Les plus au sud des parcs nationaux de la Sierra Nevada, abritant d’anciennes forêts de séquoias gigantesques, Sequoia National Park et Kings Canyon National Park sont deux superbes destinations. Les deux parcs sont séparés mais dans la pratique ils sont gérés conjointement.
Comme on peut s’y attendre d’après son nom, c’est le parc de Sequoia qui regroupe la plus grande concentration d’arbres géants. Les sequoias que l’on peut y voir sont les plus grands de leur espèce et figurent indubitablement parmi les plus impressionnants arbres du monde. Certain sont si haut que la cime en est à peine visible. Seul les banyans et quelques espèces tropicales rivalisent en taille avec les sequoias de Californie. Le parc de Sequoia regroupe également des lacs et de belles montagnes.
Kings Canyon possède également son lot d’immenses arbres, mais beaucoup moins que son voisin. Il compense par la présence d’un impressionnant canyon sur la rivière Kings et de superbes paysages. Les routes qui traversent les deux parcs permettent d’en avoir une bonne vision mais les randonneurs trouveront de nombreux sentiers pour explorer les sites plus en profondeur et profiter de leur nature préservée.
Pratique : Aucun transport en commun ne rejoint l’un ou l’autre des deux parcs et le seul accès se fait donc en voiture. La ville la plus proche n’est pas Bakersfield mais Visalia, à quelques 50 miles (accès par la Highway 198). L’accès par la Highway 190 depuis la grande ville de Fresno (capitale officieuse de la vallée de San Joaquin) est un peu plus long mais aussi rapide. On ne trouve aucune station-service dans les parcs. L’entrée combinée pour les parcs, valable 7 jours, coûte 20$ pour chaque voiture, ou 10$ par marcheur. Avec votre ticket d’entrée, vous recevez un exemplaire d’un guide des parcs bien utile, une carte (très utile) et une liste des prestataires (logements, guides).
Se loger : Les chambres les moins chers se trouvent aux entrées des parcs, souvent sous la forme de motels le long des routes 180 et 198. Au sein des parcs, les hébergements sont plus onéreux mais on trouve plusieurs hôtels et résidences de chalets. Un établissement haut de gamme, le Wuksachi Lodge, se situe dans le parc de Sequoia. Il est conseillé de réserver en haute saison (entre mai et septembre).
Les campings sont moins chers que les hébergements en dur mais ils ne sont pas praticables en hiver (quoiqu’ils ne soient pas fermés pour autant, c’est à signaler pour ceux qui ne sont pas frileux). Le prix de l’emplacement est le même dans tous les campings, soit 18$ aux dernières nouvelles. Reportez-vous aux plans des parcs pour connaître l’emplacement des campings et autres logements. Le camping sauvage est autorisé à la condition d’avoir obtenu un permis (gratuit) auprès du visitor center ou du poste des rangers. Pour tous les campeurs, et à plus forte raison pour le camping sauvage, il est impératif de respecter les consignes de sécurité en matière d’ours. N’oubliez pas de stocker votre nourriture dans les boites prévues à cet effet, ou en louant un boite auprès des campings officiels pour le camping sauvage.
Sequoia National Park
Concrètement, le parc de Sequoia est une forêt très dense. Même là où les immenses sequoias ne peuvent pas se développer, on trouve des pinèdes et des étendues de sapins. Quoique l’on puisse penser, le parc n’est absolument pas monotone et ses paysages sont variés. Des sentiers déambulent dans la nature, avec des niveaux de difficultés plus ou moins élevés. Certaine randonnée, plus exigeantes, mènent jusqu’aux crêtes des montagnes de la High Sierra, dominant la ligne de végétation.
Peu après son entrée dans le parc, en venant du sud, la route 198 devient la Generals Highway et grimpe abruptement vers la végétation dense de la Giant Forest, bien nommée pour ses arbres géants. A cet endroit, le Giant Forest Museum (entrée gratuite) détail le cycle de vie des sequoias et les actions qui sont entreprises pour leur préservation. Le musée en lui-même est entouré par de très beaux spécimens et notamment le gigantesque « Sentinel ». Depuis le musée, on peut emprunter la route de Crescent Meadow, qui est une longue impasse qui s’enfonce dans la forêt. Une boucle vers la fin de la route permet d’accéder à un petit sentier (des escaliers pour être précis) qui mène en une vingtaine de minute (effort assez soutenu) au Moro Rock. Cette énorme pierre tient en équilibre au-dessus de la vallée et offre des panoramas magnifiques sur toute la région, vivement conseillé.
En continuant vers l’Est, un sentier fait le tour de Crescent Meadow, une clairière entourée zone de sequoias, et conduit à Tharp’s Log, une cabane construite dans un sequoia tombé à terre et qui fut bâti par le pionnier Hale Tharp après que ce dernier ai été conduit ici par un amérindien dans les années 1850. Il a été le premier pionnier à visiter la forêt des arbres géants.
