Harlem & Nord, New York City, NY

New Jersey

Harlem
Quartier à part à Manhattan, Harlem est au coeur de la culture afro-américaine (et de sa défense, parfois virulente) aux USA. C’est l’un des secteurs les plus intéressant de tout New-York. Historiquement et culturellement, si ce n’est financièrement, la communauté noire de Harlem est particulièrement riche. Jusqu’à très récemment, plus ou moins abandonné par la ville et mis à l’écart de toutes formes d’aides (oui, on appel cela de la discrimination), Harlem à toujours été un quartier fermé sur lui-même, s’organisant tel une micro-société. Malgré ce que vous pourrez entendre sur les changements qui ont lieu dans le quartier, pour les new-yorkais (et pas seulement les blancs), le nord de la 125e rue de Manhattan est encore aujourd’hui une frontière que l’on ne franchi pas. C’est pourtant vrai que Harlem est désormais beaucoup moins dangereux qu’il ne l’a été, que les restaurants et les boutiques sont attrayantes, et que le sud du secteur est largement passé du côté hipster de New-York. Même les touristes en ont fait une étape logique lors d’un séjour à NYC, pour goûter à la soul food ou assister à une messe gospel. Bill Clinton lui même, l’ancien président des USA, y possède ses bureaux. Les fameuses brownstones (ces belles maisons de ville en briques rouges, emblématiques du quartier) ont pris énormément de valeur dans le monde saturé de l’immobilier new-yorkais et la proximité des Upper East et West Side possède quelque chose de rassurant. Cela dit la pauvreté, le chômage et les problèmes sociaux sont toujours évident et palpables dans Harlem. Les lieux sûrs et intéressants sont la 125e rue, Convent Avenue, la 145e rue et Malcom X Boulevard. On ne se promène toujours pas à Harlem la nuit sans savoir où l’on va et mieux vaut utiliser le taxi pour se rendre dans les restaurants ou les clubs. Toujours aujourd’hui (et en dépit de la volonté la plus profonde de l’office du tourisme) la situation est très versatile à Harlem et un bloc accueillant peut cacher un bloc dangereux.
Les sites d’intérêts à Harlem sont très espacés et il est difficile d’en faire le tour complet à pied. Le mieux pour vraiment avoir un bon aperçu du quartier est de prendre part à une visite guidée et ensuite de se concentrer sur les parties qui vous plaisent le plus. Passez par exemple par l’agence Harlem Heritage Tours (harlemharitage.com) qui propose plusieurs visites culturelles du quartier (depuis les classiques jusqu’au xclubs de jazz il y en a pour tous les goûts). Les prix tournent autour de 40$ par visite.
Le centre de Harlem se trouve sur la 125e rue, entre Broadway et la 5e Avenue. Généralement il est conseillé de ne pas trop s’éloigner vers l’est sur la 125e (au niveau de la 2nd Avenue l’ambiance n’est carrément pas terrible). C’est ici que l’on trouve le bâtiment le plus connue du quartier, l’Apollo Theater. Pendant longtemps l’Apollo Theater a été le centre de l’art et du divertissement afro-US pour tout le nord-est du pays. On peut dire que c’est toujours plus ou moins le cas dans un sens. Toutes les grandes stars du blues, du r&b et du jazz y sont passées. Vous pouvez tenter l’aventure en assistant à la Wednesday Amateur Night (qui a lieu le mercredi, évidemment, à 19h30).
Non loin de l’Apollo, toujours sur la 125e rue, le Studio Museum Harlem (entrée 7$, fermé dimanche, lundi et mardi) est un petit musée consacré aux arts africains et afro-américains.
Pour découvrir en détail la culture black de Harlem, rendez-vous au Schomburg Center for Research in Black Culture, au croisement de Malcolm X Boulevard et de la 135e rue. L’entrée est gratuite. On y découvre des expositions sur l’histoire des afro-américains et de la culture noire. Les archives, librement accessibles, comprennent un nombre incalculable de documents, photographies et dessins en tous genres sur le sujet.
Quoiqu’il en soit les musées ne sont pas le point fort de Harlem, ni son attraction principale. Le plus grand attrait touristique du quartier est de loin la messe du dimanche matin et ses célèbres chants gospel. De nombreuses églises accueillent librement les visiteurs, la plus connue est la Abyssinian Baptist Church sur la 138e rue (entre Lenox et Powell). Mettez vos plus beaux habits, soyez attentifs et respectueux, ne perdez pas de vue qu’il s’agit d’un office religieux. Cette église vous permettra également de découvrir non loin de là, toujours sur la 138e rue vers l’ouest, entre Powell Boulevard et la 8e Avenue, ce que beaucoup considère comme la plus belle rue de Harlem, Strivers’ Row. Tout dépend des goûts cela dit. La plupart des maisons furent construites dans les années 1890 au moment de l’explosion immobilière dans le quartier. Pour la communauté noire de Harlem, c’est rapidement devenu “the place to be”. L’endroit, très convoité, était réservé à ceux qui s’en sortaient le mieux financièrement, un privilège qui n’était pas évident à l’époque (et qui ne l’est toujours pas dans un bon nombre de cas) pour un afro-américain. Aussi on donna à la rue le surnom de “rangée des lutteurs” (Strivers’ Row).

Washington Heights
Tout au nord de Manhattan (et déjà très loin des touristes de Midtown), Washington Heights n’est pas un quartier touristique. Il commence plus ou moins au nord de Harlem et de la 145e rue. Autrefois un secteur de fermiers pauvres, le quartier à connu sa petite heure de gloire au début du 20e siècle lorsqu’il était agréable d’y posséder un appartement dans un environnement beaucoup moins stressé que Downtown. La mode est vite passé et aujourd’hui Washington Heights est devenu le plus grand quartier dominicain des USA. C’est un quartier assez rude et très populaire. Il n’y a pas trop de problèmes à s’y promener en journée, notamment autour du musée des Cloisters (qui est de toute façon sa seule et grande attraction) mais la nuit mieux vaut oublier Washington Heights…
The Cloisters situé tout au nord de Manhattan dans Fort Tryon Park est l’un des plus beaux musées de NYC. Il s’agit d’un monastère médiéval entièrement reconstruit à l’aide de pièces originales (importées d’Europe). Associé au Met, le Cloisters (littéralement les Cloitres) abrite les plus belles pièces de l’art médiéval du grand musée new-yorkais. Pour s’y rendre il faut emprunter le métro ligne A jusqu’à la station 190th ST – Fort Washington Ave. L’entrée (sur donation…) coûte 20$ et vous permet également d’entrer au Met le même jour (et vice versa).

Uptown Manhattan, New York City, NY

New Jersey

Uptown Manhattan
On parle de Uptown Manhattan (la partie haute de Manhattan) à partir de la 59e rue, lorsque l’excitation palpable de Midtown laisse la place aux quartiers plus résidentiels et exclusifs des Upper East et West Sides. Evidement entre le East et le West side se trouve l’immense poumon vert de NYC, le bien nommé Central Park. Tout le monde y vient, pour une promenade, pour un jogging ou pour se détendre du tumulte de la ville, dans de vastes paysages au coeur du plus mythique des parcs urbains. L’Upper East Side (à l’est de Central Park donc) est le quartier le plus bourgeois de NYC. C’est un peu le seizième arrondissement new-yorkais. Ici vivent les grandes familles héritières des colossales fortunes de la ville. Le prix de l’immobilier y est ahurissant. Les quelques blocs adjacent à Central Park et à la 5e Avenue sont les plus chers d’entre tous. Légérement plus au nord, à partir de la 82e rue le long de la 5e Avenue commence ce que l’on appel le Museum Mile, une portion de l’avenue particulièrement riche en musée. Le plus célèbre est le Metropolitan Museum, surnommé le MET, qui est l’une des plus grandes institutions de l’art dans le monde. De l’autre côté du parc, vous vous en doutez, se trouve l’Upper West Side. A bien des égards les deux Upper sont assez différents. Le West Side est incontestablement moins fermé et plus chaleureux. Il est aussi moins raffiné. On y trouve le Lincoln Center, ou se tiennent les plus grandes performances artistiques de NYC dans un cadre grandiose, ainsi que l’American Museum of Natural History qui est le plus grand du monde et le meilleur dans son domaine. Pour moi c’est le musée incontournable des USA. Tout au nord de l’Upper West Side, la grande université de Columbia marque la frontière avec les quartiers du Far Up Manhattan. Les quartiers y sont nettement plus métissés que dans le reste de Manhattan et beaucoup moins riches. Le plus grand et le plus célèbre de ces secteurs est Harlem, capitale culturelle de l’Amérique noire. C’est un quartier en pleine renaissance. Plus au nord Washington Heights est encore hors des sentiers battus mais peu être visité pour son musée très particulier : The Cloister. C’est un quartier à prédominance latino-américaine où il convient de savoir où vous allez avant d’y aller. Harlem et Washington Heights sont traités à part.

Central Park
Difficile d’imaginer que l’ouverture du plus célèbre des parcs n’a été ouvert qu’en 1876. Pure création de l’homme, Central Park fût accueilli comme une bénédiction car il apportait déjà à l’époque ce qui fait le plus défaut à New-York : de la verdure et du calme ! Aucuns new-yorkais ne peut imaginer sa ville sans son parc. Le bien nommé Central Park se trouve en plein centre de Manhattan de la 59e rue au sud jusqu’à la 110e rue au nord. Il est le poumon de la ville et fourni un contre-poid indispensable à la folie urbaine de Big Apple. Peu importe que vous aimiez vous balader, faire du jogging, du bateau, jouer, lire, bronzer, patiner ou tout simplement la nature, et même si vous n’y allez pas, vous découvrirez sans doutes possibles que Central Park est à la fois l’une des grandes attractions touristiques et l’un des principaux atouts pour les locaux de NYC. On imagine volontiers que Central Park a toujours existé, ce qui n’est pas le cas. Mais qu’y avait-il avant ? Quelques marais occupés par des bidonvilles. A l’époque, en 1844, c’est la frontière nord de Manhattan. C’est un certain William Cullen Bryant, journaliste et poète à ses heures (et un sacré visionnaire dans tous les cas), qui consacre une bonne partie de son énergie et plusieurs années de sa vie à convaincre la ville de New York de développer un grand parc public et gratuit. L’idée fait son chemin et la ville demande à deux architectes, Frederick Law Olmsted et Calvert Vaux, de créer un paradis rural, censé donner l’illusion totale de la campagne en pleine ville. A son ouverture, le parc est une absolue réussite. Il est destiné à tous les new-yorkais mais les plus pauvres, qui résident alors dans les bidonvilles de Downtown, n’en voit pas vraiment la couleur. L’amélioration du niveau de vie et l’augmentation du temps consacré aux loisirs à largement favorisé l’installation de Central Park dans les esprits comme le véritable “parc du peuple” qu’il était destiné à être. Aujourd’hui les abords du parc ont beaucoup changé, les buildings le dominent et les problèmes urbains ne l’ont pas épargné (on ne s’y balade pas la nuit sauf lors d’un événement) mais Central Park est toujours cette illusion très réussie de campagne au coeur de l’une des villes les plus frénétiques du monde.
Le parc se visite à pied, mais il est très grand et en parcourir tous les chemins est une vraie randonnée. Il est traversé par des routes en bitume et de nombreux sentiers en terre. Le vélo est également un bon moyen pour explorer le parc et vous pouvez en louer à l’heure au Loeb Boathouse (au niveau de 74th street). La nuit le parc est notoirement dangereux mais la vue des buildings illuminés depuis Central Park vaut son pesant d’or. Pour y aller promenez vous en groupe où allez-y à l’occasion d’un événement (concert ou autre). Vous pouvez également la nuit faire un tour dans le parc en calèche. Romantique certes mais pas donné. Les calèches attendent au croisement de la 59e rue et de la 5e Avenue ou bien de l’autre côté à Columbus Circle.
Tout le parc est agréable mais sa partie la plus touristique se trouve dans le sud. C’est là que l’on trouve Sheep Meadow, une immense pelouse ou les new-yorkais viennent bronzer en été, Strawberry Fields, dédié à John Lenon qui vécu et a été assassiné dans le Dakota Building situé juste de l’autre côté de la rue (côté Upper West Side et 72e rue). La partie préférée des coureurs est sans contestes le Jacqueline Kennedy Onassis Reservoir, un lac entouré de sentiers. Pour les flanneurs, la longue avenue du Mall, entourée d’arbres, mêne majestueusement jusqu’à la grande fontaine de Bethesda. Du côté Midtown du Mall se trouve la patinoire la plus fréquentée de New York (en hiver bien entendu), la Wollman Rink qui appartient au groupe Trump. Même si vous ne comptez pas patiner le spectacle vaut le coup d’oeil, notamment pour les grattes-ciels en toile de fond. Les amateurs du film d’animation Madagascar ne sont pas sans savoir qu’il est existe un zoo à Central Park. Il s’agit effectivement du Central Park Zoo qui se trouve au niveau de la 64e rue côté Upper East Side (5e Avenue). Le zoo essaye de limiter au maximum l’impact de l’enfermement sur les animaux et de les placer aux plus près des visiteurs. Il mérite le détour pour ceux qui aime le genre mais il n’est pas comparable à l’immense zoo du Bronx beaucoup plus renommé.

