La capitale de Kauai, Lihu’e est obligatoirement la première et la dernière image que l’on a de Kauai car elle accueille à la fois l’aéroport et le port. C’est également un lieu de passage obligé lors du tour de l’île (qui ne peut pas être complété entièrement par la route). On y passe donc assez régulièrement, en tout cas assez pour se rendre compte que les embouteillages et les heures de pointes existent aussi au cœur du Pacifique.
Malgré son statut proéminent sur l’île, Lihu’e n’est pas véritablement une ville attrayante, et ne possède que peu d’intérêts. Peu de touristes y passent du temps, sauf pour y faire quelques achats ou organiser leur séjour (la plupart des compagnies d’hélicoptères s’y trouvent). Avec une population qui dépasse tout juste les 5000 habitants, Lihu’e est surtout un excellent révélateur du caractère rural de l’île. Le centre-ville consiste en une poignée de rues bordées de quelques petits immeubles et les rues débouchent régulièrement sur des champs vides de constructions, souvenirs de l’époque des plantations.
Cela dit, en soit ce n’est pas non plus une ville désagréable. Petite ville américaine classique, Lihu’e offre son lot de commerces, l’unique mall de l’île et son meilleur musée (en réalité le seul). Sur la côte, la baie de Nawiliwili accueille des hôtels et restaurants, ainsi qu’une belle plage de sable blond et un refuge naturel protégé le long de la rivière Hule’ia.
L’histoire de la ville est des plus restreinte. Il faut dire qu’elle ne fut fondée qu’à la moitié du 19e siècle pour servir de banlieue résidentielle aux ouvriers d’une plantation de cannes à sucre. Dans les années 2000, la page historique des plantations s’est définitivement tournée et l’ancienne plantation de Lihu’e s’est transformée en une compagnie immobilière.
Jusqu’à une époque récente au 20e siècle, le port de l’île de Kauai se trouvait à Port Allen, dans le sud. Ce n’est qu’en 1930 avec la construction du port de Nawiliwili que Lihu’e est devenue le centre économique et de transit de l’île.
Infos pratiques
L’aéroport de Lihu’e (et de Kauai) se trouve à moins de 4 kilomètres du centre-ville, en bord d’océan sur Ahukini Road. C’est un aéroport aéré, facile à naviguer et dans l’ensemble pratique. Toutes les grandes compagnies de location de voiture y disposent d’un bureau accessible à pied depuis le terminal. Des taxis et des bus passent également par l’aéroport et desservent le nord et le sud de l’île. Il faut compter environ 20$ en taxi jusqu’aux hôtels de Kapa’a et environ 35$ jusqu’à Po’ipu.
Les hôtels de Lihu’e sont majoritairement des pensions, des motels ou de petits établissements sans prétentions. L’exception est le Kauai Marriott qui est un resort haut de gamme sur la plage de Kalapaki. Pour ceux qui recherche une base bon marché pour explorer l’île il n’y a pas mieux placé ni moins cher que le centre de Lihu’e.
Dans la journée et en semaine, on trouve un assortiment de restaurants dans le centre-ville. Le soir, le choix est nettement plus restreint. Les restaurants dans les centres commerciaux sont des chaînes de fast-food. Les établissements un peu plus raffiné, en termes d’ambiance ou de cuisine, se trouvent sur le front de mer ou à l’écart du centre vers Kilohana.
La ville
Assortiment assez classique de petits commerces, de bureaux et de lotissements, au milieu d’un décor fatigué de ville de plantation, personne ne pourrai prétendre que Lihu’e est l’étape incontournable de Kauai. La ville se compartimente en trois secteurs. Le vieux centre, ou Downtown, se trouve le long de Rice Street. C’est le coeur administratif de l’île. Pendant les jours de semaine ses rues sont relativement animées mais le soir venu c’est un désert (exceptée pour quelques adresses qui restent ouvertes). En continuant Rice Street vers l’océan se trouve la baie de Nawiliwili, le côté touristique de la ville. C’est ici, autour de la belle plage de Kalapaki, que se trouvent les meilleurs hôtels et restaurants de Lihu’e. On y trouve également le port un peu plus loin. Enfin, le petit périphérique qui contourne la ville constitue le coeur commerçant et moderne de la ville. La route prend le nom de Kaumuali’i Highway à l’ouest de la ville et Kuhio Highway à l’est. Elle dessert notamment le Kukui Grove Mall qui est le plus grand centre commercial de l’île (ne pas s’attendre à un mall gigantesque tout de même).
