Lancaster County, le Pays Amish, Pennsylvanie

Lancaster County, Amish, Pennsylvanie

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Très certainement l’une des régions rurales les plus visitées du pays, le comté de Lancaster se trouve à 50 miles (75 km) environ à l’ouest de Philadelphie. Il s’étend sur une distance de près de 45 miles (soit 65 kilomètres) entre Churchtown à l’est et la rivière Susquehanna à l’ouest. Dans le passé, la petite ville assoupie de Lancaster City (population 60.000), 15 kilomètres à l’est de la rivière, fût la capitale de la nation. Une heure de gloire véritablement éphémère puisque cela n’a duré… qu’un seul jour, en septembre 1777. Ce n’est évidemment pas ça qui fait du comté de la ville un site remarquable aujourd’hui mais plutôt ses habitants. En effet se regroupe ici un ensemble de communautés religieuses et agricoles, connues sous le nom des Pennsylvania Dutch.

Ce terme signifie littéralement les « hollandais de Pennsylvanie ». Un nom tout à fait erroné puisque ces communautés n’ont rien à voir avec la Hollande mais il s’agit en réalité d’une déformation du mot Deutsch qui signifie Allemand. L’origine de ces communautés remonte au 16e siècle où un mouvement appelé les Anabaptistes fût fondé par un certain Menno Simons dans ce qui est aujourd’hui la Suisse. Son interprétation littérale de la Bible, sans aucun égard pour les religions existantes, conduisit le mouvement vers la persécution (un grand classique de l’époque) et c’est donc ici que les Anabaptistes croisent la route d’un certain William Penn. En effet, comme nous l’avons vu, Mr Penn prenait très à cœur le principe fondateur de sa nouvelle colonie, la liberté individuelle et religieuse. Dans les années 1720 il invita donc fort logiquement les Anabaptistes à venir s’installer en Pennsylvanie et plus particulièrement dans la région de Lancaster.

Aujourd’hui les Anabaptistes se sont dissociés en une vingtaine d’ordres différents. Le plus célèbre et le plus ancien est l’ordre des Amish. Les Amish sont les habitants les plus connus du Lancaster County, notamment car leur culture a inspiré bon nombre de films et de livres populaires aux Usa. Il faut noter que les Amish avaient déjà fait scission de l’ordre originel des Anabaptistes et de Menno Simons dès la fin du 17e siècle et donc bien avant de venir s’installer en Amérique. C’est l’ordre le plus strict, régi par une série de règle qui ne repose sur aucun écrit mais uniquement sur une transmission culturelle. Les hommes portent un large chapeau et la barbe (mais pas de moustache, considérée comme un signe militaire). Les femmes arborent un bonnet et des tabliers très sobres (le plus simples possibles, sans effets de mode comme… des boutons). Hommes et femmes s’habillent de façon très modeste. Les Amish refusent l’utilisation de l’électricité, en dehors de quelques générateurs pour faire fonctionner leurs fermes, et d’une façon générale toute forme de modernité. Ils se déplacent sur les routes du comté dans des attelages en bois tirés par des chevaux. En dépit de leur isolement et de leur mode de vie, les Amish ne sont pas totalement en dehors de la société américaine et dans la pratique ils sont en fait beaucoup moins isolés que bon nombre de paysans de l’Europe. Ils sont secrets mais ne refusent pas le contact avec les personnes extérieures à leur ordre et s’avèrent même le plus souvent assez accueillant. Il convient toutefois de respecter quelques règles comme celui de ne pas les prendre en photo car les « images » sont contraires à leurs croyances. Aux côtés des Amish on trouve les Mennonites (qui est plus ou moins la continuité de l’ordre originel des Anabaptistes et de Menno Simons), plus libéraux, et les Luthériens considéré également comme plus libéraux. Pour l’œil inexpérimenté il n’est pas toujours facile de reconnaître qui est qui (si ce n’est que les Luthériens tracent des signes colorés sur leurs fermes).

Aux Usa et dans le reste du monde c’est le succès hollywoodien « Witness », film avec Harrison Ford, qui a popularisé les Amish. Toutefois le Lancaster County était déjà un haut lieu touristique dans le pays avant la sortie du film. Malgré sa fréquentation le comté a conservé son cadre naturel fait de petites colines et de campagnes souriantes. Un peu partout s’étendent des exploitations agricoles fertiles et sur le bord des routes de petits magasins d’artisanat ou de produits maisons (confitures, tartes). Des écoles rurales, des fermes richement fleuries et d’une façon générale la vie locale sortie tout droit de la Petite Maison dans la Prairie donne au comté de Lancaster une façade très idyllique.