Upper West Side
Quand on pense à l’Upper West Side, un nom vient immédiatement à l’esprit, celui du cinéaste Woody Allen. Il est le résumé parfais de ce quartier méconnu mais pourtant très plaisant. Ouvert, culturel, intellectuel et bon enfant, l’Upper West Side est peut-être le savant dosage de tout ce qui fait que l’on aime New-York, sans les excès de confiance ou de mode que l’on y trouve parfois. S’étendant du côté ouest de Central Park jusqu’à la rivière Hudson et de Columbus Circle au sud jusqu’à la 110e rue au nord, l’UWS est aujourd’hui largement plus résidentiel (et bourgeois) et plus standardisé qu’il ne l’a été. Autrefois il était connu pour ses boutiques indépendantes (de nombreuses librairies notamment) qui ont aujourd’hui cédées leurs places à des magasins de chaînes. Il n’empêche qu’il reste un endroit agréable. On y trouve de superbes résidences dans des immeubles classés habités par un mélange d’artistes, de familles, de grandes fortunes un peu libérales dans l’esprit, d’étudiants et d’une population plus modeste vers le nord du quartier. A l’opposé de Central Park, le long de la rivière Hudson, le Riverside Park est un parc urbain agréable qui offre notamment de belle vue sur le coucher de soleil new-yorkais. Beaucoup plus “local” que Central Park”. Quoiqu’il en soit ce qui vous amènera probablement dans l’UWS se sont ses deux plus grandes attractions, à savoir le Lincoln Center, centre des arts à New-York, et surtout l’American Museum of Natural History.
Le Lincoln Center est à NYC ce que l’Opéra est à Paris, une fierté sur tous les plans. Ce centre des arts vivants et musicaux récemment restauré (et qui a fêté ses 50 ans en 2009) abrite plusieurs immenses bâtiments regroupés autour d’une vaste place et d’une fontaine. C’est une magnifique pièce d’architecture urbaine, encore plus impressionnante à la nuit tombée lorsqu’elle est éclairée. Le Lincoln Center regroupe en tout une douzaine de compagnies artistiques de renommées mondiales dont le New York City Ballet, le New York Philharmonic, le Metropolitan Opera, le New York City Opera, la Juillard School ou la School of American Ballet. Assister à un spectacle dans l’un des bâtiments du Lincoln Center est la quintessence même de la culture new-yorkaise.
L’American Museum of Natural History, littéralement le Musée Americain d’Histoire Naturelle, est le musée le plus passionnant de New-York et certainement des USA. La visite de ce musée est immanquable, même si vous n’êtes que de passage à NYC. Fondé en 1869 ses collections comptent pas moins de 30 millions de pièces (!!!). On y trouve des centaines d’animaux naturalisés (et installés dans leur environnement originel), une baleine bleue grandeur nature (mais fausse), trois salles d’expositions entièrement dédiées aux dinosaures, la plus vieille météorite connue, le plus gros diamant du monde, j’en passe et des meilleurs. Le clou du spectacle est le Rose Center for Earth & Space doté d’un planétarium absolument fantastique où vous aurez véritablement l’impression de vivre un voyage dans l’espace. Le musée se trouve au niveau de la 79e rue et de Central Park. Comme dans beaucoup de musée vous verrez que l’entrée se fait sur donation et qu’elle est de l’ordre de 15$. Toutefois rien ne vous empêche effectivement de donner 2$, ce qui est réellement très mesquin mais personne ne vous en tiendra rigueur.

Morningside Heights
Immédiatement au nord de l’Upper West Side se trouve le petit quartier de Morningside Heights. On y accède par l’une des grandes artères de l’UWS, Riverside Drive (qui est une adresse très prisée dernièrement à NYC). Morningside Heights est essentiellement concentré autour de la prestigieuse université de Columbia dont le campus occupe pas moins de sept blocs entre la 114e et la 121e rue et entre Amsterdam Avenue et Morningside Drive. La place centrale du campus est à voir pour son style Beaux Arts assez grandiose. Des visites guidées, gratuites, commencent tous les jours de la semaine à 13h depuis le visitor center situé dans la Low Library en plein coeur du campus.
Non loin de Columbia, au croisement de la 112e rue et d’Amsterdam Avenue, se trouve l’un des monuments les moins connus de NYC, la Cathédrale de St John the Divine. Son architecture majestueuse est un mélange assez utopique entre les styles Roman et Gothique. La construction de l’église fût commencé en 1892 mais dû être interrompu en 1939 au début de la seconde guerre mondiale. Comme vous le constatez la construction du monument n’était pas une mince (ni une courte) affaire et pour tout dire elle n’est pas encore achevée. Le fait que la cathédrale ne soit pas terminée dissimule donc les ambitions initiales de ses constructeurs d’en faire la plus grande du monde. Un brin de mégalomanie qui deviendra sans doutes réalité un jour, mais pas tout de suite…

Upper East Side
Autant l’Upper West Side est parfaitement défini par le style de Woody Allen, autant lorsqu’il doit représenter le monde de la richesse à NYC le cinéaste filme généralement dans l’Upper East Side. Ce grand carré de rue à l’est de Central Park est incontestablement défini par sa caractéristique la plus visible : l’argent. La 5e Avenue, le long de Central Park, est l’adresse la plus chère de New-York et ce quasiment depuis l’ouverture du parc lorsque les richissimes familles Carnegies, Astors, Whitneys ou Rockefeller s’y sont installées et y ont construit de splendides demeures. La meilleure introduction au quartier est la Grand Army Plaza qui se trouve au croisement de la 5e Avenue et de Central Park. C’est l’un des lieux les plus électrique de New-York, ouvrant sur l’immense perspective de la Fifth Avenue et dominé par le château de l’hôtel de luxe Plaza Hotel. De l’autre côté de la rue se trouve le flagship des Apple Store new-yorkais.
Plongeons ensemble dans la crème de la crème des quartiers de New-York. A défaut d’y vivre vous y passerez probablement pas mal de temps en tant que visiteur notamment pour arpenter l’immense Metropolitan Museum. A propos d’y vivre d’ailleurs, il faut savoir que si habiter dans l’Upper East Side est un privilège réservé aux magnats du pétrole, c’est paradoxalement l’un des quartiers les moins chers de NYC concernant la location d’une chambre voire d’un studio. Tout est relatif concernant les prix (le prix d’un mini-studio à Manhattan débute à 1800 voire 2000$ par mois) et évidement vous pouvez oublier la vue sur Central Park mais vous serez officiellement un Upper East Sider (une classe à part à Big Apple).
En remontant depuis la Grand Plaza Army, au coin de la 65e rue et de la 5e Avenue, se trouve la plus grande synagogue  réformée new-yorkaise, le Temple Emanu-El. Très sobre en extérieur, le bâtiment est en réalité construit de façon à donner une impression de grandeur immense à l’intérieur. Le peu de luminosité renforce ce sentiment et vous fais effectivement vous sentir tout petit. L’entrée est gratuite, n’hésitez pas.
En continuant le long de la 5e Avenue en direction du nord, on arrive rapidement au niveau de la 70e rue à la Frick Collection. Ce prestigieux musée et très certainement la grande galerie la plus intéressante de New-York. On peut y voir une partie de la collection amassé par un business man impitoyable ayant fait fortune dans le commerce de l’acier, Henry Clay Frick. Le musée prend d’ailleurs place dans sa magnifique résidence new-yorkaise. Comme de nombreuses grandes fortunes du début du 20e siècle, Frick à eu une vie romanesque. Pour l’annecdote il devait faire le voyage (le seul et unique) sur le Titanic dans l’une des deux seules suites réservées aux millionnaires. Une petite blessure de sa femme annula le voyage. Comme le dit l’expression : un mal pour un bien ! La collection compte surtout des peintures notamment des oeuvres de Rembradt, Bellini, El Greco ou encore Vermeer pour ne citer que les “têtes d’affiches”. Le musée est ouvert tous les jours sauf lundi et l’entrée coûte 15$.
A partir de la Frick Collection les musées se succèdent dans l’Upper East Side, presque jusqu’à l’indigestion. Si vous êtes du genre à passer votre vie dans les musées, alors vous passerez plus ou moins votre vie dans ce petit périmètre que les new-yorkais appellent le Museum Mile (littéralement le mile des musées). Quelques blocs au nord de la Frick Collection, au croisement de la 75e rue et de Madison Avenue, le Whitney Museum of American Art est un autre lègue d’une riche famille locale, les Vanderbilt Whitney, et plus précisement à Gertrude Vanderbilt Whitney (également à l’origine du très réputé Hôpital américain de Paris). Les familles Vanderbilt et Whitney (réunies par un mariage) donneraient lieu à toute une encyclopédie d’anecdotes mais je vous laisse vous renseigner. Toutefois pour vous mettre l’eau à la bouche sachez qu’ils sont entre autre à l’origine de l’invention des chips ! Revenons au musée. Le building à l’architecture très moderne abrite une collection majeure d’oeuvre de l’art américain du 20e siècle. Parmi les amateurs il est largement considéré comme le plus grand concurrent du MoMa (Museum of Modern Art, voir à Midtown). Le musée se concentre particulièrement sur les oeuvres de Hopper, O’Keeffe et Calder mais on y trouve également des oeuvres de Andy Warhol, entre autre. Le Whitney Museum accueil également tous les deux ans le Whitney Biennial show of contemporary American art. Cet événement défraie parfois la chronique pour les formes d’arts qu’il propose, certaine assez farfelue et parfois critiquable comme lors de l’édition de 1995 où l’une des pièces n’était rien d’autre qu’une sculpture en gras de cuisine. Difficilement excusable dans une ville aussi inégalitaire que NYC…
A moins de dix minutes à pied du Whitney Museum au croisement de la 5e Avenue et de la 89e rue, se trouve trouve le Solomon R. Guggenheim Museum (que tout le monde appel évidement le Guggenheim). Une fois n’est pas coutume ce musée est mieux connu pour son architecture que pour ses collections. Il est l’oeuvre du plus célèbres des architectes américains (que vous retrouverez partout au USA car il a construit énormément de maisons) : Frank Lloyd Wright. A son ouverture en 1959 le Guggenheim fait largement débat et au cas ou vous vous poseriez la question, oui le débat est toujours d’actualité. Il faut dire que dans le monde très cubique de NYC, les rondeurs et les hélices du musée dénotent particulièrement. La pièce la plus connue du musée est d’ailleurs la rampe centrale construite telle un “paradoxe de l’escalier”, soit un chemin sans fin qui permet à la fois de monter et de descendre. Pour autant il ne faut pas oublier que le musée abrite également des oeuvres artistiques, et en réalité pas des moindres puisque l’on peut y trouve du Picasso, du Modigliani, du Degas ou encore du Chagall et une collection très complète sur Kandinsky. Vous noterez que le vendredi entre 17h45 et 19h15 (oui c’est précis, on est en Amérique) la donation d’entrée est libre.
Il existe d’autres musées pour tous les goûts dans le Museum Mile et même au-delà. On trouve par exemple le Cooper Hewitt National Design Museum (un musée totalement inconnu mais incroyablement réputé parmi les connaisseurs car il s’agit du seul musée des USA entièrement dédié au design, contemporain ou historique), ou encore le Museo del Barrio qui se concentre sur l’art et la culture d’Amérique Latine et des Caraïbes. Vous noterez tout de même que le Museo del Barrio se trouve en dehors de l’Upper East Side dans un quartier appelé Spanish Harlem. Incontestablement la séparation est rude et nette entre les deux quartiers, Spanish Harlem étant l’un des secteurs les plus défavorisés de NYC.
Et voilà, c’est tout pour l’Upper East Side ! … Heureusement qu’il y en a qui suive ! En effet le Museum Mile ne serait que l’ombre du Museum Mile si on y trouvait pas le plus grand musée de New-York, le plus grand musée du USA et l’un des plus importants musées du monde, le Metropolitan Museum of Art, habituellement surnommé le Met. Dans Central Park, au croisement de la 82e rue et de la 5e Avenue, le Met est à New-York ce que le Louvre est à Paris. Son immense collection, extrêmement variée, comporte plus de 2 millions de pièces. On y trouve plus ou moins tous les types d’arts, venus de tous les continents et de toutes les civilisations. En y passant plusieurs semaines vous n’auriez même pas un bon aperçu de la richesse du musée. Le très grand attrait du Met est qu’il est particulièrement bien mis en scène, avec des reproduction d’une place Grecque (bourrée d’oeuvre bien entendu) ou encore d’un véritable temple égyptien, le Temple de Dendur. Je vais vous épargner la liste quasi infinie des Gauguin, des Goya, des Manet, des Monet, des Raphael, des Botticelli, des Picasso, des Matisse, des Hopper et des centaines d’autres artistes majeurs dont les oeuvres (majeures elles aussi) sont exposées dans l’immensité du Met, pour ne vous parler que d’une seule oeuvre : The Heart of the Andes (le Coeur des Andes) de Frederic Edwin Church. Church était un peintre de paysages, très inspiré par ses voyages en Amérique du Sud (vous vous en doutiez je pense). Son talent inégalable éclate tout particulièrement dans se tableau absolument fantastique de détail et de précision qui laissera même les plus néophytes littéralement sans voix. Le Met se visite tous les jours sauf le lundi et la donation “conseillée” (hum…) est de 20$.