La principale attraction culturelle de l’île et de la ville est le Kauai Museum. C’est l’unique véritable site touristique du centre-ville de Lihu’e. Il se trouve sur Rice Street. Ceux qui sont venus à Kauai pour les plages, les montagnes et les paysages ne se donneront peut-être pas la peine de visiter ce musée mais on ne peut lui enlever qu’il est extrêmement complet sur l’histoire de l’île. On peut y voir entre autre divers objets ayant appartenus aux chefs coutumiers de l’île, ainsi que le détail des légendes concernant les menehune, un mystérieux petit peuple qui auraient été les premiers occupants de Kauai.
Pour le reste, Lihu’e propose essentiellement des distractions naturelles. A commencer par la baie de Nawiliwili, au bout de Rice Street, dont la plage ferait le bonheur de nombre de villes. Etant donné la construction récente de la ville et encore plus de son port, il ne faut pas chercher de charme dans l’architecture de cette partie de la cité. La belle plage de sable dorée de Kalapaki constitue le véritable intérêt de la baie. Elle est bordée par l’hôtel Marriott et c’est un lieu de baignade idéal pour les familles grâce à sa pente douce et à sa géographie protégée. On peut y apprendre le surf, les vagues n’y sont jamais très fortes à condition de ne pas s’aventurer trop loin. Passé la plage, l’Anchor Cove Shopping Center abrite quelques restaurants, boutiques et prestataires touristiques. Un peu plus loin, le port de Nawiliwili peut accueillir de gros navires, dont des paquebots de croisières.
A l’ouest de la baie de Nawiliwil, la route (Hulemalu Road) grimpe une colline derrière le village de Niumalu pour atteindre un point de vue sur un petit étang. Officiellement il s’agit du Alekoko Fishpond mais tout le monde le surnomme le Menehune Fishpond. Ce lac artificiel très ancien fut potentiellement créée par les premiers habitants de l’île qui avaient dévié le cours de la rivière Hule’ia pour pouvoir pêcher.
Les menehune forment une partie intégrante de la mythologie hawaiienne. Ce peuple dont l’existence est sujette à controverse est généralement dépeint sous la forme de nains chevelus qui avaient de grandes compétences en matière de construction. Les légendes liées aux menehune sont particulièrement vive sur Kauai, ce qui laisse à penser que l’île fut peuplée avant les autres par une première vague de migrants dont l’origine reste floue. Selon les études, le terme de menehune pourrait faire référence à un mot tahitien qui désigne littéralement une caste inférieure de la population (ce qui indique que les migrants polynésiens auraient pu fréquenter ce premier peuple avant de les faire disparaître d’une façon ou d’une autre).
Quoiqu’il en soit, dans le sillage de ces premiers pêcheurs, les hawaiiens se sont révélés être meilleur en élevage de poissons que les autres peuples polynésiens et l’étang de Menehune en est un bon exemple. Cela dit, ce n’est pas un site très impressionnant, inutile de faire de grand détour pour y venir. A savoir, l’étang se trouve sur un terrain privé donc le point de vue constitue son approche la plus directe (et la seule). La rivière en contrebas n’est accessible que par le biais de visites en kayak. Ces visites aboutissent au Hule’ia National Wildlife Refuge. Autrefois le site servait de plantations pour le taro puis pour le riz. Désormais il abrite une faune menacée d’oiseaux hawaïens.
Lihu’e compte quelques autres points d’intérêts disséminés, comme le site de Grove Farm, la plantation fondatrice de la ville, ou encore la plantation Kilohana (que l’on peut visiter avec un tour en train). Les cascades de Wailua, à l’est de la ville, sont plus visitées. Ma’alo Road permet d’accéder à travers les champs de cannes à un point de vue sur ces chutes dans la végétation, un paysage attrayant. Selon les récentes pluies, on peut voir une, deux voire trois chutes distinctes. A noter qu’il est dangereux de vouloir approcher les chutes et plusieurs accidents ont eu lieu.
A la sortie de l’aéroport, en partant vers l’est, la route 51 surplombe une plage en passant au-dessus d’un cours d’eau. Pour accéder à cette plage, le Hanama’ulu Beach Park, il faut en réalité revenir sur ses pas sur la route 56 puis entrer dans un lotissement via Hanamaulu Road et emprunter Hehi Road qui mène à la plage. Cette vaste baie, bien abritée, offre un étroit ruban de sable blond, plutôt agréable d’autant qu’il est rarement très fréquenté. Toutefois, l’océan n’est pas toujours très propice à la baignade à cet endroit en raison de la présence de l’aéroport tout proche. A noter que la plage possède un camping mais en soirée l’ambiance très locale peu parfois mettre les visiteurs mal à l’aise.