Une façade et un paysage qu’il convient d’apprécier à sa juste valeur. Soyez averti, ceux qui voudront explorer et découvrir plus en profondeur les cultures locales risquent d’être parfois déçus. En effet, le succès touristique du Pennsylvania Dutch County est tel que nombre de communauté ont cédé à la tentation capitaliste (nous sommes en Amérique rappelons-le) en monnayant leur mode de vie. Ne soyez pas surpris de voir que l’on vous demande une « donation » pour prendre une photo, monter dans une carriole en bois ou assister à un morceau de vie « locale ». Sans avoir perdu en charme le Lancaster County n’est certainement plus aussi authentique qu’il a pu l’être. Les communautés les plus strictes ont depuis longtemps déménagés vers des régions moins fréquentées, en Indiana ou dans l’Iowa. Il n’empêche qu’il est inutile de foncer tout droit vers ses lieux plus authentiques car vous n’y trouverez que des portes closes.

Visiter le Lancaster County

Tout d’abord il faut s’y rendre. Pour cela le mieux est évidemment de posséder une voiture. On peut accéder au Lancaster County via l’autoroute payante Pennsylvania Turnpike ou via la route US-30 qui est beaucoup plus scénique. Les trains de la compagnie Amtrak (trains longues distances) desservent la gare de la ville de Lancaster mais bon une fois sur place pour se déplacer il vous faudra… une voiture. De toutes façons aux Usa vous aurez beau prendre le problème par tous les bouts, vous en reviendrez toujours à la même conclusion : il faut une voiture. Le Pennsylvania Dutch Convention and VIsitors Bureau (l’office du tourisme donc) se trouve sur la route US-30. C’est une bonne source d’information sur la région et ses particularités ainsi que sur les hébergements. Toujours sur la route US-30 le Mennonite Information Center n’est pas vraiment un office du tourisme mais plutôt un centre d’accueil pour les touristes à la découverte de la communauté Mennonite. Pas très utile dans l’absolu si ce n’est pour organiser une nuit dans une famille Mennonite de la région. Il faut les contacter à l’avance pour organiser cette expérience. Sachez toutefois que tout ceci est bien rodé et que cela revient plus à passer une nuit dans un B&B traditionnel qu’autre chose.

Ensuite il faut trouver un hébergement, et ce n’est pas toujours facile car le Lancaster County est pris d’assaut à certaine période de l’année. Il n’est pas forcément nécessaire de passer une nuit dans la région mais cela vous permettra de prendre plus de temps sur les petites routes et surtout de profiter d’un bon hôtel ou B&B. Les gîtes ruraux sont également nombreux, chez des Amish ou autres. Il faut se renseigner à l’office du tourisme officiel pour obtenir la liste. Comme bonne adresse je peux vous conseiller le Village Inn and Suites. C’est un B&B chic et traditionnel, bien confortable et très bien situé en pays Amish dans le village au nom rigolo de Bird In Hand (l’oiseau dans la main).

En parlant de noms marrants, vous découvrirez rapidement que c’est un peu une spécialité locale. Dans un pays où les noms sont très génériques, le Lancaster County compte au moins deux curiosités, à savoir les villes de Bird In Hand et surtout d’Intercourse. En anglais Intercourse signifie littéralement « relation sexuelle ». Vous vous en doutez, les américains, qui ne perdent pas une miette de marketing, ont donc inventé tous les souvenirs possibles dans cette ville et surtout nombreuses cartes postales avec tous les jeux de mots imaginables. Dans l’absolu le nom de la ville est on ne peut plus bateau, car elle se trouve tout simplement au croisement de deux grandes routes. Sachez en outre que vous pourrez également vous rendre à Strasburg et même y emprunter un vieux train à vapeur dont la destination n’est autre que Paradise (le Paradis). Ce dernier village n’est toutefois pas aussi riche en plaisirs célestes que son nom pourrait le laisser croire !

