North Side, Pittsburgh, Pennsylvanie

North Side Pittsburgh

Situer ce lieu sur une carte

Fort logiquement si le South Side regroupe les quartiers sud de Pittsburgh, le North Side pour sa part regroupe les quartiers nord. Ces quartiers étaient indépendants jusqu’en 1907, date de leur annexion à la ville. Particulièrement lié à l’histoire de la famille Carnegie, le North Side comporte d’innombrables bâtiments qui portent leur nom, notamment de nombreux musées. L’attraction majeure du North Side pour le visiteur lambda (que nous sommes tous finalement) est sans conteste l’Andy Warhol Museum, situé au 117 Sandusky Street, de l’autre côté du Seventh Street Bridge en venant de Downtown. (Le musée est ouvert tous les jours sauf le lundi, avec une nocturne le vendredi jusqu’à 22h. L’entrée le vendredi entre 17h et 22h est à moitié prix.)

Le musée est bien sûr dédié tout entier à la vie et à l’œuvre du plus célèbre artiste de Pittsburgh, Andy Warhol. Et bien sûr c’est un musée que l’on doit à la famille Carnegie. Il faut dire qu’Andrew Carnegie, le plus grand industriel de l’acier de tous les temps, était un très généreux mécène pour les arts et que, même s’il n’était pas contemporain d’Andy Warhol, il aurait très certainement approuvé l’idée de ce musée. Sur sept étages d’une construction Victorienne, le musée prétend être (et il l’est certainement) le plus grand du monde dédié à Andy Warhol d’une part et à un seul artiste d’autre part.

Avant d’explorer plus en détail ce musée, qui a signé le retour en grâce de Steel City sur la scène touristique, intéressons-nous logiquement à celui dont il est l’inspiration unique. Né en 1928 à Pittsburgh (évidemment sinon ça n’aurai aucun sens), Andy Warhol, de son vrai nom Warhola, fils d’immigrant Slovaques, quitte la ville de l’industrie dès l’âge de 21 ans après ses études à l’université. Il se rend à New York City où il deviendra rapidement un artiste reconnu au style très affirmé. Dans les années 1960 il est le principal représentant d’un courant artistique appelé new pop art. Réalisateur de films expérimentaux, dont certains ont une grande notoriété comme Chelsea Girls, manager du groupe mythique des Velvet Underground, Warhol est aussi le créateur d’œuvres avant-gardistes où le multimédia a déjà sa place. Ses œuvres les plus célèbres viendront plus tard, tandis que Warhol est devenu lui-même une star, il côtoie les vedettes dont il fera des portraits restés mythiques comme celui de Marilyn Monroe. Sans surprises, Andy Warhol a toujours dénigré sa ville natale, sale et polluée, loin de la vie new-yorkaise. Il serait certainement surpris de voir à quel point Pittsburgh est devenu artistique. A sa mort il y est enterré (au Bethel Cemetery) et le musée qui lui rend hommage est aujourd’hui l’un des sites touristiques majeurs de la ville.

Revenons au musée. Bien que la majorité des pièces les plus connues de l’œuvre de l’artiste soit la propriété de collections privés, le musée contient tout de même une collection impressionnante avec près de 500 œuvres en exposition tournante. Celles-ci inclues du pop art (les fameuses Campbell’s soup Cans, des boîtes de conserves de soupes à différents parfums) ainsi que des portraits d’Elvis ou encore de Marilyn parmi d’autres. Le musée est arrangé selon une chronologie qui illustre le développement artiste de Warhol et met en avant sa vie riche en rebondissements. Le musée explore également l’influence de Warhol en présentant l’œuvre d’autres artistes lors d’expositions annexes.

En dehors du musée, le renouveau du North Side se concentre autour des Mexican War Streets. Malgré leur nom pour le moins mystérieux, ces quelques rues situées au nord du sympathique parc d’Allegheny Commons, n’ont rien de guerrières. Au contraire, il s’agit d’un quartier historique assez pittoresque avec ses maisons en briques datant du 19e siècle, où se côtoient les familles descendantes des ouvriers immigrants d’Allemagne ou de Scandinavie et les bobos nouvellement installés. Réputé à Pittsburgh comme un quartier romantique, les Mexican War Streets sont également renommées pour leurs fresques urbaines. Certaines maisons ont fait l’objet d’une décoration digne d’œuvres d’art.

