Passé Venice Beach, au sud, les condominiums sans charmes de Marina Del Rey et la station balnéaire fatiguée de Playa del Rey n’offrent pas grand-chose pour le visiteur. En revanche passé l’aéroport de LAX, le long de la Pacific Coast Highway s’étire un ruban de stations balnéaires bordé par une vaste plage. Il s’agit des plages communément connues sous le nom de South Bay, à savoir Manhattan Beach, Hermosa Beach et Redondo Beach. Ces dernières dégagent une ambiance balnéaire nettement plus classique que Santa Monica ou Venice (ou même Malibu) et sont beaucoup plus calmes. Les angelenos considèrent réellement South Bay comme un lieu de villégiature, à l’inverse des plages du Westside (Santa Monica) où ils viennent passer une soirée ou une après-midi.
Également le long de cette portion de côte, la grande péninsule verdoyante de Palos Verdes est une zone résidentielle haut de gamme, appréciée des cadres de Downtown. Passé Palos Verdes, la ville ouvrière de San Pedro marque l’entrée du port de L.A, partagé entre la ville de Los Angeles proprement dite et Long Beach. C’est le plus grand port du pays et une plaque tournante du commerce dans la zone pacifique et pour tout l’ouest des USA.
De l’autre côté du port de commerce, Long Beach est mieux connu comme étant la ville du navire Queen Mary, mais il ne faut pas oublier que c’est aussi la deuxième plus grande ville de l’agglomération avec près de 500.000 habitants. On y trouve également quelques sites historiques intéressants.
Le grand attrait touristique de la région reste à mon sens l’île de Santa Catalina, qui se trouve à environ 30 km au large et à laquelle on accède facilement en ferry. C’est un lieu très sauvage, sorte de Porquerolles à l’américaine, en décalage total avec la frénésie urbaine de L.A. On y découvre de nombreuses plantes et animaux endémiques, ainsi qu’une petite ville pittoresque, Avalon.
Manhattan, Hermosa & Redondo Beach
Les trois villes balnéaires de South Bay partagent une même et grande plage ainsi qu’une belle promenade en bois le long de l’océan, appelée The Strand. Ici, l’ambiance est plus locale que touristique, rien à voir avec la foule de Venice Beach. Les trois stations sont assez similaires et possèdent chacune une belle portion plage de sable blond. Le festival international de surf qui se tient sur les trois villes à la fin du mois de juillet est un excellent moment pour venir y faire un tour.
La première ville en venant du nord est Manhattan Beach. C’est une station assez chic tout en restant abordable, avec une belle plage et de non moins belles maisons qui la surplombent. L’aquarium qui se trouve sur la jetée n’est pas très intéressant, mais la balade est sympathique.
Hermosa Beach arrive ensuite. Le long de son artère principale, Longfellow Avenue, Hermosa possède un côté bohème plus marqué. C’est également une station plus animée que Manhattan Beach, notamment entre la jetée et 12th Street où l’on trouve pas mal de restaurants et de bars. Un bon moment pour visiter Hermosa est pendant le festival Fiesta Hermosa, début mai, avec musique de plage (surf rock, pop) et des artisans du coin, le tout dans une ambiance à la croisée des chemins entre l’esprit surf et hippie.
Redondo Beach est moins agréable que Manhattan ou Hermosa, en dépit d’une belle portion de plage et de beaux panoramas sur l’enclave verdoyante de Palos Verdes. C’est une station balnéaire pur jus, avec ses hôtels et condominiums qui s’alignent le long du front de mer.
Palos Verdes
Au sud-ouest de Los Angeles (la ville en elle-même), la colline luxuriante de Palos Verdes constitue un quartier résidentiel haut de gamme, avec de nombreux lotissements fermés à l’abri des regards, mais aussi plusieurs criques librement accessibles le long d’un littoral bien préservé. La crique d’Abalone Cove est l’une d’entre elles. On y accède depuis un parking situé sur Palos Verdes Drive South (le parking en lui-même coûte 5$). C’est une crique de rochers et de bassins où l’on peut se baigner. Non loin de là, la chapelle de Wayfarer (Palos Verdes Drive South) est l’œuvre du fils de l’architecte Frank Lloyd Wright (qui, pour l’anecdote, portait exactement le même nom que son père). Très photogénique, la chapelle est désormais l’un des lieux de mariages les plus prisés de Los Angeles. Vous comprendrez pourquoi en voyant cette superbe chapelle en verre qui se fond dans les arbres.