Pour explorer le Lancaster County, rien ne vaut d’emprunter les petites routes un peu au hasard. Les tours guidés et les différents musées présentent la région sous un angle historique et permettent d’avoir une bonne approche culturelle mais généralement ils ne reflètent pas la réalité de la vie Amish mais plutôt la vie Amish telle qu’elle est perçue par le reste des américains. Evidement le mot Amish est utilisé à toutes les sauces et le folklore est largement exploité sous tous ses angles mais le Lancaster County possède ceci d’exceptionnel (surtout aux Usa) qu’il ne s’agit pas d’un musée et pour s’en rendre compte il faut se balader au milieu des ruisseaux, le long des champs de tabac, au cœur de cette douce campagne qui semble vivre très loin de la folie des grandes agglomérations américaines. Notez toutefois que rien ne vous garantit lors d’un séjour en pays Amish de découvrir véritablement les Amish. Il s’agit d’une population d’authentiques fermiers et producteurs agricoles (pour la plupart) et la majorité ne prête pas tellement attention aux touristes (à l’image finalement de nos bonnes vieilles campagnes). Le dimanche vous pourrez y voir des rassemblements devant certaines fermes. Il s’agit d’un rituel qui consiste à se rassembler pour socialiser entre familles. Le dimanche toujours est aussi le jour de la messe (qui est dite en vieil allemand, ou Haut Allemand) mais inutile de penser y participer comme pour un gospel de Harlem.

En ce qui concerne les musées il n’y en a aucun qui soit véritablement incontournable mais ils permettent de découvrir les cultures locales et l’histoire de la région. L’Ephrata Cloister (situé à Ephrata, logique, entrée payante) sur la route US-272 est une reproduction d’un cloître d’immigrés allemands protestants du 18e siècle qui avait notamment la particularité d’être une sorte de maison d’édition de la première heure. Une tradition qui perdure toujours ! Un peu plus au sud, à proximité de Lancaster City, le Landis Valley Museum (Kissel Hill Road, entrée payante) est un écomusée historique qui reproduit la vie rurale des communautés locales. Egalement des démonstrations d’artisanats comme souvent dans ce genre de musées.

Manger dans le Lancaster County

La nourriture est l’un des grands plaisirs du Dutch County. Elle est (le plus souvent) bonne, (toujours) d’inspiration allemande et surtout servi généralement en quantité (absolument) gigantesque. Les Amish ne possèdent pas de restaurants, ce qui serait contraire à leur style de vie (sans électricité par exemple). En revanche ils installent régulièrement des stands sur le bord des routes du comté devant leur ferme pour vendre leurs produits (confitures, tartes, pains…). Comme il y a plus de 5000 fermes dans la région, vous aurez de quoi découvrir la production locale ! L’une des spécialités du coin sont les immenses restaurants à volonté qui se trouvent sur les routes US-30 et US-340. De loin ils n’ont pas l’air très authentique. De près, ils ressemblent même carrément à de bons attrapes touristes avec leurs décorations rustiques en carton-pâte et leurs employés costumés. Toutefois dans la pratique ce n’est pas si mal. La nourriture y est bonne et les prix très doux. On s’installe à de grandes tables communes et on attend que défile des montagnes de nourriture dans notre assiette (poulet frit, saucisses, fromage, maïs, jambon fumé…) jusqu’à ne plus pouvoir rien avaler ni même se déplacer. Le tout est fréquenté exclusivement par des touristes (il faut dire que les locaux ne vont pas au restaurant) et il est inutile d’espérer trouver une porte ouverte après 20h ! Lancaster City, bien qu’elle soit la ville principale de la région avec ses petits buildings n’est pas beaucoup mieux lotie donc il est inutile d’espérer y trouver des horaires plus larges (en dehors de quelques diners). En pays Amish l’électricité n’est pas commune et la vie s’adapte au rythme du soleil.

Philadelphie, Pennsylvanie

Philadelphie

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Population : 1.553.165 (agglomération : 5.441.567)

La première capitale de la nation américaine fût fondée en 1682 par William Penn Junior (dont je vous invite à lire l’histoire dans l’introduction consacrée à l’état de Pennsylvanie). Véritable utopie, la ville de Philadelphie constitue à bien des égards la base de la société urbaine américaine. Cela se retrouve dans son plan en damier, un modèle qui servira par la suite pour toutes les villes du pays. L’idée fondatrice de Philly (le petit surnom de la métropole) fut de faire une ville à la campagne. Bien que la cité soit désormais une grande ville, économiquement et culturellement très animée, il est vrai que la ville garde un côté aéré assez marqué. A quelques blocs des grattes ciels de Downtown se trouvent les ruelles calmes, presque provinciales, de la vieille ville et l’immense parc de Fairmont Park qui permet d’oublier l’agitation des avenues du centre.