Midtown Manhattan, New York City, NY

New Jersey

Le coeur du coeur de NYC, Midtown Manhattan englobe tout ce qui se trouve entre l’East River et l’Hudson River depuis la 14e rue au sud jusqu’à la 59e rue au nord, à la lisière sud de Central Park. L’adresse la plus glamour et la plus chère de New York, la 5e Avenue, trace une ligne droite au centre de Midtown, presque parallèle à Broadway qui se pare ici de tous ses excès de néons colorés, de foule et de spectacles. La 5e Avenue marque une séparation assez franche entre les deux visages de Midtown. Sur la 5e et à l’est de celle-ci se trouve les immeubles de bureaux, la gare de Grand Central (absolument incontournable), les Nations Unies et les plus célèbres buildings de la ville – l’Empire State Building bien sûr, mais aussi le Chrysler Building et le Rockefeller Center. On y trouve également les secteurs résidentiels de Murray Hill (peu connu des visiteurs) et l’élégant Gramercy Park. Union Square, au sud du quartier, est l’une des places majeures de la ville, comprenant entre autre un marché bio très couru et le flagship (magasin principal) de Barnes&Noble qu’aucun amateur de livres et papeteries ne devrait manquer. L’ambiance est déjà relativement frénétique à toute heure à l’est de la 5e Avenue mais c’est pourtant ce qui est considéré comme la face “calme” de Midtown. Cela ne risque pas de vous sembler si calme que ça pour autant ! Mais là où la fourmilière new-yorkaise prend tout son sens c’est bel et bien dans la partie de Midtown à l’ouest de Fifth Avenue. Au sud Chelsea, quartier gay et artistique, est bordé par le Garment District, sorte de Sentier version Big Apple (et probablement l’un des seuls recoins de Midtown pas toujours très engagent). C’est autour de la 42e rue que se trouve l’oeil du cyclone new-yorkais, le Theater District et ses music-hall. L’un des centre mondiaux de la culture pop, culminant sur la célèbre place de Times Square. Dans les années 90’ le lieu de toutes les débauches et dérives, Times Square est désormais un secteur très sûr et émerveille les touristes par ses écrans publicitaires géants et ses grands magasins ouvert très tard. A l’ouest de Broadway les rues entre la 40e et la 50e forme le quartier de Hell’s Kitchen. Littéralement “la cuisine de l’enfer”, le coin est aujourd’hui fashion et embourgeoisé. Bienvenue dans la marmite new-yorkaise !

Union Square & Madison Square
L’une des places centrales de Manhattan, un passage obligé (à plus forte raison si vous empruntez le métro car c’est un noeud pour les transports). Au sud, la 14e rue marque la limite avec Downtown. Elle va des grands ensembles de l’East Side jusqu’aux entrepôts près de l’Hudson. Au centre de Manhattan elle borde Union Square, lieu de vie incontournable pour les new-yorkais qui viennent prendre l’air et regarder les écureuils dans le petit parc. Je ne plaisante pas avec les écureuils, vous n’en aurez jamais vu autant dans un espace aussi restreint (et aussi urbain). Tous les lundi, mercredi, vendredi et samedi, vous trouverez au nord-ouest de la place un excellent marché fermier et bio. De quoi apprendre en dégustant que New-York n’est pas qu’une mégalopole intimidante mais aussi un état rural où l’on adule les grands espaces et les produits de la nature, comme partout aux Usa.
La partie de Broadway juste au nord de Union Square était autrefois connu sous le nom de Ladie’ Mile pour ses boutiques chics. C’est aujourd’hui un mall grand public à ciel ouvert avec de nombreux magasins de chaînes. La foule et le consumérisme ambiant risque de vous gâcher la vue mais essayer de remarquer l’architecture des façades sculptées, caractéristiques de cette portion du boulevard.
A l’est de Broadway, entre la 20e et la 21e rues, là où Lexington Avenue devient Irving Place, le désordre apparent de Midtown se transforme assez subitement en un lieu paisible et bien ordonné, Gramercy Park. Ce n’est pas un détour à faire car le parc est inaccessible sauf à ceux qui en possède la clé et aux résidents du Gramercy Park Hotel ! Cet ancien marécage asséché en 1831 est l’un des plus beaux parcs de la ville, parfaitement entretenu et… vide bien entendu car c’est un secret réservé à quelques privilégiés.
Accessible à tous, et donc beaucoup plus connu et fréquenté, Madison Square (à ne pas confondre avec le Madison Square Garden qui est une salle de spectacle et qui n’est pas exactement au même endroit, un bon exemple d’humour new-yorkais) est un parc qui est essentiellement remarquable pour sa situation au coeur du chaos urbain et pour le plus célèbre stand de nourriture de rue de NYC : Shake Shack. Ce stand amélioré propose les meilleurs burgers de la ville, les meilleurs milk-shake, les meilleurs frittes, bref le best-of de l’emblématique fast-food américaine. Vous perdrez probablement 1 an d’espérance de vie à chaque repas tant c’est lourd et gras mais vous y reviendrez joyeusement comme des milliers d’autres fanatiques. Certains sont près à attendre des heures pour leur ration, d’autres un peu moins c’est pourquoi Shake Shack a eu la bonne idée d’installer une webcam qui permet de guetter la longueur de la file d’attente et de foncer prendre sa place lorsqu’elle diminue ! Cela dit, webcam ou pas, pluie, neige, soleil, canicule, il y a toujours du monde.
Pendant que vous déguster votre Shake, vous aurez le loisir de regarder autour de vous et même sans être un grand amateur d’architecture vous ne pourrez manquer le building le plus remarquable du quartier, le Flatiron (qui ne se prononce pas “iron” comme dans “nous irons à la pêche” mais bien “iron” comme dans “iron man”, vous voyez). Son nom signifie le “fer à repasser plat”, en rapport à sa drôle de forme très étroite. Construit en 1902, le building à une forme tellement unique qu’il créer des rafales de vent au niveau de la rue, tant et si bien qu’à une époque plus “réservée” la police empêchait les regroupements d’hommes sur la 23e rue pour ne pas qu’ils assistent au spectacle… des jupes de femmes qui se soulèvent !

Chelsea
Chelsea, autour de la 8e avenue entre la 14e et la 23e rue, le quartier possédant la plus grande communauté gay de la ville n’est pas aussi animé qu’on pourrait le penser et n’a certainement pas l’intérêt du Castro de San Francisco. C’est un avis subjectif et cela ne veux pas dire pour autant que c’est un secteur sans attraits. Ainsi on y trouve de nombreuses bonnes galeries d’art (entre la 10e et la 11e Avenue autour de West 24th Street), une portion non négligeable de la superbe High Line (la promenade plantée aménagée en hauteur sur d’anciens rails d’entrepôts) et le magnifique Chelsea Market, un petit mall très classe aménagé dans une ancienne confiserie où l’on trouve aussi bien des produits bio que des livres et des vêtements. Si vous descendez la High Line vers le sud de Manhattan, retournez vous au niveau des escaliers surplombant la 10e Avenue et ne manquez pas d’admirer le tableau urbain très coloré “You and Me”.
Pour l’annecdote il faut savoir que Chelsea a été durant quelques temps le coeur artistique de New-York. De cette période il ne reste rien à part le Chelsea Hotel, qui est un monument de la ville, ne serait-ce que pour son architecture. L’hôtel a vu défiler de nombreuses personnalités elles mêmes mêlées à toutes sortes d’événements. Mark Twain (auteur des Aventures de Tom Sawyer) y a vécu, de même que Tennessee Williams (Un tramway nommé Désir). En 1951, Jack Kerouac y rédige d’une traite sur une machine à écrire le premier jet de son mythique roman Sur la Route. Dans les années 1960 l’hôtel est le repère d’Andy Warhol qui y tourne Chelsea Girls. Toutefois c’est le sulfureux membre du groupe punk les Sex Pistols, Sid Vicious, qui est le plus tragiquement lié à l’hôtel. En 1978 il poignarde sa compagne, Nancy Spungen, dans une des suites, et quelques mois plus tard il y décède d’une overdose.

