Réserve indienne des Hopis, Arizona

Hopi Indian Reservation Arizona

Situer ce lieu sur une carte

Population : 7.000

La réserve de la tribu Hopi comprend un morceau de désert entièrement entouré par la nation Navajo. Elle se trouve à 90 miles au sud-ouest du Canyon de Chelly et à 50 miles à l’est de Tuba City. La Highway 264 traverse la réserve d’un bout à l’autre. Si la géographie d’aujourd’hui ne le fait pas apparaître, les Hopis sont le peuple dominant de la région depuis longtemps, tandis que les Navajos sont les nouveaux venus, les guerriers qui se sont imposés par la force. On pense que les Hopis sont des descendants directs du peuple que l’on appelle tout simplement les ancêtres, ou ancestral puebloans, qui sont les tout premiers occupants humains de la région. On estime que les Hopis eux-mêmes vivent ici depuis près d’un millénaire. À la différence de nombreuses tribus amérindiennes, les Hopis ont donc choisi l’endroit où ils vivent. Le peuple réside dans une douzaine de villages répartis sur une série de mesas, sortes de petites montagnes minérales qui s’élèvent dans le désert et dont le sommet est plat.

C’est d’ailleurs incontestablement l’un des premiers mystères qui frappe le visiteur. Pourquoi, alors qu’il y avait tant d’espaces (rappelons qu’à une époque les Hopis étaient tout seul dans le Sud-ouest américain), ce peuple a-t-il choisi de s’installer sur ces bandes rocheuses qui semblent particulièrement inhospitalières au premier abord ? La réponse se trouve dans la géologie. L’une des mesas des Hopis, Black Mesa, transpire de l’eau. Une source certes limitée, mais qui ne s’est jamais asséchée au fil des siècles. Ensuite, Black Mesa doit son nom à ses gisements de charbon qui ont permis aux Hopis de traverser le temps avec une source d’énergie à disposition.

Les Hopis ne résident pas sur Black Mesa, mais sur une série de trois autres mesas appelées First (première), Second (deuxième) et… Third (troisième) mesas. Leur culture, leur société matriarcale, leur religion secrète composée d’esprits représentés en poupées, leur simple présence dans cet environnement depuis des siècles, leur langue, leur indépendance (chaque village est régi par ses propres codes et dispose de son propre artisanat), tout ceci concorde à rendre les Hopis fascinants aux yeux des visiteurs. Il faut savoir que le tourisme est toléré, mais qu’en aucun cas les Hopis ne souhaitent faire de leur culture un commerce touristique. Par exemple, vous n’en saurez pas plus sur leur religion que ce qui a déjà été révélé.

La religion est justement l’un des aspects les plus intéressants de la culture hopi. Ils croient dans les kachinas, qui sont les esprits vivant des plantes et des animaux, ou les esprits des morts, qui vivent dans les montagnes San Francisco au nord de Flagstaff et qui viennent rendre visite à la tribu sous forme de nuages de pluie. Comme les Hopis pensent que les kachinas venaient autrefois en personne sur les mesas pour leur rendre visite, l’un des grands points clés de la religion hopi est les danses interprétées avec des masques de kachinas.

Les kachinas ne sont pas des idoles, ils ne sont pas vénérés par les Hopis. Il s’agit plus d’une forme de cycle religieux sur lequel se base notamment l’agriculture et autre activité de subsistance, évidemment marquée de façon obsessionnelle par l’eau et la pluie (climat et environnement obligent). Les fameuses danses de la pluie des Indiens que l’on peut voir dans les westerns sont une invention d’Hollywood, mais il y a un fond de vérité. Les kachinas ont donc un rôle éducatif vis-à-vis des enfants. Un rôle qui se matérialise par des représentations sous forme de poupées. Les poupées kachinas sont ce qu’il y a de plus fascinant dans la religion Hopi. Une poupée est offerte à chaque bébé, puis les filles en reçoivent d’autres en grandissant (la société hopi est matriarcale et tout passe par les femmes).

Le meilleur endroit pour voir (et acheter) des poupées kachinas est évidemment la réserve des Hopis. Il y en a également une vaste collection exposée au Heard Museum de Phoenix (voir l’article du guide sur Phoenix).

Sur la première mesa (First Mesa) se trouve le plus impressionnant des Pueblos (villages) hopis, Walpi. Il est possible de visiter le village avec un guide. Habité au 12e siècle, Walpi a été construit tout au bout de la mesa afin d’être facilement défendu en cas d’attaque espagnole ou navajo. Le Pueblo est donc en équilibre sur une étroite bande rocheuse. À son point le plus serré, le village mesure tout juste 33 mètres de large, avec plus de 100 mètres de précipice de chaque côté. La visite de Walpi inclue plusieurs boutiques dans lesquelles on peut acheter des poupées kachinas, des poteries, des paniers (les spécialités de la première mesa) ou encore goûter au pain piki, une spécialité des Hopis.

La Second Mesa est plus développée et propose plus de boutiques d’artisanat (le travail de l’argent y est la spécialité), mais aucun village ne possède la situation exceptionnelle de Walpi et la route 264 traverse la mesa, donc l’isolement y est relatif. Le Hopi Cultural Center abrite un musée sur la vie des Hopis. On y trouve également un restaurant et le seul hôtel de la réserve.

La troisième mesa, le Pueblo d’Old Oraibi a probablement été fondé au 12e siècle et possède la caractéristique remarquable d’être très certainement le plus vieux site de peuplement toujours occupé en Amérique du Nord. Il faut noter qu’il est interdit d’explorer le village sans y avoir été autorisé. Généralement, les artisans du village attendent à l’entrée pour vous donner la permission. En retour, ils ne seraient évidemment pas contre que vous jetiez un œil à leur production (et plus si affinité).

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