Ce sont les Quakers (pratiquant d’une religion issue d’une scission de l’église Anglicane) qui ont fondé la ville, sous l’égide de William Penn. Très rapidement la ville a prospéré grâce au commerce et aux échanges et dès la moitié du 18e siècle elle était devenue la deuxième ville de l’Empire Britannique. Evidemment la domination britannique ne devait pas durer et avec la puissance économique les idées révolutionnaires (et indépendantistes) n’ont pas tardé à prendre de l’ampleur. Pendant le Guerre d’Indépendance la ville fut choisie pour être la capitale du pays en devenir, puis du pays tout court dès 1800 (tandis que Washington DC était en construction, car Philly bien que légitimement la ville la plus importante des Usa n’avait pas pour vocation à rester la capitale). C’est ici que la Déclaration d’Indépendance fut écrite, signée puis déclamée au peuple américain le 4 juillet 1776 (fête nationale américaine). Dix ans plus tard la Constitution américaine fut également écrite et votée dans un bâtiment de Philadelphie. Pour couronner son palmarès historique incontournable, la ville a aussi été un haut lieu des arts, des sciences et de la politique américaine avec la présence de personnalités marquantes dont le plus célébré ici est certainement Benjamin Franklin.

Le nom de Philadelphie se traduit littéralement du grec par « la ville de l’amour fraternel ». Tout un programme qui met en évidence la vocation de terre des libertés (surtout religieuses) voulu par son fondateur William Penn. La ville est toujours restée l’une des plus métissées du pays avec de larges communautés d’Irlandais, d’Italiens, d’Asiatiques et bien sûr une grande population Afro-Américaine. La plupart des habitants Afro-Américains de la cité sont les descendants des immigrants (dont de très nombreux esclaves) venus du sud du pays après (ou pendant) la Guerre Civile lorsque Philadelphie (comme d’autres villes du nord telles que Chicago ou Detroit) était perçu comme un havre de tolérance. Une idée reçue qui ne s’est pas forcément révélée tout à fait exacte mais néanmoins la ville fut la première du pays à élire un maire noir et on y trouve ce qui est probablement le plus grand musée consacré à la culture et à l’histoire de la population noire aux USA. Dans un autre registre et pour revenir sur l’idée de tolérance religieuse totale à Philadelphie, la ville abrite toujours une vaste communauté de Quakers dont elle est en quelque sorte la capitale. La Société des Amis (le nom de la religion des Quakers) s’y réunie toujours régulièrement. Je me fendrai peut-être un (beau) jour d’un article sur cette communauté très peu connue en Europe.

Pour toutes ses qualités historiques, culturelles, architecturales et humaines, Philadelphie n’en reste pas moins une ville qui a subi un lourd déclin et qui n’a pas toujours été le puits d’amour et d’amitié sans fond voulu par son visionnaire. Au cours des années 1980 la cité était même très peu fréquentable, réputée dangereuse et socialement très tendue. L’un des évènements les plus marquants reste les combats en 1985 entre le groupe séparatiste noir Move et les forces de police lourdement armée. Ceux-ci ont notamment conduit à la mort de nombreux civils lors de l’explosion d’une bombe lâchée sur un quartier de la ville depuis un hélicoptère. Une catastrophe qui laissa également derrière elle de nombreux sans-abris. Des homeless toujours très visibles à Philadelphie.

Pour l’américain moyen des années 1960 les vacances à Philadelphie constituait toujours un double événement. Tout d’abord la découverte du berceau historique de la nation, mais aussi la traversée des ghettos entourant la ville, incontournable à cette époque pré-Interstate (les immenses autoroutes américaines qui débouchent au cœur des villes). Désormais il n’y a plus besoin de passer par les faubourgs misérables pour arriver au centre de Philly, mais ces derniers existent toujours et sont bien plus terribles qu’avant. Ainsi Camden, la ville qui fait face à Philadelphie, est-elle généralement considérée comme la cité la plus pauvre et dangereuse de l’Amérique. L’accès à son grand aquarium est sûr mais une balade dans ses rues est déconseillée.