Garment District
Pas un quartier touristique, ni même véritablement un quartier bien défini, le Garment District est l’équivalent new-yorkais du Sentier parisien. Au nord de Chelsea, entre les 34e et 42e rue, et les 6e et 8e avenues, dans l’ombre de Times Square, le secteur habille les femmes et les enfants de l’amérique toute entière. Plus de la moitié des productions textiles du pays se marchandent dans ce petit périmètre. Bien malin celui qui pourrait le deviner car c’est un monde fermé au public et sans devanture. Toutefois le consommateur peut se réjouir car un temple lui ai tout de même dédié : Macy’s. Au milieu d’autres grands magasins de chaîne, Macy’s régne en maître absolu. Il se positionne comme le plus grand magasin du monde, rien de moins, et je n’irai pas le remettre en question car il semble improbable d’en faire totalement le tour. Le chiffre d’affaire de ce mastodonte est estimé à 5 millions de dollars… par jour. Vous l’avez compris, le Garment District, sous ses airs discrets, est l’un des quartiers les plus démesurés de NYC. Pour vous en convaincre définitivement, laissez la foule de Macy’s derrière vous, et plongez-vous dans la foule du complexe que constitue Penn Station et le Madison Square Garden. Penn Station est le point d’entrée des Bridges & Tunnels (c’est ainsi que l’on surnomment les banlieusards à NYC) à Manhattan. Une foule perpétuelle. Le Madison Square Garden, beaucoup plus intéressant pour le visiteur, abrite plusieurs équipes sportives de la ville, les Rangers (hockey), les Liberty (basket-ball) et surtout les vénérés Knicks (NBA). L’ambiance au Madison Square Garden est un monument de la vie new-yorkaise et la ferveur pour les Knicks est immense. Revers de la médaille, pour certaine grosse affiche les meilleurs places se vendent à des prix indécents (plusieurs milliers, voire dizaines de milliers de dollars). Toutefois en s’y prenant à l’avance et en ne rechignant pas à être mal placé il est toujours possible ou presque d’avoir une place abordable pour un match.
Un peu plus loin il existe un autre monument qui n’a pas d’intérêt touristique mais qui vous laissera totalement ébahis par son gigantisme. C’est la General Post Office, ou Poste Centrale de New-York. Inutile d’y entrer pour acheter des timbres, vous n’en sortiriez jamais !

Empire State Building
Il est si célèbre qu’il mérite bien un petit chapitre à lui seul. C’est certainement l’un des points forts d’une première visite à NYC : la vue sur l’Empire State Building pour la première fois. Il domine Manhattan mais il est surtout visible depuis les ponts (Brooklyn Bridge par exemple) et Midtown. Surplombant la 5e Avenue (au niveau de la 34e rue) du haut de ses 102 étages, l’Empire State Building est le symbole architectural de New-York depuis sa construction en 1931. Après l’effondrement des tours jumelles du World Trade Center il est redevenu, bien malgré lui, le plus haut immeuble de Big Apple. Pour la petite histoire, Empire State est le surnom de l’état de New-York car chaque état américain est connu par un petit nom affiché fièrement sur les plaques d’immatriculations (entre autre). Le bâtiment ne se visite pas mais l’une des attractions phares de la ville est de monter à son sommet. C’est absolument incontournable, même King Kong l’a fait ! Vous devez le faire aussi. Avant de monter vous passerez par une série de couloirs, l’occasion de jeter un oeil à l’intérieur Art Déco du building. Après avoir passé la sécurité et attendu votre tour pour monter dans l’ascenseur (ce qui en haute saison peut largement excéder une heure même très tard le soir) vous vous retrouverez propulsé au 86e étage avec, oh joie, Manhattan, Brooklyn, le Queens, et le New-Jersey s’étendant comme des immenses maquettes à vos pieds. Le meilleur moment pour monter est le coucher du soleil qui vous réservera un spectacle magique. Inutile de vous dire toutefois que vous ne serez pas les seuls à y avoir pensé !

Times Square, 6th, 7th Avenue
A l’endroit où Broadway rencontre la 42nd Street (l’une des rues les plus intéressantes de Midtown soit dit en passant) se trouve la place mondialement célèbre de Times Square, le carrefour du monde occidental. C’est l’épicentre touristique incontestable de New-York. Aussi détesté par les new-yorkais, pour qui le sport préféré est d’éviter d’y mettre un seul pied au cours de leur vie, qu’adulé par les visiteurs, qui semblent prendre ici toute la mesure de la folie de la ville, Times Square est certes le centre du fameux Theater District autour duquel gravitent les plus grands théâtres de Broadway mais sa renommé lui vient surtout, paradoxe américain, des publicités géantes pour les grandes multinationales du pays (avec toujours dans le lot un pub pour une destination exotique en Floride ou à Hawaii). Du célèbre quotidien New-York Times, la place n’en a plus que le nom, le siège du journal se trouve désormais un peu plus au sud-ouest sur la 8e Avenue. La faute aux années malheureuses du quartier, lorsque Times Square était synonyme de débauche, de violence et de drogue. Difficile d’imaginer aujourd’hui que ce lieu hyper-touristique fût une vraie scène de roman noir. Dans les années 1990 Times Square à subit un véritable lifting et s’est transformée en un univers sécurisé, propre et (dernière nouveauté) piéton. Malgré le côté surfait il est très facile de se laisser emporter par le tourbillon de cette place, symbole ultime de New-York, bien qu’il n’y ai rien d’autre à voir que de gigantesques magasins de chaînes (dont M&M’s World et Toy’r’Us) ouvert jusqu’à 2h du matin même le dimanche.
Au nord de Times Square, le long de la 7e Avenue (angle de la 57e rue), le Carnegie Hall est un monument new-yorkais. Cette immense structure à l’architecture classique est une salle de concert et d’opéra très célèbre. C’est le compositeur Tchaikovsky qui fût invité lors de la soirée d’ouverture. Le Lincoln Center, plus récent, à fait de l’ombre au Carnegie Hall mais son acoustique exceptionnel et sa situation lui assure toujours salle comble à chaque spectacle.
A l’est de la 7e Avenue, la 6e Avenue (logique) est surnommée “l’Avenue des Amériques”, bien qu’aucun new-yorkais ne risquerai sa réputation en appelant l’avenue ainsi et que le seul signe manifeste de ce surnom soit les quelques drapeaux de pays sud-américains que l’on trouve sur certains bâtiments (mais il faut les chercher). La 6e se distingue par sa largeur impressionnante, héritage du métro aérien (le “El” pour Elevated) qui y passait autrefois, aujourd’hui remplacé par le métro sous-terrain. A son époque le El marquait la frontière entre les quartiers chics à l’est et les zones moins respectables de l’ouest. C’est toujours le cas d’une certaine façon aujourd’hui, la 6e formant une limite entre le glamour de la 5e, de Madison et de Park Avenue et les secteurs plus populaires de Times Square et de la 8e Avenue.
Au niveau de la 6e et de la 50e rue, le Radio City Music Hall est l’équivalent américain de l’Olympia. Une salle mythique où tous les artistes rêvent de se produire un jour et quoi que ce ne soit pas la plus grande salle de New-York, pour beaucoup de musiciens c’est l’occasion de prouver qu’ils ont réussi. La façade exterieure est célèbre avec son néon coloré. L’intérieur représente le summum du chic des années 30, une période pour laquelle Big Apple est particulièrement nostalgique. A noter que l’escalier principal comporte le plus grand chandelier du monde et que les décorations originales des toilettes hommes sont désormais exposées au MoMa.

Le long de 42nd Street
La 42e rue est l’une des rues de Manhattan les plus riches en points d’intérêts. On y trouve de nombreux bâtiments publics ou privés reconnus dans tout New-York. Commençons par le bout de la rue à l’est, le long de l’East River. Passé la FDR Drive (le périph’ new-yorkais) se trouve le complexe des Nations Unies. Il faut savoir que vous n’êtes plus ici à New-York ni même aux USA mais sur un territoire international. Le complexe comprend le Secrétariat, l’Assemblée Générale et les salles de conférences indépendantes. Pour qui possède ne serait-ce qu’un infime intérêt en géopolitique c’est incontestablement l’un des sites majeurs de la ville. Il est possible de visiter une partie du complexe mais uniquement lors de tours guidés (ce qui est dans tous les cas plus intéressants). A noter que les tours dépendent bien évidement des événements en cours au moment de votre visite (l’assemblée n’étant pas accessible en cas de réunion des pays). Les expositions présentent les cadeaux des différents pays dont de nombreuses oeuvres d’art.
Quelques blocks plus loin, au croisement de Park Avenue, la stature massive du dôme de Grand Central ne manque pas d’attirer le regard des touristes comme des new-yorkais. C’est très certainement la plus belle gare de tout le pays (même si dans le pays de l’automobile et des voyages en avion le train n’occupe qu’une place secondaire). Le terminal de Grand Central est l’un des monuments emblématiques de la ville. De l’extérieur la taille de la gare est diminuée par les immenses gratte-ciels qui l’entourent mais c’est à l’intérieur que Grand Central révèle toute sa splendeur et son gigantisme. La gare est un dédale de couloirs chics ou l’on trouve de nombreuses boutiques (parfois moins difficile à trouver d’ailleurs que les quais eux-même). Le plus impressionnant est le hall central, un espace immense où se croise tout new-york, surmonté d’un ciel étoilé représentant le ciel des hivers new-yorkais. L’acoustique y est exceptionnelle et deux personnes peuvent se tenir à l’opposé tout en ayant une conversation en chuchotant. Toujours dans la gare le restaurant Oyster Bar (le bar à huîtres) est réputé comme l’un des meilleurs restaurants de la mer dans la ville.
Non loin de Grand Central, au croisement de Lexington Avenue, se dresse le building le plus célèbre de la ville après l’Empire State Building. Il s’agit bien entendu du Chrysler Building, reconnaissable à sa célèbre spirale et à son architecture singulière. C’est un vrai monument, datant des année 1930. Il fût un temps le bâtiment le plus haut du monde. A noter que s’il porte toujours le nom de la marque, la société Chrysler n’occupe plus l’immeuble. Entrez dans le hall pour apprécier les décorations.s
A l’angle de la 5e Avenue, le monument Beaux Arts qui abrite la New York Public Library est un autre site remarquable pour les amateurs d’architecture. Je vous conseil vivement d’entrer dans la library (faux ami qui signifie bibliothèque en anglais) pour en apprécier l’intérieur et l’atmosphère. C’est un lieu particulièrement connu de part ses nombreuses apparitions dans des films ou des séries.