Quelques kilomètres plus loin, au bout de Palos Verdes Drive, la pointe de Point Fermin Park se trouve être le site le plus au sud de Los Angeles (mais pas de l’agglomération de L.A). On y trouve un phare qui se visite ainsi qu’un site d’observation des baleines (visibles en hiver seulement). Au pied de la pointe, le Cabrillo Marine Aquarium est bien plus intéressant que celui de Manhattan Beach, quoique le spectacle des baleines en migration dans le Pacifique dépasse largement tout ce que vous pourrez voir dans ce lieu.
San Pedro
À quelques kilomètres au nord de l’aquarium de Cabrillo, San Pedro est une ville portuaire qui n’est pas vraiment touristique et la probabilité de s’y retrouver par hasard est assez faible. C’était autrefois un petit village de pêcheurs, avant que le port de L.A ne soit construit et qu’il modifie drastiquement la région, apportant notamment dans son sillage une forte immigration de main-d’œuvre étrangère. Beaucoup des descendants de ces immigrants résident toujours à San Pedro, ce qui en fait une ville particulièrement métissée. Il n’y a pas grand-chose à dire de San Pedro, ni à y faire d’ailleurs. Seul le Maritime Museum mérite éventuellement un détour pour les amateurs de tout ce qui touche à la marine. Il se trouve non loin du port sur 6th Street (entrée 3$, fermé le dimanche et le lundi). Tant qu’à faire, les amateurs pourront également visiter l’énorme bateau cargo de guerre, SS Lane Victory, construit ici même en 1945 et mobilisé lors de la guerre du Vietnam. Tour guidé à 3$.
Long Beach
Entre San Pedro et Long Beach, il faut traverser deux immenses ponts qui enjambent littéralement le port et offrent des vues aériennes sur celui-ci. L’occasion de se rendre compte de l’immensité des installations de ce décor industriel.
Avec San Pedro, Long Beach est donc le site de cette gigantesque zone portuaire, l’une des plus grandes du monde, par laquelle transite la majorité des biens de consommation de l’ouest du pays. À l’inverse de San Pedro, et contrairement aux clichés, Long Beach est une ville plutôt chic, tout au moins dans sa partie littorale (car plus loin ça se complique sérieusement question ambiance). Les buildings, les hôtels, le grand centre des congrès et les centres commerciaux, ainsi qu’une poignée de constructions du 20e siècle bien préservées, nous rappellent que nous sommes ici dans la deuxième plus grande ville de la métropole, derrière Los Angeles, avec plus d’un demi-million d’habitants. Parmi les bâtiments historiques, la Villa Riviera est le plus impressionnant. Situé sur East Ocean Boulevard, en front de mer à l’entrée de la plage, il s’agit d’un grand condominium de style gothique surmonté d’une tourelle octogonale. Assez photogénique, surtout de nuit.
Long Beach se compose de deux parties distinctes, mais proches l’une de l’autre, à savoir Downtown et le front de mer. Downtown s’organise entre Magnolia Avenue et Alamitos Boulevard et entre Ocean Boulevard et 10th Street, principalement autour de trois blocs centraux connus sous le nom de The Promenade et bordés de restaurants et de boutiques. C’est assez touristique et il y a beaucoup de monde le weekend. Non loin près de l’océan, le Shoreline Village est une promenade aménagée en bord de mer, avec de nombreux palmiers et quelques magasins et restaurants et qui débouche sur l’Aquarium of the Pacific. L’entrée est un peu chère (21 $, ouvert tous les jours), mais c’est indubitablement le meilleur en son genre dans la région. Il abrite plus de 11.000 espèces marines ( !) dont certaines assez rares comme le requin-léopard.
Un peu plus loin vers le sud on trouve la très grande plage d’Alamitos, qui est la plage principale de Long Beach. C’est un ruban de sable blanc, très large et attrayant.
Sans être une ville culturellement très riche, Long Beach possède tout de même plusieurs musées dignes de ce nom, dont le Long Beach Museum of Art (sur Ocean Boulevard, fermé le lundi, entrée 7$) qui expose des œuvres d’artistes locaux, ainsi que le Museum of Latin American Art (plusieurs blocs à l’intérieur de la ville, sur Alamitos Avenue, fermé le lundi et le mari, entrée 9$) qui est le seul grand musée de l’agglomération de L.A entièrement dédié à l’art latino. Les expositions mettent en avant des artistes venus de toute l’Amérique Latine, du Mexique jusqu’en Argentine, dont certains grands noms comme Diego Rivera ou José Orozco. C’est le meilleur musée de Long Beach.