Au sein du quartier, au 500 Sampsonia Way, le Mattress Factory (fermé le lundi, entrée payante, demi-tarif le jeudi) est un excellent musée d’art contemporain et de surcroît particulièrement original car son crédo est de présenter des œuvres dans lesquelles il est possible d’évoluer. En effet les œuvres sont le plus souvent de la taille d’une pièce et on ne se contente pas de les regarder mais bel et bien d’y rentrer. A ma connaissance c’est l’un des seuls musés de ce genre dans le monde. Les expositions sont souvent passionnantes et les œuvres déroutantes. Comme le Mattress Factory est aussi une résidence artistique les créations se renouvellent régulièrement. Pour les amateurs de musées, comme pour les autres, c’est l’une des grandes attractions de Pittsburgh.

Dans le parc d’Allegheny Commons, le National Aviary (ouvert tous les jours, entrée payante) est tout aussi intéressant mais dans un registre totalement différent. C’est un grand zoo intérieur entièrement consacré aux oiseaux, si possible exotiques. Logé dans un grand bâtiment d’architecture moderne, on peut y voir diverses espèces dont des chouettes rieuses (une espèce réellement marrante), des bald eagle (l’emblème du pays mais plus souvent vu en Alaska que dans les parcs de Pennsylvanie) ou encore de nombreuses espèces de perroquets aux couleurs éclatantes et qui, pour certaine, n’ont pas leur langue dans leur poche (même si bien évidemment ils parlent en anglais).

A noter que le Children’s Museum of Pittsburgh (entrée payante, fermé lundi et dimanche matin) situé juste à côté propose de nombreuses activités, des événements en tous genres, des jeux et des expositions destinés aux plus jeunes. Je pense qu’il vaut mieux toutefois avoir une bonne compréhension de l’anglais pour apprécier la visite.

A l’ouest du musée Andy Warhol, en longeant la rivière Allegheny, on découvre tout d’abord le PNC Park. Ce grand stade de baseball qui accueille les matchs de l’équipe des Pittsburgh Pirates (qui n’a jamais été une très grande équipe, loin s’en faut). Malgré les performances douteuses de l’équipe, un match au PNC Park est toujours un plaisir car le stade offre beaucoup d’ambiance (les locaux soutiennent leurs équipes, bonnes ou nulles) et il est fait de telle manière que depuis la grande majorité des sièges on peut avoir de belles vues sur la rivière et sur les buildings de Downtown.

Un peu plus loin, toujours le long de la rivière, le gigantesque Heinz Field (nommé effectivement d’après la grande marque de ketchup dont la famille est originaire de Pittsburgh) est l’autre grand stade de la ville. Il accueille pour sa part l’équipe de football US des Pittsburgh Steelers. Vu depuis downtown, l’architecture de ce stade de 65.000 places est particulièrement intéressante. A noter que les Steelers sont aussi bons que les Pirates sont mauvais, et ce n’est pas peu dire. L’équipe a en effet le privilège d’être considérée comme l’une des trois meilleures équipes de football américain, notamment car elle a gagné pas moins de cinq Superbowl (l’équivalent de la coupe du monde).

Juste à côté du Heinz Field se trouve le Carnegie Science Center (ouvert tous les jours, entrée payante). A l’instar du Children’s Museum, le Carnegie est également principalement axé vers les enfants. On y découvre de nombreuses expositions sur les robots (l’une des plus grandes collection de robots du pays), le miniature railroad & village qui est une immense maquette ferroviaire représentant la Pennsylvanie au début du 20e siècle, un planétarium, un cinéma Omnimax (ticket payant en supplément de l’entrée) ou encore, à l’extérieur, le USS Requin, un sous-marin de la seconde guerre mondiale qui se visite (inclus dans le ticket d’entrée du Carnegie).

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