Sous son vernis lustré, Philadelphie avait donc acquis le pseudo peu flatteur de Filthydelphia (un jeu de mot difficile à traduire mais qui signifie grosso modo Philadelphie la crasseuse). Toutefois, cela n’a plus lieu d’être. Philly a vécu une véritable résurrection, restaurant son patrimoine et développant encore son intérêt. C’est désormais une vrai métropole, entrainée par l’influence de New York City (la ville n’est qu’à 2h30 de route) et souvent perçue comme une excroissance de Big Apple (ce qu’elle n’est pas du tout mais il est vrai que l’on y retrouve une animation et une atmosphère assez similaire). Son attrait historique confère à Philly une place de choix naturelle dans le circuit touristique du nord-est des Usa. Cependant on y vient désormais également pour ses restaurants, son shopping et ses différents quartiers dont certains sont très identitaires, à l’image du quartier italien de South Philadelphia.

Philadelphie s’étend sur plusieurs kilomètres entre la rivière Delaware à l’est et la rivière Schuylkill à l’ouest (un nom assez imprononçable que les américains eux-mêmes sortent tous à une sauce différente ; concrètement cela ressemble à « school – kill »). La métropole est très vaste mais le secteur le plus intéressant se situe en plein centre. Le plan quadrillé de la cité et les quartiers compacts du centre font que le meilleur moyen d’explorer Philadelphie, une fois n’est pas coutume aux Usa, c’est de marcher. Pour ceux qui sont un peu fatigués la ville possède également un métro et un réseau de bus facile à utiliser.

 

Pratique

Il est très facile de se rendre à Philadelphie et d’y voyager. Voici quelques informations utiles.

Infos touristiques

L’office du tourisme de la ville, l’Independence Visitor Center, se concentre essentiellement, comme son nom l’indique, sur l’Independence Park. Toutefois il contient aussi beaucoup d’informations sur l’ensemble de la ville et sur la Pennsylvanie. Pour se repérer dans l’Independence Park (ou pour aller toilettes) c’est le premier stop utile.

Arrivée

On peut rejoindre Philly par toutes sortes de moyens de transports. L’aéroport international de la ville se trouve à 15 kilomètres au sud-ouest de la ville, proche de l’autoroute I-95. Un taxi pour le centre coûte environ 30$. La SEPTA (South East Pennsylvania Transit Authority) assure des liaisons en train depuis l’aéroport vers le centre toute les 30 minutes de 4h30 à 23h30. L’arrêt le plus central est Suburban Station (près du City Hall, en plein cœur de Downtown).

La station de train Amtrak (trains grandes lignes) n’est pas (comme on pourrait le penser en la voyant) au-dessus du Reading Terminal Market mais plus loin, sur l’autre rive de la Schuylkill River, dans le quartier de l’Université sur 30th Street. C’est une immense station et l’une des plus fréquentée du pays. Le train pour New York est plus rapide que le bus mais c’est aussi nettement plus cher. Si vous voyagez sur les lignes Amtrak vous pourrez emprunter les lignes de la SEPTA vers Downtown gratuitement en correspondance.

A noter que si vous êtes réellement enclin à prendre le train, la SEPTA est également connecté au réseau du NJ Transit (le réseau ferré local du New Jersey voisin). Comme les tarifs de ces deux systèmes sont bien inférieurs à ceux d’Amtrak, il est possible d’aller en train (avec changement) vers New York ou vers la côte du New Jersey pour le prix d’un train de banlieue.

Depuis New York (ça marche également pour Boston et Washington) le bus est clairement le meilleur moyen de transport pour rallier la ville. Il existe de nombreuses compagnies qui effectuent les trajets entre NYC et Philly à intervalles très réguliers. On peut notamment citer Megabus qui propose des bus fiables, confortables et équipés (wifi, toilettes). Les départs de NYC se font depuis le Jarvis Center (le centre des congrès) sur le trottoir. A l’arrivée à Philly vous pourrez descendre près du Visitor Center. Il est également possible de prendre le retour vers NYC depuis un arrêt situé sur Market Street. Cet arrêt n’est pas très bien indiqué et il est peu fréquenté mais ne vous inquiétez pas les bus s’y arrêtent bel et bien. Le meilleur dans le voyage en bus c’est bien évidemment le prix. Un NYC – Philly coûte généralement moins de 10$ par personne (même s’il est réservé la veille) !

