Charleston, Caroline du Sud

Charleston Caroline du Sud

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Population : 128.000 (agglomération : 548.500)

Bien trop peu de visiteurs étrangers prennent la peine de se déplacer dans le sud-est pour visiter Charleston (et combiner avec Savannah). Pourtant, les Américains raffolent de cette ville. Un peu minée par une réputation ultraconservatrice, Charleston est tout simplement la plus belle ville des États-Unis. C’est une cité exaltante pour le voyageur.

Lové dans une baie subtropicale, le quartier historique de Charleston déploie ses hautes maisons caractéristiques, avec leurs volets en bois, leurs couleurs éclatantes et leurs porches (appelés des piazzas) où trônent les rocking-chairs. La profusion de palmiers et de palmetto (petits palmiers emblématiques de la Caroline du Sud) et le climat languissant donnent à la ville des allures de petite capitale des Caraïbes. Le tout est mâtiné du charme romantique du vieux sud avec ses promenades en calèches, ses patios verdoyants et ses balcons forgés. Charleston est une plongée dans le décor le plus typique et le mieux préservé du Sud.

La ville fut fondée en 1670 par un groupe d’aristocrates anglais, comme un simple investissement immobilier. D’abord dénommée Charles Towne (puis Charleston, on ne se complique plus la vie), la cité prospère en tant que port maritime des plantations de riz et de coton de la région. Rapidement, Charleston devient la petite capitale locale, un centre culturel et économique dont la population est assez métissée, aux côtés des Anglais on trouve de nombreux Français, des Italiens, des Irlandais et des juifs.

Dans un registre plus sombre, Charleston est également l’un des plus grands ports négriers de l’histoire américaine. Un tiers des esclaves débarqués en Amérique arrivent par le port de la ville. Ils étaient ensuite vendus au marché des esclaves. Dans le même temps, la population noire libre était également importante à Charleston, surtout comparée au reste de la région et la densité de population dans la ville permettait une relative ouverture raciale. Cela ne va pas sans dire que les esclaves se sont maintes fois révoltés et que la Guerre Civile a débuté aux portes de la ville à Fort Sumter. La guerre a ruiné Charleston qui n’a jamais réellement redressé la barre, jusqu’à l’avènement du tourisme. Toutefois, Charleston n’a jamais cessé de fonctionner comme une véritable ville portuaire et derrière les apparences touristiques soignées (et assez huppées) du centre se trouve une vraie cité active.

Solidement ancrée dans l’histoire régionale, Charleston permet de découvrir, comme les Sea Islands voisines, la culture d’une communauté majoritairement noire dont l’un des signes distinctifs est le dialecte Gullah. C’est l’un des rares exemples de culture régionale véritablement marquée en Amérique.

Le quartier historique est, malgré sa renommée, un endroit assez calme, principalement résidentiel, qui s’étend entre Calhoun Street au nord et le front de mer. Le sud de la péninsule abrite les secteurs les plus riches (et les plus belles maisons coloniales). La ville se découvre tranquillement, de préférence en marchant, et chaque recoin recèle d’une découverte. Il faut savoir toutefois qu’en plein été les températures sont très élevées dans la région et l’ombre des parcs est alors la bienvenue. On peut citer par exemple l’élégant Waterfront Park, sur le bord de mer, avec ses fontaines et ses promenades, ou bien le White Point Garden, à la pointe de la péninsule, qui dévoile quelques-uns des plus beaux panoramas de la ville. Nombre d’autres constructions coloniales méritent le détour, dont le remarquable Old Exchange and Provost Dungeon, un véritable donjon en plein centre-ville, reconverti en musée sur la révolution et les pirates.

La plupart des belles maisons coloniales de la cité sont des résidences privées, mais certaines se visitent. Les plus réputées sont la magnifique Calhoun Mansion et la non moins grandiose Edmonston-Alston House. Les deux visites constituent un point fort de la découverte de Charleston, tout comme un passage (obligatoire) au marché. Entre Meeting Street et East Bay Street, le Charleston Market est en partie couvert et accueille une grande animation commerçante, très touristique, mais sympathique.