Niagara Falls, New York

Niagara New York

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Population : 50.200

Exactement sur la frontière entre les Usa et le Canada, à environs 20 miles au nord de Buffalo, voici l’attraction incontournable de l’état de New York (après NYC, of course), les chutes du Niagara. Il s’agit très certainement des chutes d’eaux les plus célèbres du monde. Exceptionnellement puissantes, avec un débit faramineux, les chutes sont une merveille de la nature qui vous laissera sans voix. Pourtant les chutes du Niagara, aussi connue soient-elles, ne sont pas les plus grandes du monde comme on voudrai bien nous le faire croire (surtout du côté américain de la frontière). De nombreuses chutes d’eaux dans le monde sont beaucoup plus haute (la plus haute est au Venezuela) ou plus large. Toutefois peu sont aussi impressionnantes et aucunes pour sûr ne sont autant commercialisées ! Le fabuleux spectacle des chutes n’a d’égal que la fabuleuse diversité des moyens mis en œuvre pour vous faire découvrir les chutes, d’en haut, d’en bas, de l’intérieur, de loin, de près, de jour ou de nuit. On peut y faire du bateau, marcher sur le bord des chutes, les survoler en hélicoptère ou les voir depuis une tour d’observation. La nuit les chutes sont éclairées et les eaux colorées plongent alors dans le noir dans un effet magnifique. Le spectacle des chutes est véritablement grandiose en toute saison (en hiver les chutes peuvent se geler ce qui donne une scène très impressionnante) mais je préfère vous le dire clairement, le mercantilisme du site peut être un peu lourd. Certains trouveront probablement que l’expérience dans son ensemble est fantaisiste et que cela n’a plus grand-chose de naturel. D’autre penseront sans doutes que cela rend l’attraction naturelle plus amusante (si par-là vous entendez faire du shopping, aller au casino et manger au Hard Rock Café alors vous trouverez les chutes particulièrement amusantes). Ce mini Las Vegas sur l’eau a exploité le moindre recoin de son potentiel commercial. Personnellement je pense que les chutes valent vraiment le détour et que la beauté du site naturel est incontestable. Le reste est ce que vous en faite.

La ville côté américain s’appelle Niagara Falls tandis que sa cousine canadienne se nomme… Niagara Falls ! De quoi se perdre un peu dans les noms mais aucun risques de se retrouver par hasard dans un autre pays, la frontière est bien gardée. On peut passez d’un pays à l’autre en traversant le pont Arc-en-Ciel (le Rainbow Bridge). Amenez votre passeport et n’oubliez pas qu’il faudra montrer patte blanche pour revenir aux Usa même après quelques heures de balade côté canadien. Si vous décidez de traverser, sachez que la ville canadienne de Niagara Falls est plus grande que la ville américaine (les buildings du côté canadien sont visibles depuis les Usa), que les vues sur les chutes sont meilleures mais qu’il y a plus de monde et que le côté mercantile est encore plus flagrant.

Niagara est en réalité composé de trois chutes bien distinctes. Les plus hautes sont les chutes « Américaines » (American) et du « Voile de la Mariée » (Bridal Veil Falls). Les deux chutes sont séparées par la petite île de Luna Island et plongent sur des rochers déchiquetés. Les chutes les plus larges cependant sont celles du « Fer à Cheval » (Horseshoe Falls) qui sont à moitié du côté américain et à moitié du côté canadien (les seules dans ce pays). Ces dernières sont certainement les plus impressionnantes. L’ensemble des chutes forment un phénomène naturel vieux de près de 12.000 ans, ce qui ne représente pas grand-chose à l’échelle géologique. Elles se sont formées lors de la fonte d’un ancien glacier qui a ouvert la voie entre le lac Erie et le lac Ontario. A l’époque de la fonte du glacier on estime que les chutes sont apparues à un peu plus de dix kilomètres au sud de leur emplacement actuel sur la rivière. La lente mais constante érosion les a ensuite doucement déplacées aux fils des millénaires. Les chutes sont désormais protégées par un parc naturel, le Niagara Falls State Park (maintenu par l’état de New York).

Partir à la découverte du par cet des chutes est presque aussi facile que de trouver un McDo aux Usa. Le Niagara Scenic Trolley (un petit train touristique assez kitsch dont le ticket coûte tout de même 5$) relie les grands parkings aux différents sites et points de vue. Pour avoir le meilleur panorama sur les chutes depuis le côté américain le mieux est de monter à l’Observation Tower de Prospect Point (entrée 50 cents). L’étendue de la vue est assez saisissante mais n’est ni plus ni moins impressionnante que la vue sur les chutes depuis la base de la tour. Prospect Point ne donne que sur les chutes Américaines et du Voile de la Mariée. Pour avoir un panorama similaire sur les chutes du Fer à Cheval (les plus larges) il faut se rendre à Terrapin Point sur Goat Island (l’île aux chèvres située sur la Niagara River et accessible par un pont).