Pennsylvanie

Pennsylvanie

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Population : 12.773.801 (6e) ; Capitale : Harrisburg ; Surnom : The Keystone State ; Superficie : 119.283 km² (33e)

L’état de Pennsylvanie est spécial. Si spécial d’ailleurs qu’il n’est pas un état, mais un Commonwealth (pour des raisons pratiques, je l’appellerai quand même « état »). Situé au sud de New York City, c’est un grand état d’une importance historique capitale pour les États-Unis. Excepté pour une petite ouverture sur le lac Érié peu significative, la Pennsylvanie est l’unique état sans accès maritime dans la région du Nord-Est. Les premiers Européens à explorer la région furent les Hollandais qui posèrent leurs pieds marins dans le coin au début du 17e siècle. Toutefois, ils n’y sont pas restés, beaucoup plus intéressés qu’ils étaient par la petite île d’une tribu indienne, les Manhattan. Assez étonnamment ce sont les Suédois (et oui) qui ont investi ce qui est aujourd’hui la Pennsylvanie en 1640. On le sait, les Suédois n’ont pas été très enthousiastes dans leur exploration de l’Amérique. D’ailleurs, je dis « on le sait », mais en réalité personne ne sait que les Suédois sont un jour venu en Amérique (je ne le savais pas non plus avant l’écriture de cet article). Quoi qu’il en soit les Suédois ne sont pas restés non plus et en 1664 ce sont les Anglais qui débarquent et prennent possession des environs.

Charles II, le roi anglais de l’époque, ayant une dette envers le patriarche de la famille Penn, se débarrasse de son représentant le plus gênant, son fils William Penn, en lui donnant cette terre dans la colonie en 1682. Willy est plus que ravi, car il était un fervent défenseur de la liberté religieuse. Il peut donc immédiatement mettre en œuvre sa vision d’un état libre, une véritable expérience d’amour fraternel où chacun serait affranchi. C’est évidemment une idée qui n’enthousiasme pas du tout les Anglais (mais alors pas du tout), qui se trouvent donc également enchantés de voir ce personnage loin de la mère patrie. Alors vous pensez certainement que j’exagère un peu sur les motivations de Penn Junior qui peuvent paraître extravagantes. Et bien pas du tout ! Vous allez d’ailleurs voir que cette idée de liberté (notamment de culte) va devenir l’un des fondamentaux de ce que l’on appelle aujourd’hui l’Amérique.

William Penn nomme sa nouvelle terre en l’honneur de son père et comme il n’y avait à l’époque principalement que d’immenses forêts dans la région, il penche pour le nom de Pennsylvania. Soit littéralement les forêts de Penn. C’est simple l’histoire finalement. Pour inciter à l’amour fraternel qui lui est cher, Penn signe un traité de cohabitation pacifique avec les Amérindiens. Ce monde de libertés et de paix, loin des oppressions de l’Europe, attire rapidement de nombreux adeptes, principalement des réfugiés religieux. Les quakers (membre d’une religion, un brin sectaire, issue de l’Église Anglicane et nommée Société des Amis, dont est issu Penn lui-même), les mennonites allemands et suisses puis, plus tard, les catholiques irlandais lors de la crise de la patate et la grande famine qui s’en suivit.

Voilà pour les bases de l’histoire de la Pennsylvanie. La principale ville de l’état sera Philadelphie (qui en grec signifie « amour fraternel » tout simplement). Les mennonites seront les célèbres amish. D’une façon générale la Pennsylvanie deviendra effectivement l’état de la liberté, site de la première capitale des États-Unis libres, abritant le plus grand symbole de la liberté dans le pays, non pas la Statue de la Liberté, mais la Cloche de la Liberté (Liberty Bell). Qu’on se le dise, la Pennsylvanie est la pierre angulaire de l’histoire de l’Amérique et la soif de liberté des Usa, son rôle de défenseur des opprimés, lui vient des idées de William Penn.

On comprend mieux dès lors pourquoi l’état est surnommé le Keystone State (l’état clé). Ce rôle de base idéologique est couplé à un rôle crucial de moteur dans le développement des États-Unis. Les politiciens et les savants ont été rapidement attirés par Philadelphie, ville de la Déclaration d’indépendance et de la Constitution américaine, et y ont largement développé les idées qui ont mené à la Révolution. Plus tard dans l’histoire du pays, la bataille de Gettysburg fut le grand tournant de la Guerre civile. Tous les Américains apprennent ce chapitre de l’histoire de leur pays, symbolisé par la Gettysburg Address, le discours d’Abraham Lincoln ou il évoque pour la première fois l’idée d’un « gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple ». En terme économique, la Pennsylvanie fut une machine économique vitale pour le pays. Pittsburgh était au cours du 19e siècle le plus grand centre de production d’acier dans le monde. C’est toujours aujourd’hui un haut lieu de l’industrie aux Usa.