5e Avenue, Madison Avenue, Park Avenue & le MoMa
La 5e Avenue est une avenue mythique depuis que New York City est une ville qui compte. Le simple nom de 5e Avenue, ou Fifth Ave en version originale, est synonyme de la plus grande opulence et de luxe. Quiconque se considère chic se doit de faire son shopping dans les flagships (les magasins principaux) de la 5e, l’idéal consistant à filer ensuite vers l’aéroport pour terminer la journée sur Rodeo Drive à Bervely Hills ! Evidement bon nombre des boutiques de l’avenue sont hors du champs financier d’une grande majorité de visiteurs. Cela ne doit pas occulter le fait que la 5e Avenue est aussi un haut lieu de l’architecture new-yorkaise et que c’est dans tous les cas l’une des plus belles artères de NYC et du monde.
Times Square est sans doutes dans l’oeil du cyclone mais le véritable coeur urbain de New-York pour les new-yorkais se trouve dans l’immense Rockefeller Center. Cet ensemble d’immenses buildings fût construit entre 1932 et 1940 (d’où l’aspect moderne) par John D. Rockefeller, le fils de John D. Senior. Ce dernier est le fondateur de l’ancien empire pétrolier de la Standard Oil, devenu par la suite Esso (une simple déformation des initiales de la Standard) puis ExxonMobil. On estime que John D. Rockefeller Senior est l’homme le plus riche ayant jamais vécu. Peu de personnes savent que le Rockefeller Center compte en réalité 19 immeubles (et non pas 4 comme on pourrait le penser).
Le principal building est le GE Building. C’est le plus grand de tous (le 10e de NYC) et ses proportions sont monumentales (261.000 mètres carrés). La plus grande attraction du GE Building est évidemment la plate-forme d’observation sur le toit, appelée Top of the Rock (littéralement le sommet du Rock’). J’estime que le site est moins romantique que le sommet de l’Empire State Building (qui est incomparable) mais que la vue en elle-même est meilleure notamment parcequ’elle comprend justement l’Empire State Building. La montée en ascenseur est impressionnante et la découverte de NYC à ses pieds lorsque les portes s’ouvrent est un souvenir que l’on oublie pas. Aux pieds de l’immeuble se trouve la Lower Plaza. C’est une place au milieu des buildings dont l’image la plus célèbre est celle de la patinoire qui y est installée chaque hiver aux côtés d’un immense sapin pour Noël. L’accès à la patinoire est payant mais on vous prête une paire de patin avec un petit supplément. Notez tout de même que tout NYC vous regarde et qu’il y a souvent beaucoup de monde (même si elle est paradoxalement moins bondée que la patinoire de Central Park). Sous le Rockefeller Center une vaste galerie commerciale abrite une tonne de boutiques (chaînes et indépendants). N’hésitez pas à ressortir par le hall du GE Building qui est superbe et vaut vraiment le coup d’oeil. On peut notamment y voir deux superbes peintures murales, American Progress et Time signées José Maria Sert. Le building abrite quantité de bureaux dont les plus importants sont ceux de la chaîne de télévision NBC. Les studios de la chaîne se visite en tour (18,50$) mais le mieux reste définitivement d’assister à une émission. Les deux plus renommées sont The Today Show (le matin) et l’incontournable talk-show Late Night with Jimmy Fallon. Les tickets sont gratuits et s’obtiennent à l’entrée. Les places sont très limités et généralement il n’y a plus de tickets après 8h ou 9h du matin. Le Today Show est tourné dans un studio en verre  (le 1A, l’annonce de l’émission étant d’ailleurs “From NBC News, This is Today live from studio 1A in Rockefeller Plaza) au niveau de la 49e rue, il est donc possible de se joindre à la foule qui s’agglutine derrière les vitres. Pour Jimmy Fallon c’est une autre paire de manche mais c’est une des pépites de la culture américaine qui fait souvent le buzz.
Plus au nord de l’avenue, au niveau de la 57e rue, la Trump Tower est le symbole même de l’extravagance chic de la 5e. Surtout rentrez dans le hall pour découvrir dans toute sa splendeur le côté over the top du luxe à l’américaine avec sa grande cascade, son marbre et son air parfumé. La tour comporte 230 appartements aux prix vertigineux.
A l’est de la 5e Avenue il n’y a pas de 4e Avenue (qui n’existe tout simplement pas et qui est en réalité Lexington Avenue) mais une autre avenue fameuse, Madison Avenue. Concrètement, Madison est le quartier ou réside les personnes qui font leur shopping sur la 5e. C’est donc plus où moins la même chose, avec le même type de boutique et la même clientèle mais un peu moins d’animation. Juste à l’est, Park Avenue est dans la même veine que Madison, encore un peu moins animé. C’est une succession de co-op luxueuses (les copropriétés typiques de Manhattan qui font pour certaine des sélections à l’entrée) et d’hôtels 4 étoiles. Parmi ceux-ci on trouve le très connu Waldorf Astoria Hotel, un chef d’oeuvre Art Deco. Park Avenue est coupée en deux par l’imposante et magnifique Grand Central Station mais le plus beau building de Park est incontestablement le MetLife Building (du nom des assurances MetLife) au niveau de la 45e rue.
Au dessus de tous les buildings et de toutes les boutiques, l’attraction star de ce quartier est le mondialement célèbre Museum of Modern Art, communément appelé le MoMa. Il se trouve sur West 53rd Street, entre la 5e et la 6e Avenue. C’est l’un des trois musées majeurs de NYC aux côté du Met et du musée d’histoire naturelle. Le musée d’art moderne de New York offre un collection d’art inégalée de la fin du 19e et du 20e siècle. Parmi les oeuvres phares on trouve les Demoiselles d’Avignon de Picasso, la Nuit Etoilée de Van Gogh et les plus grands travaux d’Andy Warhol. C’est vraiment un musée passionnant qui peut se visiter plusieurs fois. A noter que l’entrée est gratuite tout les vendredi de 16h à 20h mais il y a énormément de monde. En dehors de ces horaires l’entrée coûte 20$.

Downtown Manhattan, New York City, NY

New Jersey

Downtown Manhattan, le centre-ville (comprenez par là aux USA qu’il s’agit du centre des affaires où l’on trouve les bureaux), comprend les quartiers situés sous la 14e street. Le secteur compte de nombreux et impressionnants buildings, des quartiers à la mode, des rues historiques (à petite dose) et des recoins un peu délabrés. C’est l’un des lieux les plus animé et fascinant de New-York. Au sud de Manhattan, Downtown compte deux îles très célèbres pour les monuments et musées qu’elles abritent, à savoir la Statue de la Liberté et Ellis Island. Sur l’île de Manhattan à proprement dite le quartier le plus au sud est le Financial District traversée par Wall Street et où l’on trouve le quartier historique de South Street Seaport. Les emblèmes du quartier sont ses immenses buildings en verre qui forme l’image la plus connue de New-York. Au nord du Financial District les immenses batiments du Civic Center (abritant, entre autre, la mairie de New-York) marque la limite sud de l’un des quartier emblématique de la ville : Chinatown. Au milieu de cette mini-nation asiatique se trouve les quelques rues qui constituent Little Italy, autrefois un véritable quartier napolitain, aujourd’hui un lieu essentiellement fréquenté par les touristes. A l’est de Chinatown, le fameux Lower East Side (LES) est un quartier typiquement new-yorkais ou se mêlent le délabrement et les lieux à la mode. Le LES a toujours été un quartier d’immigration, accueillant de nombreuses communautés au fil de son histoire, le plus souvent dans une grande pauvreté. Pendant la plus grande partie de 20e siècle le LES fût un quartier très majoritairement juif. C’est aujourd’hui un mélange de latinos et de hipsters (les bobos new-yorkais) comme en témoigne les nombreux bars et restaurants branchés. A l’ouest de Chinatown on découvre les quartiers indissociables mais différents de TriBeCa (triangle below canal street, le triangle sous la rue Canal) et SoHo (south of houston street, au sud de la rue Houston). Ils s’agissaient initialement de secteurs industriels mais se sont aujourd’hui des quartiers résidentiels haut de gamme, très typiques là encore du paysage urbain new-yorkais avec des nombreux lofts aménagés dans d’anciens entrepôts. SoHo est également connu pour abriter des boutiques haut de gamme et pour être l’épicentre du cinéma new-yorkais d’aujourd’hui, bien que cela ne soit pas très visible pour l’oeil des touristes. A proximité, NoLita est un micro-quartier réputé pour ses nombreuses boutiques et ses restaurants à la mode. Au nord de Houston Street, Downtown prend un autre visage avec ce que les new-yorkais appellent les Villages. West Village et East Village, respectivement à l’ouest et à l’est de Broadway, possèdent deux ambiances bien différente mais qui ont en commun d’être le repaire des bobos de la ville. L’East Village est apprécié pour son animation, ses bars, ses restaurants et son atmosphère bohème chic. Le West Village est plus intello, plus traditionnel, plus riche aussi. Les deux quartiers sont des hauts lieux de sorties pour les new-yorkais. Enfin on ne peut évoquer Downtown sans parler de Ground Zero, le mémorial des attaques du 11 septembre 2001 sur les Twin Towers. La reconstruction du site est aujourd’hui en bonne voie pour accueillir un nouveau complexe de buildings futuristes qui devraient conforter Big Apple dans son rôle de centre du monde.

Statue de la liberté
Se tenant fièrement face à Manhattan dans le New York Harbor, la Statue de la Liberté,  que les new-yorkais surnomme Miss Liberty, est depuis toujours le symbole du rêve américain. Il s’agit d’une représentation allégorique de la liberté tenant un flambeau pour éclairer le monde. Comme chacun le sait, il s’agit là de l’oeuvre d’un français (cocorico !), Auguste Bartholdi. Il créa le monument à Paris entre 1874 et 1884 aidé notamment d’un certain Gustave Eiffel. La sculpture fût offerte aux USA pour célébrer la fraternité entre les français et les américains. La statue la plus célèbre du monde moderne symbolise parfaitement les liens intimes mais complexes qu’ont toujours entretenus les deux pays. Il est possible de se rendre sur l’île de Liberty Island, mais malheureusement il n’est plus possible de se rendre sur la tête de la statue depuis les attentats du 11 septembre. Cela reste néanmoins une attraction très prisée et mieux vaut prévoir de l’attente à l’embarquement du ferry. Aussi je vous conseille de faire d’abord un tour sur le Staten Island Ferry qui vous permettra de voir la statue de près et qui a de plus l’énorme avantage d’être gratuit. Vous pourrez ensuite décider si oui ou non vous souhaitez en voir plus.

