Staten Island, New York City, NY

New Jersey

Staten Island est le moins connu des 5 boroughs (quartiers) de New York. À vrai dire bon nombre de visiteurs ne se doute pas de son existence et vous seriez surpris de savoir que certain new yorkais non plus ! Il faut dire que Staten Island est bien différent du reste de la ville. Moins frénetique, plus résidentiel, plus conservateur et moins métissé, le borough apparaît plutôt comme une ville du New Jersey que comme un quartier de NYC.
Il faut dire que jusqu’en 1964 Staten Island était isolé du reste de la ville. Pour s’y rendre il n’y avait pas d’autre choix que de prendre le bateau ou bien de faire un immense détour en traversant l’état du New Jersey. Se rendre à Manhattan tenait plutôt du périple et il était alors bien compliqué d’y travailler. L’ouverture du pont Verrazano Narrows Bridge vers Brooklyn et la mise en place d’un service gratuit et très régulier de ferries vers Manhattan ont permi de désenclaver le borough. Les habitants de Brooklyn à la recherche d’espace, de verdure et de prix abordable dans l’immobilier ont rapidement afflué sur Staten pour y posséder leur maison et leur jardin.
« Suburbia », ce terme américain qui désigne les immenses banlieues quadrillées du pays, décrit parfaitement le Staten Island d’aujourd’hui dont la physionomie est parfaitement opposée à la claustrophobie et aux buildings de Manhattan. A Staten Island pas de trace non plus du mouvement hipster qui s’est emparé de NYC. On y trouve bien des coffee shops, des restaurants et des boutiques soignées mais tout cela reste une affaire locale et personne ne veut se la jouer branché. Paradoxalement le rapprochement du quartier avec les autres boroughs de la ville a ravivé la volonté de certains habitants de se séparer pour de bon de New York City. Ces velleités « indépendantistes » sont cependant bien peu probables pour de multiples raisons.

Si vous n’êtes à New York que pour quelques jours il y a peu de chance que vous ne veniez à Staten Island et même pour des visiteurs plus réguliers le seul contact avec le borough est la gare du Staten Island Ferry. Il s’agit, de loin, de son attraction majeure. Le ferry est toujours le moyen le plus rapide (et certainement le seul valable vu les embouteillages dans la ville) de rejoindre Staten Island depuis Manhattan. Il part de Battery Park à Downtown Manhattan (depuis un terminal très moderne et bien équipé) et débarque au nord-ouest de Staten Island (dans un terminal beaucoup moins classe). On compte un bateau toute les 15 minutes en heure de pointe, un toute les 30 minutes en dehors puis un toute les heures pendant la nuit. Le weekend il y a un peu moins de rotation. L’intérêt du ferry est qu’il est entièrement gratuit pour tout le monde et qu’il offre durant ses 25 minutes de croisière des vues fantastiques sur les buildings de Manhattan et sur la Statue de la Liberté.

Une fois sur l’île ceux qui souhaitent explorer le borough plus en détails devront emprunter les bus. Deux sites méritent largement la visite, il s’agit du Jacques Marchais Center of Tibetan Art et la ville historique de Richmond. Les deux sites sont assez proches l’un de l’autre et accessibles via le bus S74. Richmond mérite plus d’attention que le musée tibétain mais pour ceux qui ont fait l’effort de venir jusqu’ici autant visiter les deux.
Le Jacques Marchais Center of Tibetan Art se trouve au 338 Lighthouse Avenue. Il n’est ouvert que l’après-midi (13h – 17h) du jeudi au dimanche et l’entrée coûte 6$. Le bus S74 s’arrete à Lighthouse Avenue puis il faut marcher environ 15 minutes. Le nom de Jacques Marchais peut sembler étonnant pour un musée d’art tibétain à New York. En fait il s’agissait du nom d’emprunt de la vendeuse d’art Jacqueline Kleber. Elle pensait que les affaires marcheraient mieux avec un nom français et, plus étonnament, avec un nom masculin. Quoi qu’il en soit dans les années 1920 et 1930 elle amassa la plus grande collection d’art tibétain en dehors du Tibet. Elle regroupa cette collection dans un temple bouddhiste sur une colinne à Staten Island. Je vous l’accorde, c’était une personne aux idées peu communes ! Un cadre original donc qui abrite une collection assez petite et facilement accessible. On peut y voir des costumes, des décorations tibétaines, des instruments de musique, des bronzes et bien sur des Bouddhas.
Si vous n’êtes pas fana de l’art tibétain, ce que je peux comprendre, le musée ne sera qu’une distraction originale sur la route de la Historic Richmond Town. Fondée en 1695, Richmond est aujourd’hui une « vraie reproduction » historique d’un village. Il n’y a que du vrai mais certaines constructions ont été déplacé de leur emplacement originel à Staten Island pour être remontées ici. On peut ainsi découvrir 15 batiments anciens que l’on peut visiter (avec un audio tour). Parmi ceux-ci la Voorlezer’s House qui fût la plus ancienne école primaire du pays. Des acteurs en costumes mettent en scène la vie quotidienne dans les anées 1850. La plongée historique est plutôt bien faite et l’effet est assez pittoresque, tout ça à quelques miles à peine de Wall Street. Richmond est ouvert du mercredi au dimanche de 13h à 17h (vous comprendrez donc qu’il est inutile de venir à Staten Island le matin !) et l’entrée est à 8$. L’arret du bus S74 le plus proche est St. Patrick’s Place.

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