Évidemment, tout ceci ne suffirait sans doute pas à persuader les touristes de délaisser les lumières d’Hollywood pour faire la longue route qui mène à Long Beach. C’est sans compter sur la grande attraction de la ville, probablement le navire le plus célèbre du monde, le gigantesque Queen Mary. On peut visiter le Queen Mary tous les jours entre 10h et 18h, l’entrée coûte 25$. Désormais transformé en hôtel de luxe (oui, on peut y dormir, mais le prix est légèrement excessif par rapport à la prestation), le navire se visite également comme un musée. On passe à travers les différents salons, les cabines de la première classe ainsi que de nombreuses salles et couloirs aux décorations Art Deco. On trouve également sur le bateau des boutiques (de souvenirs principalement), des restaurants et même une chapelle de mariage (si l’envie vous prend).
Santa Catalina Island
À environ 30 kilomètres au large des côtes de Long Beach, la superbe île de Santa Catalina est un site touristique particulièrement peu connue. Rares sont les visiteurs étrangers qui soupçonnent l’existence de cette île du Pacifique et encore plus rares sont ceux qui s’y rendent. C’est pourtant un lieu d’excursion très prisé par les habitants de L.A. L’île est majoritairement protégée en tant que parc naturel, mais il est possible d’en visiter une partie et ainsi s’échapper du tumulte de la métropole. Les voitures sont quasiment absentes sur l’île, car interdites (à l’exception de quelques véhicules de services). Aussi les 2000 habitants de Santa Catalina se déplacent à vélo, en voiturettes de golf ou bien tout simplement à pied. Avec sa petite ville aux maisons blanches, ses montagnes couvertes de maquis, ses palmiers, ses pinèdes et ses eaux turquoise, Santa Catalina possède des faux airs d’île grecque et pour un peu on se croirait dans les Cyclades, même si l’ambiance reste incontestablement californienne.
On accède à l’île par des ferries qui font la liaison plusieurs fois par jour entre Long Beach ou Newport Beach et l’île pour un prix de 70$ (aller-retour). La compagnie Catalina Express effectue la traversée depuis Long Beach, tandis que Catalina Flyer rejoint Newport Beach.
La seule ville de l’île est le grand village d’Avalon, duquel on fait le tour à pied en une bonne heure. Il peut être utile de récupérer une carte à la sortie du ferry.
Parmi les points forts d’Avalon, on peut citer le casino Art Deco qui surplombe la mer et qui contient un petit musée sur l’histoire de l’île (et notamment en tant que décor privilégié pour Hollywood) (entrée 5$, ouvert tous les jours).
Quelques kilomètres au sud-ouest d’Avalon, dans la nature au creux d’un petit canyon, le Wrigley Memorial and Botanical Garden (entrée 5$, ouvert tous les jours) permet de voir les espèces animales et végétales endémiques de l’île, abritées sur un vaste terrain.
Sortie d’Avalon, l’exploration de l’île est réservée à ceux qui ont du temps et de l’énergie, mais c’est une découverte splendide qui vous attend. Santa Catalina est un véritable petit paradis, que ce soit l’intérieur de l’île ou la côte sud avec ses grandes falaises et ses plages désertiques. Il n’est pas rare de pouvoir observer des otaries sur le littoral, des bald eagle (ces grands oiseaux à la tête blanche) dans les parois rocheuses, ou encore des bisons en liberté. La partie la plus au nord de l’île, après le petit isthme de Two Harbors, est certainement la région la plus exceptionnelle, mélange unique d’Andalousie, d’Afrique et de Californie, avec à la clé des paysages extraordinaires et en toile de fond les montagnes de Los Angeles.
Il est bien sûr possible de ne passer qu’une journée sur l’île (voire une demi-journée), mais si vous avez du temps je ne peux que vous conseiller d’y passer au moins une nuit, pour vous changer réellement d’atmosphère. Il y a pas mal de possibilités de logement sur l’île, dans ou autour d’Avalon principalement. Le Zane Grey Pueblo propose 16 chambres qui dominent soit la baie, soit les montagnes. Hors-saison, l’hôtel propose des tarifs très abordables. Dans la catégorie grand luxe, le Inn on Mt Ada propose des chambres magnifiques dans un environnement qui l’est tout autant. Vous n’aurez plus jamais envie de repartir, en revanche votre banquier pourrait vous rappeler à la réalité, car le prix des chambres démarre à 415$ la nuit !
Pour ceux qui souhaitent être proches de la nature et dépenser moins, le camping est la meilleure solution. Il existe plusieurs sites, dont un proche d’Avalon (Hermit Gulch Camping) et quatre autres répartis dans l’intérieur de l’île. C’est d’ailleurs la seule option pour se loger en dehors d’Avalon. Plus de renseignements sur www.scico.com/camping.