Ellis Island
Juste en face de la statue, Ellis Island reste célèbre pour avoir été l’accès de l’Amérique pour près de 12 millions d’immigrants. Initialement appelée Gibbet Island par les Anglais, qui utilisaient l’île comme un bagne, Ellis Island est devenu la porte d’entrée des USA en 1892. Son rôle était principalement d’absorber le flux de migrants en provenance de l’Europe du sud et de l’est. La station d’immigration resta ouverte jusqu’en 1954 date à laquelle elle fût abandonné et commença lentement à décliner. Les immigrants qui arrivaient via Ellis Island était les passagers des classes les plus pauvres des navires. Les passagers plus riches avaient tout le loisir de se soumettre aux formalités (souvent moins draconiennes) à bord de leur cabines. La plupart des familles arrivaient affamées et sans aucunes ressources. Beaucoup se faisaient arnaquer à leur débarquement par des petits truands qui vivaient en volant les bagages des nouveaux arrivant ou bien en changeant à des taux très élevés le peu de monnaie que certain avaient pu apporter. Les familles étaient séparées dès leur arrivée sur l’île, les hommes d’un côté, les femmes et les enfants dans d’autres salles, tandis que les premiers contrôles servaient à refuser les indésirables et les infirmes. Les bateaux d’immigrants avaient pour obligation de ramener à leur port d’origine tous ceux qui ne passaient pas les contrôles. Cependant moins de 2% de la totalité des immigrants passés par Ellis Island ont été refoulé. La plupart de ceux qui étaient refusés à l’immigration tentaient de s’enfuir à la nage vers Manhattan et souvent on ne les retenait pas vraiment. Au moment de sa fermeture Ellis Island n’était plus le petit îlot de ses débuts, c’était un immense complexe avec un impressionnant bâtiment central. Aujourd’hui il s’agit du Ellis Island Immigration Museum. Ce musée est l’une des grandes attractions new-yorkaise, à plus forte raison pour les américains qui peuvent y consulter les registres pour tenter de retrouver un ancêtre qui aurait franchi ici même les portes de l’Amérique. L’exposition Treasures From Home présente des objets laissés par les immigrants. Un bon moyen de faire le lien entre l’Amérique et la vieille Europe. D’ailleurs l’attrait de la visite d’Ellis Island dépend surtout de votre intérêt historique pour ce lien.

The Financial District
Le Financial District de New-York constitue la pointe sud de l’île de Manhattan. C’est le quartier des affaires, littéralement le “quartier financier”. Comme pour beaucoup de quartiers new-yorkais vous verrez ou entendrez peut-être son nom abrégé en FiDi (Financial District). Avec ses immenses buildings symbole de puissance économique, ses foules de working boys & girls et ses canyons urbains, le Financial District est l’un des grands clichés de l’imaginaire populaire associé à NYC. Dans la pratique c’est loin d’être le quartier le plus passionnant ou le plus animé de la ville mais cela reste selon moi une étape incontournable lors d’une visite en règle de Manhattan. A éviter toutefois le weekend et particulièrement le dimanche lorsque les rues sont presque désertes. Les activités financières à New-York datent de la fin du 18e siècle mais ce n’est qu’à partir de 1817 que la bourse de New-York, le New York Stock Exchange (NYSE), s’est organisée de façon concrète. Wall Street, la rue centrale de ce microcosme, est toujours l’une des grandes institutions financières du monde et c’est incontestablement le coeur de ce quartier. Toutefois le Financial District risque de vous surprendre sur un autre point. C’est en effet l’un des lieux les plus historiques de New-York.  Ainsi l’architecture et les rues pavées du micro quartier de South Street Seaport sont l’un de mes incontournables à Big Apple. Pour résumer, d’un point de vue touristique il n’y a que quatre lieux qui peuvent vous faire venir dans le Financial District. Le premier c’est donc South Street Seaport. Le second c’est ce que l’on appel toujours Ground Zero et qui est aujourd’hui le nouveau World Trade Center. Le troisième c’est le célébrissime magasin Century 21 qui n’est pas une agence immobilière mais le temple absolu de la démarque. Le quatrième c’est Wall Street où nous allons tout de suite.

Wall Street & Environs
Soyons honnête d’emblée, Wall Street est plus un nom qu’autre chose. Il est fort probable d’ailleurs que vous n’y passiez pas plus de temps qu’il n’en faudra pour vous dire, “j’y suis allé”. Mais tout d’abord intéressons nous à ce fameux nom justement. Pourquoi Wall Street, la “rue du mur” ? La logique américaine étant implacable, il y a bel et bien eu un mur ici même construit en 1653 sur commande du gouverneur hollandais Peter Stuyvesant (probablement un mal aimé car de nombreux quartiers défavorisés de la ville portent son nom aujourd’hui). Le mur devait servir de protection contre les colons britanniques installés plus au nord. Aujourd’hui il n’y a plus aucune trace du mur et cette rue ressemble aux autres du quartier, entourée par d’immenses buildings de bureaux. Le gigantisme des constructions vous donnera sûrement le vertige (au sens propre si vous regardez en l’air) et vous comprendrez mieux d’où vient le surnom de canyon donné à certaine rue new-yorkaise. Le bâtiment le plus convoité de la rue est bien entendu la Bourse de New-York, ou New York Stock Exchange en anglais. Vous n’aurez aucun mal à remarquer le building néoclassique par la profusion de mesures de sécurités qui l’entoure. C’est vraiment dommage mais on ne peut plus assister en tant que spectateurs aux échanges qui ont lieu dans la salle des marchés et ainsi profiter de son ambiance survoltée. La seule chose qu’il est désormais possible de faire c’est de photographier la célèbre statue du taureau en cuivre, symbole de la rue. C’est un taureau car dans le jargon on dit bull market (le marché du taureau) lorsque les affaires vont bien. Au contraire on dit bear market (le marché de l’ours) lorsque la bourse s’effondre. Inutile donc de chercher une statue d’ours ! Par la même occasion inutile également de chercher la statue du taureau car celle-ci ne se trouve pas sur Wall Street mais sur Broadway au niveau de Bowling Green Park. Par dépit de ne pas pouvoir visiter la Bourse et de ne pas voir le fameux taureau (qui n’est pourtant pas loin) la plupart des touristes vont donc s’asseoir sur les marches d’un autre beau bâtiment gardé par la statue de George Washington, souvent sans remarquer ni le bâtiment ni la statue. Il s’agit du Federal Hall National Memorial. L’entrée est gratuite et c’est un musée qui relate les premiers jours du premier président du pays (Washington, of course), fascinant pour qui aime un peu l’histoire des Usa. Voilà, vous avez fait à peu près le tour de Wall Street. Pour avoir vraiment tout vu, continuez vers l’extrémité ouest de la rue (à l’angle de Broadway) jusqu’à Trinity Church. Cette église aux airs anglais a été construite en 1846 et fût ensuite pendant 50 ans rien de moins que la plus haute construction de New-York. Incroyable quand on y pense car c’était il n’y a pas si longtemps et surtout aujourd’hui Trinity Church paraît bien petite entourée par les buildings géants du quartier. Pour la petite histoire, l’église abrite la tombe de Alexander Hamilton, le premier Secrétaire du Trésor américain (qui est donc tout à fait à sa place ici). Il fût tué en duel à l’époque par Aaron Burr, alors vice-président du pays (comme quoi la politique était un métier dangereux en ce temps là !). Si je vous en parle c’est qu’Alexander Hamilton est probablement la figure que vous verrez le plus lors de votre séjour aux Usa, sans même le savoir, car il se trouve sur les billets de 10$. En descendant un peu Broadway, juste derrière  la statue du taureau (voir un peu plus haut pour la description) se trouve Bowling Green Park. Le terme de parc est présomptueux et beaucoup de passant ne remarque même pas ce petit square qui marque l’extrémité sud de la plus longue avenue de Manhattan (Broadway). Pourtant c’est ici que la meilleure affaire immobilière (ou la pire arnaque, selon le point de vue) de l’histoire à été enregistré. Peter Minuit, alors gouverneur hollandais de la colonie de New Amsterdam (le premier nom de New-York City) y acheta l’intégralité de l’île de Manhattan aux amérindiens qui y résidaient contre une poignée de babioles dont la valeur totale ne devait pas excéder les 25$. Pour le même prix il serait bien difficile aujourd’hui d’y acheter autre chose… qu’une poignée de babioles. Si le Bowling Green Park vous décois, continuez un peu vers le sud pour arriver à Battery Park, un vrai espace vert ou les office workers (les employés de bureaux) viennent déjeuner en été avec vue sur leurs buildings et sur la Statue de la Liberté.

South Street Seaport
Water, Fulton et Front Streets forment le micro-quartier historique de South Street District. Bien entendu tout ce que vous y verrez à été retravaillé et rénové (et pas qu’une fois) mais disons que pour New-York (qui ne regarde que vers l’avant) c’est tout de même une belle plongée dans le passé. C’est très clairement l’un des quartiers les plus intéressants de Manhattan, bien qu’il soit tout petit.  Initialement il s’agissait d’un secteur portuaire florissant mais lorsque le commerce s’en est allé (vers les outers borough dont Brooklyn et le Bronx) les divers entrepôts ont été abandonnés, jusqu’à la première vague de rénovations dans les années 1970. Encore quelques années en arrière on pouvait toujours visiter l’un des derniers monuments du quartier, le Fulton Fish Market, un repère notoire de la mafia et un marché aux poissons pour professionnels qui était le plus grand de New York. Il a déménagé lui aussi vers le Bronx, dans un lieu ou vous n’irez jamais (sinon fuyez, pauvres fous !). Aujourd’hui South Street Seaport est donc un quartier entièrement touristique. C’est quand même sympa car c’est le seul lieu où l’on peut se projeter grandeur nature dans la ville telle qu’elle était à ses débuts. On y trouve des boutiques, restos et bars branchés et au milieu de cette débauche bobo, la Fraunces Tavern. Ce bâtiment là, mesdames et messieurs, est le plus ancien de New York. Évidemment après toutes ces rénovations il est sûrement plus récent que beaucoup de building de Midtown, donc le sujet fait débat parmi les new-yorkais, mais une chose est sûre, on ne peut pas lui enlever son aspect historique. C’est ici en 1783 que George Washington, juste après l’indépendance américaine, fît ses adieux à ses officiers dans le but de retourner vivre une vie paisible et rurale chez lui en Virginie. Perdu ! L’homme ne deviendra pas fermier comme il l’aurait souhaité mais le premier président de la nouvelle nation. Parfois le destin vous poursuit, qu’il en soit ainsi ! Faite comme lui, non ne partez pas en Virginie, venez à la Fraunces Tavern qui est toujours… une taverne-musée où l’on peut découvrir l’histoire du lieu. Pour en savoir plus sur le quartier vous irez au South Street Seaport Museum. Si ça ne vous intéresse pas plus que ça, il y a de bonnes chances que vous vous retrouviez au Pier 17, après être passé sous la FDR, sorte de périphérique démoniaque new-yorkais où mieux vaut prier de ne jamais s’y retrouver en voiture (ni à pied, ni à vélo ni rien d’ailleurs). Le Pier 17 est un mall, un centre-commercial, enfin… ça c’est du passé. Et oui, malheureusement ce mall assez sympathique est fermé depuis l’ouragan Sandy qui a fait beaucoup de dégâts à South Street Seaport. Le quartier a été bien restauré mais Pier 17 n’y a pas survécut. Il ne rouvrira pas mais on peut toujours y apprécier de belles vues sur Brooklyn et son célèbre pont depuis les berges aménagées de l’East River.