Les Horseshoe Falls (chutes du Fer à Cheval) ont toujours eu les faveurs de quelques personnages un peu (beaucoup) allumés dont l’obsession est de descendre les chutes, si possible dans des embarcations ridicules. En tout et pour tout 15 personnes on entreprit le plongeon dans les chutes. De façon remarquable dix d’entre eux ont survécut. Toutes les histoires sans exception sont fascinantes et comprennent toujours une péripétie risible. Le plongeon dans les chutes étant tout à fait illégal les survivants doivent s’expliquer sur leur geste et tous ont eu à peu près la même version : tentative de suicide. Plutôt difficile à gober quand on se promène avec un radeau en plastique. En 1960 un jeune garçon de 7 ans du nom de Roger Woodward a survécu à un plongeon accidentel (à priori le seul) dans la chute sans protections. Il reste la seule personne dans ce cas.

Les raisons pour lesquelles il est évident que plonger dans les chutes n’est pas une bonne idée (au cas où vous en douteriez un peu) sont flagrantes lorsque vous entreprenez de visiter les chutes à bord de l’immanquable Maid of the Mist. Ce célèbre bateau touristique offre une vision très rapprochée des chutes et de leur puissance au cours d’une balade (très humide).

Un autre excellent moyen de voir les chutes de très près, et de pouvoir presque les toucher, est la visite de la Cave of the Winds (la caverne des vents, c’est poétique). La visite part de Goat Island et vous descend en ascenseur à la base des chutes. Il n’y a aucun moyen d’être plus près des chutes que ça. Le spectacle est particulièrement colossal.

Le Maid of the Mist et la Cave of the Winds ne sont ouverts que pendant la haute saison (d’Avril à Octobre grosso modo) et sont, bien entendu, payants. Un pass appelé le MasterPass (27,50$) permet d’acceder à ces deux attractions et à d’autres sur le site. Il s’achète au Niagara Falls State Park Visitor Center (l’office du tourisme des chutes concrètement) et il vaut le coup si vous souhaitez vraiment explorer les chutes sous tous les angles. C’est un peu le but de la destination cela-dit.

Non inclus dans le pass et réserver à ceux qui veulent mettre le paquet, le tour en hélicoptère au-dessus des chutes offre des vues que vous n’aurez évidemment nulle part ailleurs. La compagnie Rainbow Helicopter propose des tours d’une dizaine de minutes à environs 60$ par personne.

Tandis que vous aurez le loisir d’explorer les chutes sous tous les angles imaginables n’oubliez pas que ce que vous voyez ne représente approximativement que la moitié du débit réel des chutes du Niagara. Le reste de l’eau est déviée vers des barrages et des stations hydroélectriques. Pour ceux que cela intéresse il existe un petit centre d’information gratuit dans la ville voisine de Lewiston sur les prouesses des ingénieurs. Si le mécanisme de l’eau ne vous passionne pas, il est en revanche difficile de rester de marbre devant le spectacle des Whirlpool Rapids en amont des chutes. En voiture le mieux est de partir de Niagara Falls en emprunter la Robert Moses Parkway qui longe les gorges mouvementées de la rivière Niagara jusqu’aux rapides. Le Whirlpool est un tourbillon très violent d’une profondeur de 38 mètres et vieux de près de 4.200 ans. Il tourne rapidement et inlassablement mais selon le débit de la rivière son sens de rotation peut s’inverser dans un effet impressionnant. Le tourbillon est bien visible depuis les sentiers de randonnées du Whirlpool State Park (facilement accessible et bien indiqué).

Infos. Niagara Falls est inondée de touristes en haute saison, mieux vaut réserver (enfin moi je dis ça, je dis rien !). La ville est facilement accessible par la route 190 (la Niagara Thruway). Dirigez-vous vers les parkings officiels pour visiter les chutes. La gare des trains Amtrack (ligne New York – Toronto) se trouve bien trop loin du centre (croisement de 27th Street et de Lockwood Road) pour être utilisable sans voiture (ce qui n’a donc pas beaucoup de sens). La ville ne possède pas vraiment de centre et les adresses d’hôtels et de restaurants sont éparpillées. Tous les hôtels se ressemblent un peu et on trouve toutes les chaînes possibles. Les motels se concentrent le long de la route US-62. La plupart sont assez kitsch et accueillent beaucoup de couples en lune de miel. Il faut dire que la destination est un haut lieu de honeymoon (mais mieux vaut se remémorer les mots d’Oscar Wilde : « les chutes du Niagara sont la première et peut être la pire déception du mariage », cela s’applique certainement mieux à la ville en elle-même). En ce qui concerne les restaurants il y a quelques bonnes adresses mais toute l’animation est encore une fois très diluée (et donc quasiment inexistante malgré la foule). Downtown (les quelques buildings près des chutes), 3rd Street (dans Downtown) et Pine Avenue sont censées être les secteurs commerçants mais en dehors de quelques adresses il n’y a presque rien. Il y a de fortes chances pour se retrouver au Hard Rock Café en fin de compte, ce qui n’est pas un si mauvais choix.

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