Boston, Massachusetts

Boston Massachusetts

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Population : 645.966 (agglomération : 4.180.000)

Boston est un must ! Voilà c’est dit, au moins vous savez à quoi vous en tenir. L’une des cités les plus connues et les plus touristiques de la côte est américaine, Boston n’est pas une si grande ville à l’échelle des USA (elle se classe à la 24e place des villes du pays). Bien que l’agglomération de Boston se soit depuis longtemps étendue sur le littoral de la baie du Massachusetts, ainsi que sur des kilomètres à l’intérieur de terres, il est étonnant de constater (surtout en Amérique) que son cœur originel, son vieux port du 17e siècle, est toujours apparent. Si vous êtes venu aux USA pour les villes tentaculaires avec leurs immenses avenues qui se coupent à angle droit ou pour les autoroutes à 10 voies, inutile de faire un détour à Boston, vous seriez déçu. Ici, vous ne trouverez pas le plan quadrillé typique de l’Amérique moderne (inventé à Philadelphie au 18e siècle). La ville est l’opposé de Los Angeles, une cité à taille humaine où l’on se déplace à pied dans des rues sinueuses. Les vieux quartiers autour des jardins de Boston Common, le cœur de la ville, sont un témoignage sur l’aspect de la première grande cité américaine.

Jusqu’en 1755, Boston était la plus grande ville de la nation américaine, qui n’était pas encore un pays. En tant que capitale de facto, Boston était forcément beaucoup plus observée et contrôlée par l’Angleterre. Ce fut donc fort logiquement le premier lieu de naissance des idées qui mèneront à la Révolution américaine et à la Guerre d’Indépendance. De nombreux sites historiques emblématiques de cette époque peuvent être vus le long d’une promenade urbaine appelée le Freedom Trail. Littéralement, le sentier de la liberté, le Freedom Trail est la première attraction touristique de la cité. Ce chemin rouge tracé sur les rues de downtown conduit de bâtiments historiques en bâtiments historiques à la découverte des prémices des USA.

Du temps de l’Empire Britannique, Boston, construite sur une péninsule étroite, était toute entière dédiée à la mer. C’était le troisième port de la couronne après Londres et Bristol. L’actuelle Washington Street était alors le seul chemin permettant d’accéder à Boston depuis l’intérieur des terres. L’espace qui constitue le parc de Boston Common était lui-même une rade d’amarrage pour les navires. Difficile d’imaginer Boston ainsi, car la ville a beaucoup changé.

Au cours du 19e siècle, on combla un espace naturel constitué de marais le long de la Charles River pour en faire un nouveau quartier de la ville. Ce quartier chic, Black Bay, allait ouvrir la voie de l’expansion de Boston et de son agglomération. Jusqu’à il y a peu, le centre de la ville était séparé de la Baie et du quartier italien de North End, par l’autoroute I-93 qui tailladait littéralement la cité. Un projet d’envergure colossal et débuté en 1985 visant à faire passer l’autoroute dans un tunnel sous Downtown, sembla ne jamais finir. De nombreux locaux auraient juré, ne jamais voir de leur vivant la fin de cette construction et pourtant en 2007, ce projet, le Big Dig (le gros creux), s’est achevé. La cicatrice de l’I-93 a disparu et Boston s’en est trouvé revitalisé. Avec un coût proche de 15 milliards de dollars, le Big Dig est toujours aujourd’hui la construction la plus chère des USA.

Pour le reste de l’Amérique, et particulièrement les habitants du sud et de l’ouest, les habitants de Boston sont perçus comme snob, avec un net penchant à vouloir vivre dans le passé (comprenez comme en Angleterre). L’accent des Brahmins (ou brahmanes) est toujours audible dans les quartiers les plus chics de la ville. Les Brahmins sont les membres de la haute bourgeoisie de Boston, habitant les secteurs huppés et fréquentant de préférence Harvard. Les puristes se reconnaissent à leur lignée qui remonte directement aux premiers colons arrivés sur le Mayflower ainsi… qu’à leur accent. Le terme de Brahmane vient du nom de la plus haute caste du système des castes en Inde. Les brahmanes de Boston se considèrent largement au-dessus du lot, y compris (et surtout) de la bourgeoisie new-yorkaise qu’ils considèrent comme populaire.

Toutefois, Boston est aussi une ville métissée. Après la famine en Europe, les Irlandais ont commencé à immigrer en masse à Boston, jusqu’à en faire l’une des plus grandes villes irlandaises du monde après Dublin. Dès 1885, le maire de la ville était d’origine irlandaise puis environ un siècle plus tard, le pays élira un président issu de l’immigration irlandaise de Boston, JFK. Les Kennedy ont marqué Boston de leur empreinte, évidemment. Le libéralisme attaché à cette famille respire à Boston et est toujours plus vivace que jamais, nourri notamment par la centaine d’université et d’écoles que compte l’agglomération. Parmi celles-ci, la plus célèbre est bien entendu l’Université d’Harvard, dont le mythe va bien au-delà des frontières de la ville (en réalité la ville de Cambridge, face à Boston le long de la rivière Charles) et même du pays.

Le marasme des dépressions économiques du 20e siècle n’a pas épargné la ville et à de nombreuses périodes, surtout depuis les années 1950 la population de la ville a diminué. Aujourd’hui cependant, comme pour bon nombre de grandes cités américaines, l’heure est au renouveau et au rajeunissement. De nombreux quartiers ont fait peau neuve, les bâtiments historiques ont été préservés et mis en valeur, l’hideuse autoroute du centre est un lointain souvenir, l’architecture s’est embellie et de nombreux musées innovants ont ouvert leur porte. À 4h de route de New York City, Boston est le cœur de la Nouvelle-Angleterre et c’est incontestablement la destination principale de la région. Une destination qui mérite un détour et, si vous êtes dans les parages, qu’il est inconcevable de manquer.

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