Brooklyn Bridge
Même si fort logiquement le Brooklyn Bridge (ou pont de Brooklyn en français) vous fera sortir de Manhattan (pour vous emmener à Brooklyn vous l’aurez compris, du moins je l’espère sinon votre sens de la déduction laisse à désirer) il n’en est pas moins indissociable de Downtown ne serait-ce que parcequ’il vous offre les meilleurs vues possibles sur les buildings de ce dernier. Le pont le plus connu de New-York (et certainement l’un des plus célèbre du pays avec le Golden Gate de San Francisco) est adoré par les new-yorkais, comme jamais vous pensiez qu’il était possible d’adorer un pont. Pour les visiteurs aussi c’est un incontournable. Tenez vous le pour dit, il est possible de laisser de côté la visite de la Statue de la Liberté mais ne pas arpenter le Brooklyn Bridge est une faute de goût touristique quasi impardonnable. Aujourd’hui l’un des nombreux pont enjambant l’East River, il fût en son temps une prouesse technologique mondialement reconnue. En 1883, lorsque le pont a ouvert, il s’agissait du premier à utiliser des câbles en acier et pendant 20 ans il à été le plus grand pont suspendu du monde. Maintenant ce mode de construction est tellement répandu aux Usa que les petits américains le dessine dès la maternelle. Désormais il n’est donc ni le plus grand ni le plus innovant mais son architecture particulière et les panoramas fantastiques sur la Grosse Pomme en font une étape classique d’un séjour à New-York. Les piétons et les voitures sont séparés. Une voie surélevée en bois permet de l’arpenter à pied en oubliant la circulation intense qui défile quelques mètres en dessous. Inutile de préciser qu’il faudra oublier la balade romantique car le pont est très fréquenté tout le temps. Enfin une petite précision, le pont est assez long il faut donc prévoir au moins une heure pour faire l’aller-retour jusqu’à Brooklyn. Cela dit tant que vous y êtes il serait vraiment dommage de ne pas continuer jusqu’au quartier de Brooklyn Heights pour faire une pause avant de reprendre le pont vers Manhattan.

Civic Center
En revenant du Brooklyn Bridge vous aurez sûrement besoin d’une petite pause car c’est tout de même une belle balade. Je vous invite donc à vous asseoir dans le City Hall Park si le temps le permet. C’est un grand square à l’angle de Broadway et de Park Row. De là observez les buildings autour de vous. Si vous doutiez encore du gigantisme de New-York, n’en doutez plus, tous les bâtiments que vous voyez ici forment la mairie de la ville et ses multiples ramifications. Cela vous donne une idée de certain casse-tête administratif auquel sont confrontés les new-yorkais lorsque vous êtes au 23e étage d’un immeuble et que l’on vous dit que le bureau que vous recherchez se trouve à 3 blocks de là au 36e étage d’un autre building. Mieux vaut prévoir son après-midi de libre rien que pour la marche ! Parmi ces buildings vous n’aurez aucun mal à repérer le plus connu, remarquable à sa ligne classique et à ses décorations gothiques, le Woolworth Building. Situé au 233, Broadway, le Woolworth est immanquable pour les férus d’architecture, au moins autant que les Empire State ou Chrysler Buildings. Ce bâtiment représente singulièrement les buildings new-yorkais et pour beaucoup il en est l’essence même. Il fût construit par un commerçant, Frank Woolworth, ayant fait fortune avec ses boutiques Woolworth  Great Five Cent Store (littéralement “les super boutiques Woolworth ou tout est à 5 cents”), des sortes de “tout à 1 euro” qui n’existe plus sous leurs formes originales mais qui ont fait des milliers d’émules dans le pays. Quoiqu’il en soit il avait amassé une telle fortune en vendant des bricoles variées qu’il s’était offert ce building en espèces. D’ailleurs l’immeuble respire la passion de l’argent et je vous encourage à regarder de plus près les reliefs, notamment dans le hall si vous pouvez y accèder. Vous ne rêvez pas ils représentent bien Mr Woolworth en train de compter sa fortune en pièces jaunes. La beauté du building évoque ce paradoxe américain où l’inspiration et le sens du visuel se mêle souvent au mauvais goût. En remontant en haut du City Hall Park via Broadway, vous arrivez au Civic Center officiel, c’est à dire tout les bâtiments administratifs dont je vous parlais ci-dessus. Au centre de ce mic-mac de buildings se trouve le City Hall (au coeur du City Hall Park bien nommé), le bâtiment central de la mairie (pas facile à suivre, je sais). Il y a peu de chance que vous le visitiez mais je vous en parle plutôt pour la symbolique. Les new-yorkais adorent ce qu’ils appellent les parades. Il y en aura sûrement une lors de votre visite car il y en très régulièrement. La moindre victoire sportive, la moindre bonne nouvelle impliquant un new-yorkais donne lieu à une parade. Celles-ci sont des marches joyeuses et souvent spectaculaires qui suivent Broadway et ont toutes pour destination le City Hall depuis que l’aviateur Charles Lindbergh y a été salué en héros en 1927. Donc si une équipe sportive new-yorkaise gagne un trophée ou un match important durant votre séjour, oubliez le shopping le lendemain sur Broadway (qui risque fort d’être bloqué dans tous les cas) et rendez-vous au City Hall pour apprécier l’expérience.

Chinatown
En passant le Civic Center au nord et en vous dirigeant vers l’East River (à l’est donc) vous arrivez à Chinatown. Inutile d’être guidé pour le deviner car Chinatown n’est pas un simple quartier chinois, c’est tout simplement la Chine déguisée en New-York. La communauté chinoise a commencé son immigration à Manhattan vers le milieu du 19e siècle. La plupart de ces immigrants avaient déjà travaillé dans l’ouest du pays, principalement dans la construction de chemin de fer ou dans les mines d’or de Californie. La vie rude et le mauvais sort qui leur était réservé les poussaient à chercher une vie meilleure sur la côte est. Pour beaucoup il ne s’agissait que d’une étape avant le retour vers la Chine. Au final peu d’entre eux sont rentré au pays et beaucoup sont restés et chinatown est devenu un quartier permanent. Bienvenue dans le quartier ethnique le plus vibrant et le plus immersif de Big Apple. Un quartier dont l’extension semble ne jamais finir, à l’image de la Chine finalement. Autrefois resserré autour de Mott et Pell Streets, Chinatown empiète désormais allègrement sur Little Italy (surnommé Chinataly) et sur le Lower East Side (qui deviendra probablement un jour le Upper Chinatown). Canal, Pell, Bayard, Doyers et Bowery streets sont les artères les plus marquantes du quartier. Un communauté forte de près de 150.000 chinois se concentre dans le district, et je ne compte pas les autres (et nombreuses) communautés asiatiques qui sont venus s’y greffer au fil du temps. Vous trouverez dans le quartier pas moins de sept journaux quotidiens sans un mot d’anglais (si ce n’est “New-York”) et au moins 200 restaurants proposant toutes les spécialités de l’extrême orient. Vous n’aurez jamais fait le tour de la Chine et de l’Asie aussi rapidement qu’ici ! Toutefois ce qui caractérise singulièrement Chinatown, et le place à part dans l’infinie mosaïque des quartiers new-yorkais, c’est sa vitalité économique – sur un périmètre assez restreint se trouve des centaines d’usines de confections et des milliers de boutiques – et sa stabilité sociale. Cependant d’un point de vue touristique on ne peut pas dire qu’il y ai beaucoup de sites incontournables à Chinatown. Il s’agit plutôt d’un quartier à envisager dans son ensemble, où se plonger dans un buzz et une énergie incroyable, où se frayer un chemin parmi la foule dans les rues et ruelles (le quartier est sûr, n’hésitez pas), où acheter de tout et n’importe quoi (souvent introuvable ailleurs à NYC) et où se retrouver téléporté dans l’arrière-salle d’un restaurant digne d’une ruelle de Guangzhou ou d’une avenue de Kuala Lumpur.

Little Italy
Au nord de Canal street, le long de Mulberry street, le quartier de la petite Italie d’aujourd’hui est à des années lumières de ce qu’il était autrefois. Peuplé à l’origine au 19e siècle par un afflux gigantesque d’immigrés italiens, Little Italy n’est désormais plus qu’une petite ombre de la mère patrie. La hausse immodérée des loyers et l’expansion inexorable de Chinatown ont poussé de nombreuse famille à quitter le quartier, principalement vers Belmont dans le Bronx. Paradoxalement avant qu’il ne devienne une parodie de lui même on voyait Little Italy d’un mauvais oeil à Manhattan. Maintenant qu’il est presque un parc d’attraction les touristes s’y rendent en masse. Une chose ne change pas, les new-yorkais n’y vont toujours pas car pour eux le quartier est passé de peu fréquentable à piège à touriste, à l’instar de Times Square. Malgré tout je vous avoue que j’aime bien cette rue. Sous la profusion de drapeaux italiens on y trouve quelques bonnes adresses, d’authentiques épiceries et du café fort, le tout dans une ambiance italo-new-yorkaise clichée. Bien sûr la plupart des restaurants sont trop touristiques et ne sont pas bon marchés mais si vous ne pouvez pas ou ne voulez pas vous rendre dans le Bronx à Belmont (et je pense effectivement que vous ne pouvez pas et que vous ne voulez pas non plus) alors Little Italy mérite un petit détour ne serait-ce que pour voir. Si vous êtes à NYC au mois de septembre, vous pourrez assister à la Festa di San Gennaro, une grande fête souvent agitée où tout les italiens de la ville converge vers leur ancien quartier pour célébrer le saint patron de Naples et manger toutes les spécialités de leur pays sur un immense marché en plein air.

NoLiTa
Littéralement North of Little Italy (au nord de Little Italy), NoLita s’étend autour de Houston street entre Bowery et Lafayette street. A l’origine il s’agissait d’un quartier italien comme son grand frère au sud. Désormais les italiens sont presque tous partis mais à l’inverse de Little Italy, NoLita à choisi de se reconvertir dans ce qui marche le mieux à NYC, le mouvement hipster. C’est donc maintenant un petit quartier très branché (et sympathique) ou l’on trouve de nombreuses boutiques fashion, des restaurants hype, des cafés cool et plusieurs librairies, le tout dans de beaux immeubles en briques rouges à l’architecture typiquement new-yorkaise. Je vous conseil d’y faire un tour.

SoHo
Entre SoHo et NoLita (je ne vous avais pas menti en vous disant que les new-yorkais adorent les petits noms pour leurs quartiers) il n’y a qu’un pas, parfois c’est même un doux mélange. On ne sait pas trop quand commence SoHo et où fini NoLita, à vrai dire cela n’a pas grande importance car les deux sont le royaume incontesté des hipsters, les bobos new-yorkais. Depuis le début des années 1980, SoHo, South of Houston, littéralement le quartier au sud de la rue Houston, est un monde peuplé de galeries, de boutiques chics ou moins chics mais à la mode, de bars cosmopolites et de tout ce que Nyc compte comme faune branché et fashion (ou qui aimerai l’être tout du moins). Cela n’a pas toujours été le cas. Au début du 20e siècle, SoHo était un no-man’s land d’entrepôts et d’ateliers, peu fréquentable. Comme toujours à Big Apple c’est l’embourgeoisement d’un autre quartier (en l’occurence la montée des loyers à Greenwich Village) qui a favorisé le développement de SoHo. Les artistes sont venus s’y installés, poussé par les prix abordables de superbes loft typiquement new-yorkais. SoHo est devenu à la mode et ses nouveaux habitants ont déployé moult talent pour protéger leur nouveau home sweet home. A tel point que le quartier fût déclaré lieu historique, essentiellement pour la beauté de son architecture, mélange de briques et de fer forgé, un grand classique de Nyc qui vaut assurément le détour. Alors qu’en est-il aujourd’hui ? Et bien SoHo est toujours un quartier très commerçant et animé, toujours branché (mais pas trop), et toujours intéressant. C’est devenu l’un des grands secteurs touristiques de Lower Manhattan et un hot spot pour les restaurants et le shopping. Outre l’activité quotidienne et l’attrait de son architecture, vous pouvez également visiter à SoHo le New Museum of Contemporary Art (sur Broadway, entre Houston et Prince Street) qui est l’anti-chambre du MoMa. Concrètement vous y trouverez les oeuvres d’artistes qui seront peut-être demain les grands noms de l’art contemporain.