De part et d’autre de la Generals Highway, des sentiers permettent d’explorer la forêt. La plupart sont des chemins en graviers ou en béton, simple d’accès. Le sentier incontournable est celui du General Sherman. C’est le nom du plus grand sequoia du parc, certainement l’un des plus grands organismes vivants sur la planète. Il a plus de 2200 ans et mesure près de 85 mètres de hauteur. Evidemment, l’attrait de voir la plus grande chose vivante dans le monde est important mais beaucoup de visiteurs sont un peu déçus car le General n’apparaît en définitive pas vraiment différent des autres séquoias gigantesques qui l’entourent (certain ne faisant tout au plus que quelques mètres de moins). Arrêt photo obligatoire tout de même, d’autant que son accès est très facile.
Non loin du General Sherman, en continuant la route principale, le Lodgepole Visitor Center se double d’un musée multimédia sur la géologie du parc. On y trouve également une petite épicerie à côté. De plus, c’est le point de départ pour le sentier de Tokopah Valley. Il faut compter environ 2h de marche pour atteindre, par un très bel itinéraire, les chutes de Tokopah. Elles ne sont pas très impressionnantes mais le cadre est remarquable. Un autre sentier, le Lake Trail, permet de gravir la montagne d’où dévalent les chutes. C’est un chemin un peu plus difficile, d’une dizaine de kilomètres. Les paysages sont, là encore, admirables.
Kings Canyon National Park
Le parc national de Kings Canyon se trouve immédiatement au nord de Sequoia. Il est moins visité et d’une manière générale plus sauvage et isolé que ce dernier. L’élément central du parc est évidemment le Kings Canyon, mais on y voit également des paysages de montagnes et des lacs.
Pour atteindre le canyon, qui est le grand attrait local, il faut traverser le lieu-dit Grant Grove, où se situe le visitor center. De ce dernier part une petite balade assez facile, le Big Stump Trail. Le sentier traverse une partie de la forêt qui était exploité à la fin du 19e siècle par l’industrie du bois. En réalité, ce n’était pas tant pour la production de bois ou la charpente mais plutôt à des fins touristiques. Les arbres géants étaient découpés avant d’être envoyé dans les villes de la côte Est afin d’y être exposé. Il faut dire de nombreux résidents de l’Est du pays étaient fort septiques sur l’existence d’arbres aussi grands. A un bon kilomètre de Grant Grove vers l’ouest, un massif de sequoias abrite le General Grant et Robert Lee, deux arbres qui rivalisent en taille avec le General Sherman du parc de Sequoia (même si ce dernier reste le plus grand). Notez que tous les plus grands arbres portent le grade de général !
La highway 180, également appelée Kings Canyon Highway, est la route principale du parc. Elle est fermée en hiver (entre novembre et avril), car impraticable à cause de la neige. La route descend ensuite en direction de Cedar Grove et du canyon à proprement parlé. Ce n’est pas un canyon majestueux comme les canyons de l’Arizona mais ça n’en reste pas moins un endroit d’une grande beauté. C’est également très sauvage. Le canyon a été creusé par la rivière Kings. Elle est d’une traitrise assez notoire et mieux vaut rester en dehors de l’eau, même en plein été quand ses eaux claires sont très attrayantes et semblent calmes. Les courants y sont d’une grande férocité et plusieurs accidents ont déjà eu lieu. Il faudra se contenter du paysage.
Cedar Grove, presque au bout de la route, n’est pas du tout un village même si il est présenté comme tel. En fait c’est un regroupement de plusieurs campings, qui doit son nom à l’abondance de cèdres dans la zone. Les campings se succèdent le long de la route et sont au milieu des arbres. Les paysages sont le premier attrait de la route qui traverse le parc. Peu de sentiers de randonnées sont accessibles avant d’atteindre le bout de la route, au niveau de Copper Creek. Seule la marche permet d’aller plus loin et d’explorer les montagnes. Il est possible de marcher quelques heures puis de rebrousser chemin, mais de nombreux visiteurs partent pour des explorations plus longues avec tentes et provisions. Le camping sauvage est autorisé, à condition d’avoir obtenu le permis nécessaire auprès des rangers (soit à Cedar Grove, soit dans les cabanes au départ de certain sentier). N’oubliez pas non plus de vous protéger des ours en respectant les consignes de sécurité.
Un petit mot sur les ours. Certain visiteur sont parfois surpris d’entendre et de voir toutes les mises en gardes à propos des ours dans les zones sauvages de la Californie. Si l’ours figure sur le drapeau de l’état ce n’est pas pour rien et on le trouve en abondance. Ce qu’il faut savoir c’est qu’il n’y a pas de grand danger dans l’absolu mais que la rencontre avec un ours est toujours possible des les régions sauvages. L’ours est un prédateur dangereux pour l’homme mais les accidents sont très rares aux Usa. Les quelques conseils indispensables que vous donneront tous les rangers sont de ne jamais approcher d’un ours, de ne jamais lui tourner le dos et de ne pas courrir, éloignez-vous en marchant d’un pas décidé, et surtout de ne jamais (jamais, jamais) laisser trainer de la nourriture dans votre tente lors d’une nuit en camping.