Situer Mobile, Alabama sur une carte
Population : 194.830 (agglomération : 413.940)
Tout au sud de l’Alabama, au creux d’une vaste baie remontant du Golfe du Mexique, se situe le grand port et centre d’industrie (notamment de papier) de Mobile (qui se prononce comme en français et prend le nom d’une ancienne communauté indienne). La ville à des origines historiques lointaines à l’échelle des Usa. Elle fût fondée par des français en 1702 et notamment par un certain Jean-Baptiste le Moyne (surnommé Monsieur de Bienville, vous comprendrez mieux pourquoi tout s’appelle Bienville dans le coin) qui a entre autre établi les villes de Biloxi et Nouvelle-Orléans. Ces colons français ont importé avec eux une tradition festive qui a lieu toujours un mardi (après le lundi de Pâques), le Mardi Gras. Le premier Mardi Gras fêté à Mobile remonte à 1704 soit bien avant que la Nouvelle-Orléans ne commence même à exister. Dès lors la ville n’a jamais manqué un rendez-vous (même en temps de guerre).
Si aujourd’hui cette fête est intimement lié à la Big Easy (Nouvelle-Orléans) et à la Louisiane, elle s’inspire en réalité de celle de Mobile qui n’est pas moins débridée (mais moins touristique). A mon sens Mobile est la destination majeure de l’Alabama. Par bien des égards Mobile est une petite version de la Nouvelle-Orléans (aussi intéressante mais moins grande et moins fréquentée).
Les parallèles entre les deux villes se trouvent partout, de l’architecture du 18e siècle de styles espagnol et colonial (antebellum, soit avant la Guerre Civile) jusqu’aux noms des rues (dont la rue Bienville évidemment) en passant par les spécialités de gumbos (bouillons épais à la viande ou aux crevettes et aux légumes) dans les restaurants. Cela dit la comparaison à ses limites car Mobile est une belle ville (tout au moins ses quartiers historiques), particulièrement lorsque les fleurs colorent les rues au printemps (azalées, camélias, des fleurs du sud), mais on y trouve finalement peu de choses à voir ou à visiter. De plus contrairement à sa grande sœur de Louisiane, Mobile ne s’anime que les weekends (et encore avec modération) et la semaine l’ambiance est endormie.
Le plus beau quartier de Mobile est le secteur historique de Dauphin Street où l’on voit les plus belles architectures. Je crois que même sans y être jamais allé on ne peut que remarquer l’aspect très Nouvelle-Orléans de cette rue. Au bout de la rue Dauphin se concentre quelques buildings modernes classiques d’un petit downtown de province. Si vous êtes à Mobile pour le Mardi Gras (ce qui sous-entend que d’une façon ou d’une autre vous ratez une partie de celui de la Nouvelle-Orléans ce qui est un dilemme finalement) c’est dans Dauphin Street qu’il faut venir. Ici se concentre l’animation. Le centre est vraiment sympathique même si encore une fois il ne faut pas s’attendre à une énergie débridé (après tout vous êtes dans une modeste ville du sud). Dauphin Street n’est que l’un des quatre quartiers historiques ayant survécut au passage de l’armée de l’Union lors de la Guerre Civile. A noter que la ville est régulièrement touchée par des tornades ou des ouragans qui rendent ce patrimoine fragile.
Le mieux est de commencer l’exploration de la ville par le Fort Conde (ouvert tous les jours, entrée gratuite) qui se trouve sur Royal Street. C’est une reconstruction à l’identique (enfin, on imagine) d’un fort bâti par les français (cocorico !) en 1724. Outre le bâtiment en lui-même on découvre des expositions de photos ayant pour thème le carnaval, l’histoire locale et la vieille ville. Dans un registre plus moderne, à côté du fort il est possible de visiter le bateau de guerre USS Alabama (le bien nommé) qui résista à pas moins de 9 batailles pendant la seconde guerre mondiale. La taille et la puissance du navire impressionne. Par la même occasion on peut également visiter le sous-marin USS Drum. Les américains adorent ce genre de visite et c’est certainement l’attraction première de Mobile pour les touristes locaux.
Au nord du fort, un autre quartier historique comprend plus de 50 bâtiments le long de Church Street. Cela vaut le coup de le parcourir en voiture. Ce n’est pas aussi attrayant que Dauphin Street mais on y découvre de magnifiques maisons noyées dans les arbres créant une ambiance vieux sud très clichée.
Sur Royal Street, le beau bâtiment de l’ancienne mairie abrite le History Museum of Mobile, un musée passionnant qui raconte l’histoire de la ville depuis sa fondation. On peut y voir notamment une large collection sur des thèmes divers comme Mardi Gras ou encore les ouragans qui ont touché la ville. Je vous conseille la visite. Tout à côté, le Gulf Coast Exploreum Science Center est un musée sur les sciences comprenant un cinéma Imax.
A l’extérieur de downtown, perdu dans un quartier résidentiel, le Oakleigh Historic Museum est une maison historique typique qu’il est possible de visiter. Ce n’est pas évident à trouver et pas très grand (donc pas une étape indispensable) mais c’est l’une des rares occasions de rentrer à l’intérieur de ce type de bâtiment dans la ville (qui n’en manque pas pourtant).
Infos. Downtown se concentre près de la rivière Tensaw. L’artère principale est Dauphin Street (avec à l’est les buildings). Quelques rues partant de Dauphin Street sont également animée mais d’une façon générale plus on s’en éloigne et plus ça devient vide.
Mobile dispose d’un aéroport mais les prix peuvent être chers pour s’y rendre, mieux vaut parfois faire la route depuis la Nouvelle-Orléans. La ville se visite à pied (pour le centre) et en voiture. On trouve de nombreux motels au niveau de la sortie 3 de l’autoroute I-65. Les hôtels de downtown sont plus agréables et ont beaucoup de charme historique pour certain comme le Malaga Inn (Church Street) ou le Admiral Semmes (Government Street). Les restaurants de la ville proposent des plats typiques du sud (soul-food, cuisine cajun et, comme la mer est à côté, des fruits de mer évidemment). Le visitor center se trouve dans le Fort Conde sur Royal Street.