Tribeca
A l’inverse du quartier de SoHo voisin, TriBeCa n’est pas un secteur très touristique et ce n’est pas non plus un quartier très animé. Pourtant il est relativement connu des visiteurs, surtout de par les efforts immodérés de son plus célèbre résident pour le hisser au rang des quartiers qui compte dans la grosse pomme. Il s’agit bien sûr de Robert De Niro qui, en plus d’habiter le coin, y a installé sa société de production et ouvert un restaurant. Pour les fans ou les curieux il s’agit du TriBeCa Grill (au 375 Greenwich Street). Il est possible de voir l’acteur dans son restaurant mais c’est loin d’être une garantie. Revenons à TriBeCa. Prononcé “traille – becka”, le quartier est l’amalgame de Triangle Below Canal, qui signifie le triangle sous Canal Street. En réalité c’est plutôt un rectangle entouré par Canal et Chambers Street, Broadway et l’Hudson river. Quel que soit sa forme, le quartier était autrefois (un mot qui à NYC désigne toute la période industrielle de la ville) un secteur de vente en gros de vêtements. C’est aujourd’hui le lieu de résidence de nombreux artistes déçus ou déchus (ou les deux) de SoHo. Le quartier est pourtant au moins aussi cher que son grand voisin, d’autant que les surfaces habitables sont souvent vastes, s’agissant la plupart du temps d’anciens immeubles industriels. Si vous ne comptez pas investir, d’un point de vue purement touristique il n’y a pas vraiment grand chose à voir à TriBeCa mais le quartier compte quelques restaurants et bars réputés et s’y balader est loin d’être désagréable.

East Village
L’East Village est le quartier des initiés à Manhattan. Généralement les touristes lambda ne s’y aventurent pas car le secteur est mal desservi par le métro. Selon moi c’est fort dommage. Comme pas mal de quartier new-yorkais, l’East Village est né sur les marges. Il se différencie vraiment de son cousin de l’ouest (Greenwich Village), autant dans son ambiance que dans sa physionomie. Vous n’aurez aucun mal à percevoir l’aspect un peu plus rugueux de ce côté-ci de Broadway (la célèbre avenue marque la limite entre les quartiers West et East de Manhattan). Autrefois, tout comme le Lower East Side adjacent, l’East Village était un refuge pour les immigrants et le quartier de la classe ouvrière. Accueillant les non-conformistes de tous bords, il fût un temps le repère de ce que l’on appel la Beat Generation dont le fer de lance était Jack Kerouac, l’auteur de “Sur la route”. Ce mouvement littéraire et artistique désabusé et avide de liberté existe toujours dans le quartier, au moins dans l’esprit, Un peu plus tard l’East Village à de nouveau révélé son visage provocateur en inventant le punk-rock dans un club tout petit et insolent, le CBGB. Le groupe emblématique du quartier reste les célèbres et déjantés The Ramones.
Pour information le CBGB (sur Bowery street) existe toujours et se dédie toujours au bruyant punk-rock mais son heure de gloire est clairement derrière lui et l’ambiance risque de vous décevoir.
L’East Village s’organisait à ses débuts autour de Astor Place. Dans les années 1830 c’était le quartier le plus huppé de tout New-York et notamment Lafayette Street. Bien qu’elle ne soit plus aujourd’hui qu’une avenue lambda et pas forcément passionnante, Lafayette Street abritait à l’époque les demeures des grandes richesses de la ville, notamment John Jacob Astor. Ce business man peu scrupuleux n’était pas vraiment apprécié. Pour comprendre d’où lui venait sa mauvaise réputation et sa fortune, rendez-vous dans la station de métro Astor Place. Sur le quai les décorations évoquent le créneau de l’homme d’affaire : la fourrure de castor.
Désormais le centre névralgique de l’East Village s’est déplacé, fort logiquement, vers l’est et principalement le long de la 8e rue appelée St Mark’s Place. C’est l’une des rues les plus sympathiques de Manhattan, sorte de petit village au coeur de Big Apple. Les boutiques anarchistes, les clubs louches et les personnages rebels du début de l’East Village ont laissé place à une version beaucoup plus grand public de l’affaire avec des chaînes de cafés cozy et des magasins fashion mais la sauce prend toujours. C’est certainement l’un des meilleurs recoin de la ville pour ce qui est du choix des restaurants.
Si vous allez jusqu’au bout de St Mark’s Place vous arriverez à Tompkins Square Park, un square public qui marque le commencement d’un secteur de l’East Village que l’on appel Alphabet City. On donne ce nom à ce quartier car ici les avenues n’ont plus des numéros mais des lettres, A, B, C et D. C’est un lieu en plein chamboulement, les boutiques design, les restaurants japonais, les cafés et les magasins de musique ont trouvé leur place sur l’Avenue A (et certaine commencent à ouvrir jusque sur l’Avenue B), mais pour les new-yorkais l’évocation d’Alphabet City est encore synonyme de gangs, drogues et ghetto. En effet le quartier à longtemps été considéré comme l’un des plus dangereux et malfamé de la ville. Je peux affirmer que désormais l’Avenue A fait partie intégrante de l’East Village. Toutefois je peux également vous dire qu’il doit y avoir aussi peu de touriste qui arpente l’Avenue D à Manhattan que les rues de Kaboul. Alphabet City à réellement changé et continue sa mutation mais malgré tout si vous y aller n’oubliez pas l’adage new-yorkais suivant : “Avenue A, you’re all right, Avenue B, you’re brave, Avenue C, you’re crazy, Avenue D, you’re dead.” (Avenue A, tout va bien. Avenue B, vous êtes courageux. Avenue C, vous êtes fou. Avenue D, vous êtes mort.) Tout un programme.

Greenwich (West) Village
Pour beaucoup de visiteurs, Greenwich Village (ou simplement Le Village comme on l’appel souvent) est le quartier le plus apprécié de New-York, bien qu’il est perdu son indépendance radicale il y a bien longtemps maintenant. Malgré la prise de pouvoir des hipsters qui sont ici chez eux, l’image bohème du village persiste toujours (particulièrement pour les non new-yorkais) et le quartier compte toujours plusieurs points d’intérêts qui attire les foules, une vie sociale et nocturne très riche, la plus grande concentration de restaurant de Manhattan, de nombreux bars et boutiques et l’architecture typiquement new-yorkaise popularisée par les séries Friends ou Sex & the City. Au commencement, Greenwich Village était un peu la campagne new-yorkaise. On venait ici pour se reposer du rythme déjà effréné de la ville qui s’étendait alors autour de South Street Seaport au sud de Manhattan. Je vous l’accorde le sens du dépaysement était limité mais c’était pratique. Durant l’épidémie de fièvre jaune qui sévit à NYC en 1822, Greenwich Village est le seul refuge sûr, isolé des rues infectés de Downtown. Ce n’est qu’au début du 20e siècle que le Village prend son tournant bohème. Les artistes sont attirés par l’architecture des townhouse (maisons de ville), par les faibles loyers et l’ambiance libertaire qui y règne. A l’époque de la Prohibition (entre 1920 et 1933, durant laquelle la vente et la consommation d’alcool ont été interdite aux USA) les speakeasies (bar et club clandestin où l’on trouvait de l’alcool) ont fleuries ici plus qu’ailleurs. Cet aspect clandestin et frondeur à largement perduré jusque dans les années 50. Le Village fût une scène novatrice pour l’ensemble de la ville et même du pays, avec de nombreux journaux et magazines indépendants qui s’y sont crées, des fêtes sensationnelles à l’aube du mouvement hippie, des cafés, des clubs et des théâtres off-broadway qui ont définis la contre-culture américaine.
Le coeur véritable de Greenwich Village est Washington Square Park. Ce n’est pas vraiment le plus beau parc de NYC (Central Park détient incontestablement ce titre, et pour cause) mais c’est l’un des plus connu avec comme emblème l’Arc de Triomphe construit en 1892. Le square est surtout intéressant considéré qu’il est la place centrale de NYU, l’université de New-York. Beaucoup des bâtiments qui entourent Washington Square font partie de l’université et dès que le climat le permet le parc est investi par la foule étudiante, par des performances de rues, des joueurs d’échecs, des stands de t-shirts originaux, des fans de football (US of course), des musiciens, le tout dans un joyeux désordre.
En empruntant n’importe quelle rue vers l’ouest depuis le square vous déboucherez forcement sur Bleecker Street (à un moment ou un autre car l’orientation dans le village est assez confuse et quoi qu’il arrive vous allez vous perdre, désolé !). Bleecker est une rue célèbre de New-York, au même titre que Wall Street ou Madisson Avenue, et c’est l’artère principale de Greenwich Village. Elle est remplie de bars, de cafés, de boutiques, de restaurants et de monde ! C’est néanmoins une très belle rue. Pour les amateurs d’architecture et pour découvrir le côté résidentiel très recherché du Village, rendez-vous un peu plus loin sur Bedford ou encore Grove Street. Les amateurs de séries Tv américaines trouveront ici de nombreux sites de tournages voire de vraie adresse comme Magnolia’s Bakery (une super pâtisserie de cupcakes rendues très populaire par la série Sex & The City).

Lower East Side
Situé sous l’East Village, au sud de la partie est de Houston Street, le Lower East Side (souvent abriévé en LES) est un quartier emblématique du melting-pot que constitue New-York. Son histoire débute à la fin du 19e siècle, à l’époque en tant que bidonville insalubre pour des centaines de milliers d’immigrants juifs. Depuis la physionomie du quartier à largement évoluée avec les vagues d’immigrations chinoises et latines, elles-même suivies par le récent engouement du LES auprès des étudiants, des artistes et des hipsters de tous poils. Le bidonville des débuts est aujourd’hui un quartier à la mode, peuplé de restaurant, de brunch archi-courus (il existe un brunch auquel je n’ai jamais eu l’occasion d’aller car la foule est toujours trop importante !) et de boutiques fashion. Le noyau de ce “nouveau” LES gravite essentiellement autour de Clinton Street. Outre pour ses brunch du week-end et pour le fameux deli’s Katz’ (une instution new-yorkaise, lieu emblématique du film “Quand Harry rencontre Sally”), le Lower East Side attire également pour ses possibilités de shopping. Héritage de ses jeunes années, on trouve toujours à peu près tout (et de plus en plus de n’importe quoi) dans le quartier à des prix toujours plus attractifs (tout est relatif cependant) que dans le reste de Nyc (hormis Chinatown et les faubourgs du Queens). A condition de venir au bon moment cependant car parfois le quartier est inexplicablement un peu désert… Le dimanche matin, un grand marché prend place le long d’Orchard Street. Les initiés ne le manquerai pour rien au monde. Une mise en garde toutefois, certaine rue du sud-est et des abords d’Alphabet City reste peu engageantes et vous n’aurez probablement pas trop envie d’y flâner.