La Pennsylvanie est dominée par deux grands centres urbains, Pittsburgh et Philadelphie, chacun situé à une extrémité de l’état. Les deux villes sont animées et constituent deux étapes très touristiques (avec bien entendu un avantage pour Philadelphie). Entre les deux cités, l’état est principalement agricole, mais sur des centaines de kilomètres la géographie y est assez variée. De nombreux parcs naturels permettent de découvrir cet état très naturel. On y trouve des paysages de campagnes bucoliques à l’Est, d’immenses forêts sauvages à l’Ouest et les vallées non moins sauvages des montagnes Poconos au Nord-Est.

 

Les régions de l’état

L’état de Pennsylvanie est l’un des plus touristiques du pays. Sa destination principale est la ville historique et fascinante de Philadelphie, mais loin des lumières de la métropole l’état révèle de multiples visages. Depuis longtemps, les Américains considèrent la Pennsylvanie comme une destination phare dans leur pays et la fréquentation touristique y est donc très importante dans les principaux sites.

Philadelphie et sa région : Philadelphie n’est pas la capitale de la Pennsylvanie (ça serait trop facile), mais c’est incontestablement sa ville la plus importante et la plus passionnante. Grande ville chargée d’histoire, Philly (son petit surnom) est également une cité très vivante, régulièrement considérée comme le 6e borough de New York City pour sa vitalité culturelle et son animation. On vient également de loin pour y déguster une spécialité locale très réputée aux Usa, le cheesesteak (un délice). Dans le pays des chaînes et de la standardisation, vous ne trouverez jamais des cheesesteak aussi bons que dans leur ville natale.

Pittsburgh et sa région : Le « H » à la fin de son nom trahit sa valeur historique. Pittsburgh est une vieille ville, autrefois ravagée par l’industrie (dont elle fut l’un des moteurs au niveau mondial), la cité est désormais méconnaissable. Ville multiculturelle, vivante, commerçante et fière, Pittsburgh mérite les heures de route qu’il faut faire pour s’y rendre depuis Philadelphie. Autour de Pittsburgh, les paysages sont très vallonnés et la nature est sauvage.

Le centre de l’état : La Pennsylvanie centrale, traversée du nord au sud par l’imposante rivière Susquehanna, ne possède pas véritablement de grand centre urbain, mais c’est une région très touristique. La capitale de l’état, Harrisburg, est toutefois une excellente base pour découvrir cette région très fréquentée. On y découvre l’empire du chocolat de Hershey, le site historique de Gettysburg au Sud et bien sûr, l’une des régions les plus connues du pays, le Lancaster County, le pays des amish. Au Nord, près de l’état de New York, le paysage est brut notamment autour de Williamsport et du Grand Canyon de Pennsylvanie.

L’Ouest de l’état : L’ouest de la Pennsylvanie est depuis le début de l’histoire occidentale des Usa un point de passage quasi obligé vers les régions de l’Ouest. Cette zone de première importance en termes de commerce fut au centre d’une guerre entre les Anglais et les Français au milieu du 18e siècle. Au 19e siècle, la région est devenue une puissance industrielle avec l’exploitation de ses ressources minières et la création du premier puits de pétrole du monde à Titusville en 1859. Le tourisme et l’activité se concentrent évidemment autour de la métropole de Pittsburgh, mais l’Ouest ne se limite pas à Steel City (la ville de l’acier, le surnom de Pittsburgh). On y trouve de nombreux espaces naturels intéressants comme le Ohiopyle State Park ou encore l’immense forêt très verdoyante et indomptée d’Allegheny. Au sud de Pittsburgh, les amateurs d’architecture se doivent de visiter Fallingwater, le chef d’œuvre du plus grand des architectes américains, Frank Lloyd Wright. Loin de Philadelphie, isolée au nord-ouest de l’état, la ville d’Érié est la seule cité maritime de ce vaste état. C’est déjà le pays des Grands Lacs (en l’occurrence le Lac Érié). Le parc d’état de Presque Isle (remarquez l’ancien nom français) possède un attrait qui surprend les visiteurs avec ses grandes plages de sable et son cadre naturel. Il faut dire que les Grands Lacs portent bien leur nom, car il s’agit de véritables mers intérieures.