Quand on arrive en Arizona, on ne connaît souvent que le Grand Canyon. Pourtant on se rend rapidement compte que si ce dernier règne effectivement en maître absolu dans le paysage touristique, il existe un autre canyon qui fait aussi vibrer la communauté des voyageurs, c’est le Canyon de Chelly. Dans la réserve Navajo, à 90 miles au sud-ouest de Monument Valley, à quelques kilomètres de la petite ville de Chinle, deux petites falaises de grès sortent subitement du désert avant de devenir en un clin d’œil d’immenses murs verticaux pour former le Canyon de Chelly National Monument (de son nom complet).
Entre ses deux impressionnantes et majestueuses parois, la petite rivière Chinle, qui ressemble clairement à un ruisseau la plupart du temps, sillonne au travers d’une oasis idyllique faite de bosquets de chênes et de peupliers, de prairies et de vergers. Ici et là quelques moutons ou poneys déambulent dans ce paysage fantastique, et partout des ruines de maisons des anciennes tribus amérindiennes s’accrochent aux parois. Le cadre du canyon de Chelly est véritablement fantastique et avec un peu de chance et une lumière idéale, le panorama est tout simplement magique.
Le site comporte en réalité deux canyons qui se séparent pour former deux branches. Le canyon de Chelly à proprement parlé au sud, et le Canyon del Muerto (canyon des morts !) au nord. Les deux canyons se tortillent dans tous les sens et possèdent plus ou moins les mêmes paysages.
Les archéologues ont trouvé des preuves que le site a été habité par plusieurs peuples, depuis au moins l’an 300. Il y a d’abord eu les vanniers, puis au 12e siècle les grands bâtisseurs qui sont à l’origine de la totalité ou presque des ruines que l’on peut voir dans le canyon. Ensuite sont arrivés les Hopis, qui venaient vivre ici une partie de l’année pour utiliser le canyon comme champs agricole. Enfin, il y a eu les Navajo, bien sûr. Aujourd’hui, le Canyon de Chelly est toujours le véritable cœur du pays Navajo, en plus d’être son plus beau site. Des fermiers Navajo vivent toujours dans le canyon. Ils y élèvent principalement des moutons, abandonnés dans la région par les Espagnols. Les femmes Navajo du Canyon sont particulièrement réputées pour leur artisanat de fabrication de tapis. Le terme de Chelly lui-même fait référence au passé amérindien du site. Il est la déformation par les Espagnols du nom originel de tsegi qui signifie tout simplement « canyon ».
Il existe plusieurs moyens de visiter le site. Tout d’abord, il y a les routes, appelées Rim Drive, qui longent les bords du canyon. La route nord et la route sud sont aussi belles l’une que l’autre. Elles donnent accès à plusieurs points d’observations qui permettent d’apprécier le canyon vu d’en haut.
Pour explorer l’intérieur du canyon, il faut obligatoirement prendre une excursion avec un guide Navajo. Un seul sentier, d’une durée de 2h environ, permet d’accéder seul au canyon. Il s’agit du White House Trail. C’est un superbe chemin, qui suffira à beaucoup de visiteurs et permet de découvrir le fond du canyon et quelques ruines, mais pour aller plus en profondeur dans le canyon la visite guidée s’impose.
Il n’est pas possible de dormir au fond du canyon, mais il existe plusieurs campings qui permettent de passer la nuit sur les bords du canyon.