains de haut niveau. Le visitor center situé sur Main street (dans l’Olympic Center) dispose de toutes les infos possibles sur le ski, les sports nordiques, les randonnées, la pêche, le vélo et généralement tout ce que vous pourrez faire dans la région.

Le point fort de Lake Placid se sont bien entendu les sports d’hiver. Il est possible de pratiquer à peu près n’importe quel sport, depuis le saut à ski jusqu’au bobsled. Whiteface Mountain et le Mont Van Hoevenberg sont les deux terrains de jeux majeurs de la station. Les pistes de ski sont réputées plutôt dures. Il est également possible de visiter beaucoup des installations des Jeux Olympiques dans la ville.

L’autre grande attraction de Lake Placid, comme son nom l’indique, c’est son lac. En réalité la ville est entre deux lacs, le Mirror Lake qui devient une patinoire géante en hiver et le grand Lake Placid (très calme d’où son nom) où des croisières sont proposées en été.
Il va sans dire bien entendu que les paysages de la région sont magnifiques et que même pour les non skieurs ou les non sportifs tout court Lake Placid est une destination agréable pour découvrir les Adirondacks.

En dehors du village, sur la Highway 73, se trouve le John Brown Farm State Historic Site. C’est le point de départ de l’épopée louable mais bancale de John Brown, un abolitionniste convaincu qui s’était installé ici en 1849 pour aider une petite communauté de fermiers noirs. Il parcourra ensuite une bonne distance jusqu’à Harper’s Ferry en Virgine de l’Ouest dans le but d’abolir l’esclavage. Ce sera un échec cuisant mais héroïque. Il faut noter cela dit que la maison que l’on peut voir sur le site est anecdotique par rapport à l’histoire de John Brown.

Infos. Toutes les infos imaginables sur la ville se trouvent à l’Information center de l’Olympic Center sur Main street ou bien sur lakeplacid.com. Les possibilités de logements à Lake Placid sont très nombreuses avec des adresses à peu près économiques et pas mal (comme l’hôtel St Moritz) et d’autres carrément luxueuses et chères (comme le superbe Mirror Lake Inn Resort & Spa). En plein cœur des vacances scolaires d’hiver il peut être bon de réserver. Sinon il y a toujours la possibilité de se rabattre sur les motels de la ville de Wilmington (à une bonne vingtaine de kilomètres) ou sur Saranac Lake plus au nord. Aucuns problèmes pour trouver un restaurant ou un bar à Lake Placid. On notera l’adresse du Caribbean Cowboy (89 Saranac Avenue) qui est un lieu étonnant mais apprécié pour sa qualité et son cadre. La cuisine est un mélange entre l’Asie et le sud-ouest américain et le décor puise son inspiration dans l’Alaska et les Caraïbes. Un joyeux mix !

Saranac Lake

A 10 miles au nord-ouest de Lake Placid, Saranac Lake est un village bien plus petit et tranquille que son célèbre voisin. De charmants chalets en bois bordent le lac et les paysages y sont grandioses. Le village s’est beaucoup développé à la fin du 19e siècle lorsqu’il était une destination à la mode pour la classe moyenne new-yorkaise. En 1888 Robert Louis Stevenson passa l’hiver dans un chalet modeste. La rue porte désormais son nom (Stevenson Lane) et la maison est devenue un petit musée. C’est assez anecdotique car l’auteur ne fit pas grand-chose à Saranac (mais cela reste le seul événement un tant soit peu historique du village). Aujourd’hui Saranac Lake est toujours un agréable village de vacances d’autant que toutes les installations de Lake Placid sont facilement accessibles. Les logements y sont moins chers et on trouve plusieurs motels le long de Lake Flower Avenue.

Le fleuve St Laurent & les Thousand Islands

Au-delà des Adirondacks le fleuve St Laurent marque la frontière avec le Canada et la province francophone du Québec. Toutefois n’espérez pas vraiment entendre parler français du côté américain de la frontière. Comme c’est souvent le cas avec ce puissant fleuve (qui traverse Montréal quelques dizaines de kilomètres plus loin) il est ici assez large pour abriter un immense archipel de près de 1900 îles appelé Thousand Islands (soit bizarrement seulement « mille îles »). Cette région qui est quasi inhabitée était à une époque le terrain de jeu estival des plus grandes fortunes de l’état.

Désormais c’est un peu plus démocratique mais c’est toujours aussi calme et sauvage. Cela peut-être un coin bien sympa pour ceux qui souhaitent faire une pause nature (quelques campings) et un peu de bateau avant d’aborder Montréal au nord ou de redescendre le long des lacs vers Buffalo et les chutes du Niagara. Le bateau est l’activité majeure dans la région. Des excursions sont proposées depuis Alexandria Bay ou Clayton à la découverte de l’archipel. Vous croiserez certainement les gigantesques et impressionnants cargos naviguant vers les grands lacs ou le Canada. Eux ne vous verront sans doute pas très bien, d’ailleurs ils sont si énormes qu’ils sont même plus gros que la plupart des îles. Pour toutes les informations et ce qu’il est possible de faire ici visitez le site http://www.visit1000islands.com. Soyons honnête toutefois à moins d’être installé à New York depuis des décennies et d’avoir épuisé les ressources de la région (qui sont de toutes façons inépuisables) il est bien peu probable que vous passiez par ici.

En fait la plus grande curiosité du lieu vient de son nom. A moins de ne jamais aller au restaurant ou dans un supermarché aux USA vous ne pourrez pas échapper à la sauce pour salade Thousand Islands. La région partage son nom avec une sauce car vers 1900 un riche visiteur, George Boldt, directeur du palace Waldorf-Astoria à NYC, aurait demandé au cuisinier de son bateau de créer quelque chose de nouveau pour son déjeuner. Le cuisiner fût inspiré sur la recette (la sauce orange et assez épaisse est mondialement répandu notamment sous le nom de sauce cocktail) mais un peu moins sur le reste et notamment sur le nom ! Belle anecdote qui j’en suis sur vous donnera une position beaucoup plus intelligente face à votre salade.

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